Citation:
y'a vraiment des gens qui lisent des posts aussi longs ?
Oui oui !
Après, juste pour rebondir (plouf. ça c'est fait), ce que je voulais dire dans mon poste sur gibson à 2K, c'est que la plupart des musicos ne s'intéressent pas plus que ça au matos, et que souvent le nom d'une marque connue ça les rassure. Genre "ah ouai, t'as une fender ? c'est des bonnes grattes".
(implication sous entendue du mec qui s'y connait pas mais qui fait genre)
Et sur Gibson, je suis d'accord sur le fait que l'on a pas les mêmes attentes et critères. Ce que je voulais dire, c'est que, pour un certain prix, certaines marques et certains magasins te vendent un modèle qui a subit un contrôle qualité strict, et la finition (peinture, frettes...) mais aussi les réglages en bonne et due forme. D'autres marques jouent plus sur leur prestige, et n'accordent pas la même importance à ces détails. Après j'avais entendu un joueur de banjo qui expliquait qu'il avait acheté ton instrument aux US, parce que les fabricants de là-bas gardaient leurs instruments corrects pour eux et refourguaient les instruments aux finitions plus moyennes (ou même ratées) pour des marchés de "ploucs" genre les petits frenchies. Légende urbaine ou réalité ? Cela dit, c'est aussi au shop qui reçoit une gratte de l'inspecter, de rajouter un coup de réglage, et de la réexpédier si jamais elle n'est pas correcte.
Pour ce qui est de la déchéance de la guitare, de ce que je vois de ma petite lorgnette d'amateur qui pratique dans son coin pour l'instant (et qui passe beaucoup trop de temps sur les forums de guitare par rapport à ce qu'il joue) :
- musicalement, globalement, le rock (musique de guitare par excellence) est en déclin de popularité, pendant que la variété évolue (elle emploie de moins en moins de guitares et de "vrais" instruments au profit de synthés et instruments virtuels) ; le hip-hop et la musique électronique se développent de plus en plus (festivals, concerts...). Et je te dis ça en tant que bénévole de l'accueil d'une salle de concert SMAC où je fais tous les concerts rock, blues...
- le métal est devenu un mouvement à part, que je trouve en train de se fermer du reste du monde et de tourner en rond, avec un côté qui voudrait rester rebelle, underground et représentatif de quelque chose, et un côté business hélas de plus en plus preignant (voir par exemple ce que devient le Hellfest),
- la pratique de la musique en général, en France, est un loisir particulier, et pas si populaire et répandu que ça. On a d'un côté la pratique "écoles de musique et autres conservatoires", qui est (pas toujours mais souvent) un enseignement très classique, codifié, rigide, avec un certain esprit d'élitisme (sur ce que doit être la musique et comment la jouer). De l'autre des gens en autodidactes, qui se forment eux-mêmes, avec le temps, les difficultés que ça implique. Entre les deux, des gens qui prennent des cours particuliers, avec ou sans solfège (comme ça a été mon cas), sachant que vu les tarifs c'est pas donné à tout le monde. Dans certains collèges et lycées de certains pays, il y a des salles de répètes équipées en matos, des radios étudiantes, des concerts, ça bouge et ça vie. Dans mon lycée y avait UN groupe à qui on prêtait UNE salle, qui devait amener son matos, et tout le monde regardait les membres de ce groupe comme les weirdos du coin. Et il y a eu une radio lycéenne, qui a duré genre deux mois avant de plus rien diffuser.
- pour parler du business plus spécifiquement, bah je pense qu'on connait tous le tableau :
-->un marché avec un nombre de clients limités et avec assez peu de perspectives d'augmentation,
-->des grosses marques comme fenson et gibsder qui exigent des magasins de leur acheter 100 pelles d'un coup, pelles sur lesquelles ils auront très peu de marge,
-->des distributeurs intermédiaires qui doivent prendre leur marge au passage (et pour qui je pense que ça doit pas être toujours facile quand même),
-->des grossistes VPC allemands hollandais et autres qui ont des sacrés avantages pour eux (ils vendent beaucoup en quantités) et pour les clients (beaucoup de références rarement trouvables au shop du coin, possibilité de renvoyer le matos)
-->des shops qui tentent de survivre au milieu de tout ça en ayant parfois du mal à s'adapter (combien ont un site web avec catalogue en ligne par exemple ?),
-->des vendeurs "humains" (avec ce que ça implique, certains ne connaissent pas bien ce qu'ils vendent, certains arnaquent et refilent ce qu'ils peuvent, et bien évidemment d'autres très corrects),
-->des clients "lambda" (qui achètent plus un produit sur la foi d'une marque ou du discours du vendeur que celle de leurs oreilles),
-->et des gros chieurs comme moi (qui jouent mal, veulent des marques introuvables en France et se barrent sans rien acheter),
-->et pour finir, face à un contexte qui reste compliqué économiquement (pour les classes pauvres à moyennes de notre société) : un gros marché de l'occaze avec beaucoup de ventes et peu d'acheteurs.
Trop long aussi ce post ?
Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités.
Gisèle de Failly
#KandideMonModèle