amotrio a écrit :
en fait je crois que l essentiel c est d apprendre et de comprendre puis d oublier . ce qui a été travailler assé longtemps resort tout seul . le problème c est que la théorie vas plus vite a apprendre et comprendre qu a réellement intégré . je veux dire par la que savoir qu on peut faire des substitution c est une chose les entendre et les jouer naturellement dans in impro c est autre chose
Ça reviendrait un peu à dire "je sais dessiner, parce que je sais ce qu'il faut faire pour dessiner, dans ma tête". Ça ne veut pas dire qu'on est capable de le faire. Peut-on alors prétendre "connaître une discipline" si on ne sait pas comment l'appliquer? La musique passe par les oreilles et l'action, sans application concrète ça devient de la masturbation intellectuelle: on se fait "plaisir" en imaginant la musique comme si c'était un concept abstrait, alors que le but est de produire des sons cohérents entre eux. Le problème avec cette "intellectualisation à outrance", comme le dit Hougo, c'est qu'on oublie une grande quantité de détails quand on fige la musique dans son aspect "théorique", hors du temps. On passe ainsi beaucoup de temps et d'énergie à disserter sur des choses qui se jouent en quelques secondes, et avec un peu de savoir-faire on peut facilement valider ou invalider ces concepts qui prennent longtemps à expliquer. J'ai lu souvent des "On ne peut pas jouer telle note sur tel accord" qui généraient des discussions enflammées, alors que c'était très facile à jouer concrètement. On prend un atome au hasard, on le sort de son contexte, et on pense pouvoir expliquer le fonctionnement de tout l'Univers avec ça. Ça en devient ridicule, au point de se demander si ceux qui investissent tout ce temps à disserter sur le microcosme "musical" savent vraiment de quoi ils parlent.
mirak63 a écrit :
Mais si tu ne sais pas associer à un son et un rôle, la tonique, la quinte (la dominante), la quarte (sous dominante) (etcetera) d'une tonalité d'une façon assez instinctive, tu connais autant la théorie que tu connais la théorie de l'addition en connaissant les symboles 2+2=4, sans savoir que, 2 ça peut représenter dans la pratique deux bras, deux jambes et que le totale fait 4 membres. ^^
Tu connais du coup un truc inutilisable en pratique car tu ne le rattaches à rien de concret.
Et pourtant, un enfant qui ne connaît rien aux mathématiques est parfaitement capable de dessiner correctement un humain. Ce n'est pas parce qu'on est incapable d'ergoter avec les bons termes qu'on est incapable de concevoir les choses, et le babillage savant n'est pas une preuve de savoir-faire. "En théorie", on peut diviser un verre d'eau en deux à l'infini, mais pas en pratique. C'est un exemple qu'un bon prof va servir à ses étudiants pour les induire à la prudence quand ils s'excitent sur les "possibilités théoriques". La musique est "vivante", et le vivant n'a que faire de l'intellect s'il ne lui procure aucun bienfait.
Il n'y a rien de plus choquant pour quelqu'un qui demande de la nourriture que de recevoir de la compassion plutôt que du pain. Et pourtant, les politiciens passent leur temps à balancer des mesures "théoriques" pour apaiser ceux qui réclament de la nourriture. Si je fais un parallèle avec la musique, la "nourriture musicale" devrait passer par les oreilles, et non par les yeux. Je comprends quelqu'un qui pose une question précise lorsqu'il a besoin d'une direction précise pour passer une difficulté. Quand ça devient un kaleidoscope de concepts tirés par les cheveux sans rapport avec la pratique, je débarque, comme plusieurs autres.