shenton a écrit :
encore une fois, tu sors des grandes envolées philosophico-musicologique du genre "montée en puissance" ou "histoire de couleur", mais tu ne fait aucune analyse concrete. et pour cause... il n'y a aucune explication tonale qui permette de justifier ni l'enchainement des accords ni l'usage des notes dans ce passage
- Pourtant Zigmout a parfaitement raison, non seulement de parler de cette ligne chromatique, mais aussi de la considérer comme la BASE de construction de ce passage dans Don Giovanni : elle dirige tout le reste, elle est en quelque sorte "prioritaire".
En analyse, on part du général, et si on le souhaite, on affine pour aller vers le détail : ici, ne pas évoquer cet élément dès le début est une grosse erreur, car c'est passer totalement à côté de la logique propre à ce passage.
- Tu lui reproches de parler de "montée en puissance" ! Renseigne toi un peu sur ce qu'on appelle les figuralismes (ou madrigalismes), très utilisés en musique baroque, notamment chez les Italiens (comme Monterverdi qui en fait un usage quasi-systématique). Les musiciens de la période classique ne se sont pas privés d'utiliser cela.
Les figuralismes désignent les moyens expressifs utilisés par les compositeurs pour dépeindre les sentiments, les passions, les affects. Le plus évident est sans doute le chromatisme descendant qui exprime à merveille la douleur (tu peux regarder les partitions d'à peu près tous les "lamento").
Et le chromatisme ascendant est justement très souvent utilisé pour traduire ce que Zigmout appelle "montée en puissance". Comment était-ce construit ? On partait d'une ligne mélodique fortement expressive qui se suffit à elle même, et on construisait le reste en fonction de ça.
(et ce n'est pas de la branlette "philosophico-musicologique", le figuralisme figure dans la plupart des traités de musique baroque)
- En d'autres termes, la justification théorique de ce passage se trouve PRÉCISÉMENT dans cette ligne de basse quasi-chromatique, et dans l'intention expressive qu'elle traduit.
shenton a écrit :
tandis que l'approche modale explique chaque note le plus simplement du monde.
Non ! Tu n'as absolument rien expliqué par ton "approche modale", tu n'as fait qu'observer très maladroitement. Parler de mixolydien b6 chez Mozart c'est juste n'importe quoi : la période classique est celle qui délaisse le plus la modalité. De plus, les désignations grecques n'étaient pas utilisées.
A la limite ça peut être très efficace pour pousser un prof d'analyse au suicide, mais sortit de ça ...
Plus sérieusement, remets toi un peu en question, tu t'obstines bêtement dans l'erreur. Ce n'est pas un ou deux membres du forum qui ont un avis contraire au tien, c'est TOUS les musicologues, TOUS les profs d'analyse, TOUS les profs d'écriture, TOUS les chercheurs en musicologie qui ont passé 30 ans de leur vie à analyser une période musicale, TOUS les mecs qui ont écrit des dizaines de livres sur le sujet, etc. etc.
Je sais pas, à un moment donné, tu te dis pas : ai-je bien raison ?