parisian a écrit :
Ca c'est intéressant parce que c'est précisément là où on diverge : la théorie n'est pour moi pas un outil, et encore moi pour composer, mais un support d'apprentissage, apprentissage qui permettra plus tard de composer, c'est à dire de faire sa propre trace avec en plus des acquis indispensables venant de l'ordre du sensible. A la fois on discute la virgule mais en même temps un sentiment un peu important.
Je comprends pas trop la nuance que tu amènes. Par contre, je peux réagir sur un truc : pour moi, la théorie est un outil. Je ne laisse pas une règle faire la loi dans mon cerveau et mon coeur. Par contre, je ne laisse certainement pas l'ignorance brider mes possibilités. En ce sens, j'essaie, selon mes objectifs, bien modestes, je l'avoue, de capitaliser sur la connaissance adaptée à mon niveau d'exigence musicale personnelle.
parisian a écrit :
Philou38 a écrit :
Après, on fait ce qu'on veut, quitte à passer 15 plombes sur des trucs qu'on passerait dix minutes à torcher avec les outils appropriés.
Là non plus je ne suis pas. On a l'impression que tu décris la création comme un "problème à résoudre", si je te comprends bien. Moi je suis peut-être un âne, mais quand je bute sur un passage, je me détache vraiment des instruments pour me concentrer par exemple sur le texte et/ou la mélodie qui eux mêmes vont évoluer en fonction de mon humeur et de mon cheminement TOUT A FAIT ALEATOIRE de sentiment. Ce qui me gène dans ta phrase c'est que tu laisse penser que le résultat de 15 plombes de cogitation mène au même résultat que 10 minutes "d'outillage". Là, on est vraiment pas d'accord, mais je suis content que l'on puisse l'expliquer dans le calme.
En fait, je suis un peu provocateur. Il faut voir cette phrase comme le prolongement logique du paragraphe de mon post précédent. Bien souvent, on voit un mec tourner en rond autour d'une notion assez classique...Je sais pas moi. Par exemple, la volonté de rompre ou même de prévenir une certaine monotonie dans un morceau (tout le monde n'écrit pas des thèmes de 20 minutes hyper intéressants et du premier coup, en tout cas, pas moi). Ben classiquement, tu vas pouvoir par exemple faire une modulation (ou autre chose, genre jouer sur l'orchestration et augmenter la densité mélodique, si l'harmonie et le tempo le permettent, ou encore jouer sur le timbre des instruments et l'arrangement...Bref, liste non exhaustive). Le mec qui veut changer de "hauteur" de son bazar (il ne connait pas les rouages de la tonalité, ni le vocabulaire adéquat), il va tatonner chais pas combien de temps pour pondre une transition au pire foireuse, au mieux pas trop mal négociée, alors qu'en amenant un accord de dominante bien choisi, il se serait carrément fait moins chier. Après, rien ne garantit qu'avec son bel accord de dominante, il va être satisfait. Il va se servir de ses oreilles, et surtout se référer à son projet initial pour dire :
- Ok, c'est ce que je voulais
- Non, cet accord 7 me fait déboucher sur un truc que je ne sens pas trop
En fait, avec la connaissance
auditive des concepts qu'on manipule, on peut presque se passer de cette phase discriminatoire supplémentaire. On SAIT auditivement ce qui va passer ou pas. En tout cas c'est un idéal.
Dans cet exemple précis, la théorie ne fera pas de miracle. Elle accélèrera le processus de discrimination je prends / je jette, car ça me plait / ça me plait pas. C'est un peu l'idée que je voulais exprimer en parlant de 15 plombes / 10 minutes. Maintenant, quand tu regardes les questions qui sont posées sur le forum, ça se ramène à des problèmes assez simples, pas à des soucis "d'inspiration" ou d'orientation à donner à une oeuvre personnelle. D'ou ma remarque.
Maintenant, si après un ciné, en rentrant chez soi, on empoigne la gratte et on trouve le Riff du siècle (les potes du ciné tombent en transe devant le putain de riff super beau et couillu et tout et tout), ben faut pas s'emmerder.
Yngwie forever.