DAVIKEN a écrit :
Et je trouve ça étonnant lorsqu'on est un pédagogue de négliger ce paramètre qui est pourtant à la base même de l'art...l'émotion, le ressenti...le...le feeling quoi.
Daviken, il semble que tu es un garçon plutôt censé.
Tu imagines bien que mes propos sont censés déclencher une réaction.
Il y a deux réactions possibles :
1- la première est une réaction de dédain, voire d'insulte. C'est tout à fait légitime, mais sans intérêt car le dialogue glisse alors vers le pugilat. Il n'en ressport rien et c'est tant pis pour tout le monde.
2 - la seconde réaction est plus fine. Elle consiste à me prendre au mot et à me demander des éclaircissements, des précisions. Si mon discours est cohérent, alors nous apprendrons tous quelque chose de nouveau (moi, parce que j'aurai fait un exercice de dialectique, les autres parce qu'ils auront saisi une idée qui leur était étrangère dès le début).
Si mon discours est provocateur mais incohérent, alors je tombe rapidement dans un cul-de-sac, et je me rends compte par moi-même que je dois revoir mes idées.
C'est cette réaction que j'espère de personnes comme toi.
Les musiques que j'écoute ou joue : j'ai dit depuis le début que je suis un fan de Angus Young. Mais le Requiem de Verdi ne laisse que peu de chances à Highway To Hell de respirer...
Intellectualiser : il se trouve que j'aime bien comprendre. Je n'intellectualise pas en fait, ou extrêmement peu par rapport aux possibilités d'intellectualisation de la musique. Quiconque ouvre un ouvrage traitant de musique contemporaine réalise à quel point on peut réellement intellectualiser.
L'émotion : elle est le coeur de la musique. Mais il faut bien comprendre que le premier homme à disséquer les cadavres ne remettait pas forcément en cause la nature profondément humaine de l'Homme. C'était sans doute un homme marié, avec des enfants... La compréhension n'est pas le contraire de l'émotion. Sinon, j'aurais fait une carrière dans l'informatique (non Philou, ne réponds pas à ça stp).
Petite question (ou enigme) : comment expliquer que la musique provoque si facilement de tels débats?
Egalement (parce que je relis ton post) : tu parles des "bases de l'art". Ca, c'est une question très intéressante. Il se trouve qu'il y a 4 ans environ, je me suis posé la question : y a t-il une base de l'art? Donc, je suis rentré dans une bibilothèque, et j'ai cherché ce qu'on en pensait depuis les siècles passés. Et là, on réalise que JAMAIS le terme Emotion n'est prononcé. Pourtant, l'émotion est une condition à nos sens de l'Art. C'est peut-être qu'à la base, justement, l'émotion est une Conséquence, mais jamais une cause. L'émotion dans l'Art, c'est un peu la réponse au Condition Sine Qua Non. L'émotion, en effet, c'est la Conséquence Sine Qua Non.