Ah ben voilà, Funkater a posté juste avant moi, mais ça me rejoint...
bullfrog a écrit :
le problème et pour moi c'en est un, c'est que tu lis partout sur les forums et dans 9 méthodes de jazz sur 10, "sur un II V I vous jouez dorien sur le II, myxo sur le V et ionien sur le I" Je voudrais que l'on me montre où des gens comme wes montgomery, grant green, kenny burrell, pat martino, pensent comme ça. Je me demande si ce n'est pas une manière de penser berkléenne complètement dépassée des années 80..
Ça prend bien un point de départ, non? Tu parles de Wes Montgomery et de Pat Martino, mais comment expliquerais-tu la chose à des novices en la matière? Ce n'est pas, et de loin, tout ce qu'il y a à connaître pour jouer/composer/improviser, mais au moins ça renvoie les débutants à des notions contemporaines à l'apprentissage de l'harmonisation d'une gamme.
Prenons l'autre option, si chère à certains, consistant à se référer simplement à la "tonalité", et qui revient souvent sur les défis ou sur certains forums concernant des pièces spécifiques : "quelle gamme jouer sur X morceau?"...
Que peut-on répondre à cette question?
Si on répond simplement en fonction de la tonalité "Tu peux jouer en X Majeur, ou en Y mineur, la gamme relative mineure de X", la question des notes-cibles et de la relation au rythme n'est pas abordée, et pourtant c'est ce qui va définir la cohérence du solo. On peut alors y faire référence, en précisant les notes importantes selon chaque accord, en gardant à l'esprit la tonalité du morceau. On vient de faire en 2 étapes ce qu'on peut faire en une seule avec le moyen mnémotechnique des "modes par accord". Si quelqu'un ne connaît pas ses modes, il y a fort à parier qu'une simple indication de la tonalité (gamme)
ne lui indiquera pas comment construire son solo sans mettre ses notes-cibles à l'avenant.
La notion de tension-résolution oblige à réfléchir à la succession des accords (cadence), et forcément à la tonalité dans laquelle cette succession d'accords se réalise. Si on se réfère seulement à une gamme pour tout un morceau, on risque d'oublier l'importance de cet aspect. Comme les modes se déduisent d'une gamme d'origine, encore ici on s'assure que celui qui pose la question sera en mesure de faire le lien entre l'instantané (l'accord/mode correspondant) et le global (la gamme/tonalité).