Salut EpiphoneAFD,
Personnellement, si j'étais toi, je ne partirais pas sur des considérations théoriques extravagantes. Je me cantonnerais à utiliser une boite à outils que je ferais grossir au fur et à mesure de ma progression.
Prenons un exemple de progression possible :
1/ je joue un blues en A associé à une penta de A mineure. (ça me donne une certaine couleur que j'apprends à maîtriser)
2/ je joue un blues en A associé à une gamme de G majeure. (ça enrichit mon jeu, et comme j’ai fait 8 ans de solfège, j’identifie que je viens d’introduire la tierce de l’accord de D7 dans la palette de notes que je peux désormais utiliser. J’apprends à rejoindre cette tierce au moment opportun où je passe sur le D7.)
http://www.all-guitar-chords.c(...)ice=1
3/ Je me rends compte que je ne passe jamais sur la tierce de l’accord de A7. Je décide donc d’introduire cette note dans mon jeu. Je me retrouve à jouer la gamme de G majeure agrémentée de la note Do#. Ladite note Do# dissonant sévèrement lorsqu’elle est confronté à l’accord de D7, je décide de jouer opportunément la note Do# uniquement lorsque je passe sur mon A7.
4/ J’écoute mon idole BB King et je me rends compte qu’il utilise momentanément la gamme de A majeure lorsqu’il stationne sur le A7. Je l’imite et j’apprends à maîtriser cette nouvelle couleur.
5/ Après 8 ans de solfège, je continue tout de même à me demander où me mène toute cette affaire et je décide de reprendre les choses à zéro en apprenant la seule règle vraiment sérieuse en matière d’harmonie : l’harmonisation de la gamme majeure. Je prends donc les notes blanches du piano et je commence à composer des accords ne contenant QUE ces notes. Je me retrouve avec des accords comme ceci : Cmaj7, Dm7, Em7, Fmaj7, G7, Am7, Bm7b5.
Confrontés à la gamme de C majeure, cette série de 7 accords sonne à merveille. J’apprends à manipuler les notes stables et les notes moins stables.
Par exemple : sur un accord de Cmaj7, les notes Do, Mi et Sol sont particulièrement stables. A contrario, les notes Ré, Fa et La le sont beaucoup moins. Donc, il y a fort à parier que dans un solo, je finirais par avoir une « attirance » vers les notes Do, Mi et Sol pour mes notes de conclusion.
On peut évidement faire cette expérience sur tous les autres accords. La notion d’attirance est tout à fait fondamentale.
6/ Ensuite, comme je commence à devenir balèze, je commence à chercher d’autres couleurs. Je me tourne donc vers le mineur (mélodique mineur, harmonique mineur), puis vers l’utilisation de certains modes dans la musique tonale. Je suis bien conscient qu’il n’est pas question de jouer de la « musique modale » et que j’utilise des « appellations modales dans un contexte tonal ». Je comprends également qu’affronter 12 modes occidentaux, 24 modes orientaux, 96 modes de telle ou telle région du globe est l’affaire de toute une vie. J’ai compris cela et je reste modeste. Je commence par explorer les modes les plus connus et usités dans la musique moderne : le dorien, le myxolydien, le phrygien, le lydien. J’apprends à entendre leur couleur.