j'ai aussi utilisé cette méthode, car finalement vouloir avoir toujours 7 notes prédéfinies peut paraitre simplifier les choses, surtout quand notre oreille n'est pas assez apte à piloter les doigts, on prémache les notes dont on sait que ça va pas sonner archi faux sur tel ou tel passage, et avec les positions sur le manche, ça donne ou sont fondamentale tierce quinte, septieme.
Par contre en fait, faire ça implique un éffort mental important, si t'as 10 accords tu dois mémoriser 10 positions de 7 notes, et sur le plan auditif entendre un mode sur chaque accord implique que tu changes de tonique à chaque fois, alors qu'en fait la tonique c'est censé être une note stable qui sert de base.
Et c'est justement cette stabilité qui permet à l'oreille de mieux retrouver les notes en se référant à cette base.
avec les chordscales ça pousse à voir chaque fondamentale comme une tonique, alors qu'en fait ces fondamentales ont déjà un mouvement mélodie qui est centrée autour de la tonique.
Citation:
c'est meme parfois presque inevitable quand on travaille des morceaux avec beaucoup de modulations qui se succedent parfois au rythme d'un changement de tonalité sur 1 ou 2 accords.
C'est qu'en fait tu considères comme modulation ce qui n'en est pas.
Une modulation c'est en fait à un niveau "supérieur".
Une cadence secondaire peut donner l'impression qu'il y une changement de tonique, mais c'est trop bref c'est pas assimilé à une modulation, en voulant y entendre une modulation et le jouer en tant que modulation tu rentres trop dans le détail, et tu compliques et t'éloignes du fil principal.
Une modulation implique un changement de tonique et en fait une tonique met plus de temps à s'affirmer, c'est quelque chose de plus global, c'est le point central d'une suite d'accord ou d'une mélodie qu'il faut saisir, ressentir.
Les accords de substitution etcetera qu'on appelle accords empruntés à une autre tonalité, ne sont généralement pas pensé comme des changements de tonalité, c'est juste une façon de parler, ça sert à rien de tenter de trouver la tonalité dont ça pourrait être emprunté.
En fait ils sont plutôt à voir comme des sortes de "chromatismes tonal".
Et souvent c'est ça, certains accords empruntés ne font qu'accompagner des chromatismes de la mélodie ou créer des voicings mélodiques intéressants et plaisants.
Concernant les méthodes, par des pros biensur, Ed Byrne en a écrit une. Il donnait des cours à la Berklee et a joué avec Herbie Hancock et Chet Baker.
Je l'ai pas acheté encore, je potasse un autre truc un peu lié à cette approche.
Il propose une méthode résolument alternative aux chordscales et dit clairement les inconvénients qu'il y voit.
Chacun voit midi à sa porte, après ça dépendent de la curiosité de chacun.
shenton a écrit :
si on est par exemple un Do, les phrases que l'on fait sur un accord de re ne sont pas les memes que celles que l'on fait sur un accord de sol ou de do, et considerer qu'on est en modal sur chacun de ces accords est tres bien pour travailler son jeu.
en fait le problème en prenant isolément l'accord, et son mode, par exemple sur le II d'un II V I e, do, c'est que tu vas quelque part placer un bourdon en ré, c'est à dire que cette note va devenir la note prépondérante, et devenir la note de repos.
Se forcer à jouer un II en statique de façon à ce qu'il garde son type II est pas du tout évident car il y a pas de mouvement harmonique qui va faire ressentir le I comme tonique.
La note ré tu vas la considérer comme un I, une tonique.
Et cette note ré n'a en fait pas du tout cette fonction et ce rôle de note de repos dans la tonalité do majeur que la cadence II V I illustre. Elle a la fonction II, la note de repos étant Do, le I.
C'est en ce sens que travailler isolément le mode dorien sur ré, ne permet pas vraiment de travailler le passage II de la séquence II V I, et cette approche permet encore moins de travailler la transition vers le V ou l'arrivée depuis le I, et les voicings qui sont en fait la vraie essence de la musique tonale.
Après la fonction II ça peut paraitre abstrait mais en réalité c'est l'intervalle avec la tonique une seconde majeure.
Il faut s'entrainer à entendre ces intervalles avec la tonique pour saisir ce qu'est la fonction d'une note, et déjà savoir identifier la tonique d'oreille, sinon effectivement ces histoires de fonctions resteront dans l'oreille d'un sourd.