En tout cas une chose est sûre, au FN on sait recevoir.
Pour les autres c'est plus compliqué.
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M. Le Pen rêve d'une victoire à la présidentielle de 2007
LE MONDE | 22.04.06 | 14h02 • Mis à jour le 22.04.06 | 14h02
LYON CORRESPONDANTE
Le rendez-vous avait été soigneusement préparé, mais Jean-Marie Le Pen a feint la surprise. Son numéro deux, Bruno Gollnisch, directeur de la campagne présidentielle de 2002 et rival de sa fille, Marine, pour sa succession, lui avait préparé un anniversaire sans gâteau, mais aux petits oignons.
A Saint-Laurent-d'Oingt (Rhône), un village du Beaujolais, ce terroir viticole où le Front national récolte depuis près de vingt ans ses plus beaux scores, M. Le Pen est venu, vendredi 21 avril, fêter le quatrième anniversaire de son accession au second tour de l'élection présidentielle de 2002, face à Jacques Chirac.
Le cadre n'avait rien de bucolique. Situé au bord de la route nationale, le "Malaga" est un restaurant sans charme, tenu par une famille portugaise, mais suffisamment vaste pour accueillir 750 militants remontés à bloc. "Merci pour ce très beau cadeau d'anniversaire, je ne m'y attendais pas", a lancé le président du FN en arrivant avec une bonne heure de retard devant ses convives affamés, déjà attablés. Le leader frontiste, âgé de 77 ans, qui semblait fatigué, est revenu sur le scrutin de 2002, dans lequel il voit "la scandaleuse démonstration de l'antidémocratie". Il a estimé que cette élection, confisquée selon lui par M. Chirac, était digne "des Républiques bananières" et constituait une "victoire du conservatisme le plus obtus et le plus imbécile".
CRITIQUES TOUS AZIMUTS
"On ne refera pas au peuple français le coup de 2002, s'est-il exclamé. Le 21 avril ne se reproduira pas. Nous allons mener une campagne populaire sociale et nationale qui va nous conduire au deuxième tour de l'élection présidentielle et j'espère au troisième (la victoire). Non pas parce nous en avons envie, mais parce que la France en a un besoin vital." M. Le Pen a vilipendé le chef de l'Etat et ce qu'il appelle ses fausses réformes. Selon lui, le candidat Chirac aurait dû être éliminé au premier tour, s'il n'avait "tronqué l'élection en éliminant Charles Pasqua et en poussant (Bruno) Mégret à obtenir ses 500 signatures". Le président du FN s'est plu à regretter un affrontement avec Lionel Jospin, candidat "archéo-marxiste modernisé".
Après les hors-d'oeuvre, requinqué, en chemise et sans cravate, M. Le Pen s'est prêté au jeu des questions (écrites)-réponses avec ses militants. Il a pourfendu tour à tour le droit de grève des fonctionnaires, la mobilisation contre le contrat première embauche - "démonstration que la direction du pays était complètement débile" -, la grève de la faim du député Jean Lassalle, - "un brave type", auteur d'un "chantage insupportable" qui fera "payer la note aux contribuables" -, les 35 heures, et l'immigration. Puis, le président du FN s'est laissé aller à des jeux de mots hasardeux, stigmatisant ses adversaires - "ses aristochiens" - : Dominique de Villepin, "le lévrier afghan", Nicolas Sarkozy, "le basset artésien", Ségolène Royal, "le caniche royal", et, surtout, Philippe de Villiers "le chien de chasse", "le tartarin du bocal", rejoint par des transfuges du FN qualifiés de "déchets qui nous encombraient".
A un militant qui lui demandait pourquoi il faisait peur, le candidat à la présidentielle de 2007 s'est posé en victime d'une "diabolisation". "Nous sommes la seule chance de ce pays et nous sommes traités comme des chiens", a-t-il estimé. Il a ensuite raconté comment l'humoriste Guy Carlier l'avait un jour caricaturé en diffusant un chant nazi. "C'est une espèce de gros porc (...), qui était obligé par le CSA de parler de Le Pen", a-t-il dit en ajoutant : "Moi, je fais peur parce que je dis la vérité".
Sophie Landrin
Article paru dans l'édition du 23.04.06
Humour fin, chaleur et convivialité, pour vos noces et banquets, pensez Jean-Marie.