syle 7 a écrit :
Pour moi, la réponse est non.
Du moins, je ne crois pas en Dieu tel que les religions que je connais un peu le présentent.
Ce qui n'empêche pas d'avoir une certaine spiritualité...
Je me suis tapé la lecture de la Bible, et j'avais catéchisme obligatoire au primaire... J'ai lu et entendu des trucs tellement incohérents que dès mon plus jeune âge, je savais quoi en penser...
Dieu a créé l'homme à son image ? Vu ce qu'était l'homme à l'origine, Dieu ressemblerait donc à un animal unicellulaire ?
Le soleil tourne autour de la terre ?
De plus en plus, la place attribuée à Dieu se fait plus restreinte, et l'Eglise réagit toujours avec un énorme temps de retard, ce qui la discrédite.
Et aujourd'hui, la Bible en elle-même est à peu près aussi crédible que Oui-Oui et la fleur géante... Surtout quand on sait comment et quand elle a été écrite...
La vie du Christ est sensée être restée une tradition orale durant plusieurs siècle, avant d'être couchée sur papier. Une tradition orale, en plusieurs siècles, on sait ce qu'elle peut devenir. Sachant qu'en plus, elle a été écrite sous forme de vote ! Qui veut que Jésus ressuscite ? Ok, on a la majorité ! Scribe, fais ton office !
Et puis il y a de bons jeux de mots... "Pierre, tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise"... Excellent, sauf qu'en Araméen, ça marche pas...
Certains concepts m'échappent également... Style :
"- j'ai eu une vie exemplaire, je suis un saint-homme, maintenant que je suis mort, j'peux venir au paradis avec vous ?
- ah non, ça va pas être possible. Vous-vous êtes trompé de Dieu, vous n'avez pas donné votre foi à la bonne religion, nous somme désolés"...
On peut en rajouter...
Le Pape compte parmi les plus grandes fortunes du monde... Etrange... Surtout quand on prêche la pauvreté et que l'on s'exprime au nom des plus démunis...On peut aller plus loin, même ! Où, dans la Bible, l'existence d'un Pape est-elle légitimée ? On n'y trouve même pas trace de ce qui pourrait justifier la notion de hiérarchie ! Bref, au sein de la Sainte Eglise Catholique, il y a des conflits d'intérêts, des histoires de sous et de pouvoir... tout ce qui pervertit l'être humain...
Et ce sont ces mecs-là, auxquels leur propre religion ne donne aucune légitimité, qui font la pluie et le beau temps. Et ce sont ces types que l'on nous demande de croire aveuglément ? C'est au-dessus de mes forces !
Ensuite, même si c'est constamment ressorti à toutes les sauces, il y a des choses que l'on ne peut pas oublier : l'Eglise a les mains sales ! Combien de meutres commis au nom de Dieu ? Combien de peuplades massacrées et pillées ? Combien de sorcières brûlées ? Combien de soi-disant hérétiques soumis à la question ?
C'est loin, me direz-vous ? Peut-être...
La prise position du Vatican durant la seconde guerre mondiale et ses relations avec Mussolini et Franco sont beaucoup plus proches...
Je ressens le poids de tout cela en pénétrant dans une église...
Et quand je pénètre dans une église, à la faveur d'un mariage, d'une communion ou d'un baptême nécessitant ma présence, j'y entends encore régulièrement des discours à tendance obscurantiste...
L'éveil des enfants à la religion prête lui-même à sourire... Je garde un vif souvenir d'un cours de catéchisme où l'on nous avait expliqué que le petit Jésus était très sage à l'école... Quand je me suis fait à haute voix et bien innocemment la réflexion que l'école était censée avoir été inventée quelques siècles plus tard par Charlemagne, je me suis pris une beigne !
Enfin, Dieu est bonté et il est tout puissant... et les gosses qui meurent chaque jour ? Ils avaient commis quoi, comme pêchés, pour mériter ça ? Ca ne suffisait pas à déranger ce Dieu tout puissant ? Pas plus que les innocents qui se font génocider de façon chronique, et leurs assassins qui restent impunis ?
Qui ne se sentirait pas concerné s'il était tout puissant... et bon ?
Bref, voici ce qui m'éloigne clairement de toute religion...
Par contre, après avoir raconté ce que je viens de raconter, il est aussi de mon devoir de faire amende honorable sur quelques points.
Tout n'est pas noir.
Je connais des gens qui puisent des forces dans la religion. Des forces que je n'ai pas.
J'ai connu des prêtres et des soeurs d'une gentillesse, d'une honnêteté, d'une tolérance plus que remarquables. Des gens qui n'auront jamais les honneurs de la cause qu'ils servent, mais qui la mériteraient pourtant par la passion qui les inspire, par la pure bonté qu'ils mettent au service de leurs comtemporains, croyants ou non, sans distinctions.
Ces gens, je les respecte de tout mon coeur... je les admire, je les aime...
Et c'est en parlant avec eux que je m'aperçois que je ne suis pas totalement athée, et que je ne peux même pas me revendiquer anticlérical ! Tant mieux...
Je respecte totalement les croyances des autres, et même, j'aime à en parler librement. J'aime qu'ils m'expliquent et j'aime chercher à comprendre.
Tout ce que je leur demande, c'est de me respecter comme je les respecte. J'aimerais que certains puissent comprendre que les causes qui peuvent conduire à ne pas adhérer à une religion peuvent être aussi puissantes que celles qui poussent à y adhérer.
Et pour conclure, je ne suis pas non plus totalement rationnel, totalement matérialiste.
Il est des évènements qui poussent à s'interroger.
Je ne repousse pas toute spiritualité, loin de là.
Je refuse juste l'adhésion totale au dogme que l'on me présente.
Alors peut-être crois-je quelque part en un Dieu, si c'est ainsi qu'il faut l'appeler. Seulement, je ne le connais pas...
Merci Syle 7 pour ton message, que j’apprécie car il est aussi argumenté que tes messages guitaristiques sur les autres sections de G.com et sur Partoch ;
mais je suis moins d’accord sur d'autres passages de ce message, notamment, pour prendre 2 exemples précis, sur les deux points que j'ai soulignés en gras :
- les 4 évangiles ont été écrits au premier siècle de notre ère, entre 37 et 95 selon les spécialistes et selon les évangiles (l’évangile de Jean est le + tardif) ; sachant que Jésus est mort en l’an 30, l’intervalle entre les faits, la tradition orale et la rédaction des évangiles en grec et en araméen n’est que de quelques années ou dizaines d’années, et non de plusieurs siècle comme tu l’écris.
- le jeu de mots existe bien (le passage en question est situé au 18ème verset du chapitre 16 de l’évangile de Mathieu ; je ne peux pas le citer
), tant en araméen, langue dans laquelle parlait Jésus, et en grec, langue dans laquelle le Nouveau testament, notamment l’évangile de Mathieu, est écrit : en grec il y a déjà une forte assonance entre Petros, Pierre, et Petra, pierre, rocher ; en araméen, c’est encore plus net : le nom de Pierre est transcrit par Kephas ou Kepha, et le rocher se dit "kepha".