Yazoo! a écrit :
mmm.. . j'adore ce genre de prise de tête; c'est quelque part un luxe
Clair - faut avoir l'estomac plein pour se poser ce genre de question
Yazoo! a écrit :
la mortalité ou l'immortalité de l'âme appartiennent à un schéma d'idée qui est un pur produit de la conscience; comme "dieu", l'idée de "réincarnation", l'"au-delà", etc...
Mais pour qu'il y ait "schéma d'idée", il faut qu'il y ait pensée, ou conscience. Se placer hors du cadre de notre existence (c'est-à-dire de notre conscience) n'a aucun sens - c'est ici et maintenant que nous nous prenons la tête.
Yazoo! a écrit :
(...) j'étais biologiquement "vivant" mais non conscient. cet état ne me posait aucun problème psychique: je n'étais pas conscient. c'est une position subjective et irrationnelle ça ???
Oui et non...
Non : si tu n'étais pas conscient, tu n'avais effectivement et par définition aucun problème d'ordre psychique/psychologique/philosophique/métaphysique (et allez, psychosomatique, tant qu'on y est
).
Mais...
Oui : étais-tu "non conscient", ou as-tu simplement oublié ce que tu ressentais à l'époque ? Et à quel moment es-tu venu à la conscience ? Et si tu n'étais pas conscient, peut-être ne s'agissait-il que d'une absence temporaire ? D'aucuns te diront que ton "âme" a été simplement transvasée d'un "conteneur" à un autre, en passant éventuellement par une salle d'attente ou de jeu cosmiqueuh...
Yazoo! a écrit :
ensuite, lorsque j'ai eu un niveau d'éveil et de langage suffisant, j'ai eu conscience de moi-même, c'est à dire de ma propre conscience. et c'est à partir de là qu'est née mon incapacité psychique à admettre l'idée de non-conscience. s'agit-il d'une position subjective ou irrationnelle ?
Je ne sais pas s'il y a incapacité réelle - c'est plutôt un blocage psychologique, et encore pas chez tout le monde.
Mais qu'on appelle ça incapacité, blocage, révolte ou
peur du néant, ce n'est ni subjectif, ni irrationnel puisque jusqu'à preuve du contraire on sortira tous d'ici les pieds devant.
Ce qui est irrationnel, en d'autres termes, ce n'est pas la révolte face à la perspective de notre propre disparition - c'est toute
certitude quant à la suite des événements - y compris une éventuelle absence totale de suite.
Yazoo! a écrit :
et de là l'idée que la mort (la non-conscience) n'est qu'un retour à un
état qui préexistait à l'
état de conscience et qui est un état dans lequel j'ai déjà été: celui de n'être pas conscient, tout simplement...
Ça tient la route, mais à condition d'admettre qu'il n'y a eu conscience (et non pas mémoire) qu'à partir d'un certain point, et que cette conscience disparaît effectivement et irrémédiablement une fois le corps à l'état de
cafét' pour vers...
Mais si tellement de gens croient à un au-delà ou à un autre, c'est bien parce qu'on n'a pas d'indication probante d'une "évaporation" effective du moi au moment de la mort.
Le jour ou un scientifique trouvera le moyen de prouver sans l'ombre d'un doute que la conscience n'est effectivement qu'un épiphénomène de la matière, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'un phénomène
physiologique un peu plus compliqué que les autres, alors ton raisonnement se tiendra à 100 pour 100.
En attendant, en effet, ni toi, ni moi n'avons les moyens d'affirmer que la conscience disparaît - que l'"âme" est mortelle (étant entendu une fois pour toutes qu'on ne peut évidemment pas plus soutenir qu'elle est immortelle).
Yazoo! a écrit :
ta position te fera (probablement ?) dire: tu ne sais pas, tu ne sais rien, ta position est irrationnelle et je te répondrai:
il n'y a que la conscience pour pouvoir envisager l'idée de non-conscience... c'est le standard commun universel de l'homme.
Encore une fois, notre point de vue à tous est justement et nécessairement celui d'un être conscient de son existence - c'est une tautologie qui ne nous avance pas, quoi : si tu n'es pas conscient, non seulement tu ne peux envisager l'idée de non-conscience, mais tu n'envisage rien du tout.
C'est là un cas de figure qui ne nous concerne pas, si tu veux