marcaut a écrit :
PATRICK LARBIER a écrit :
Il y a quand même quelque chose d'amusant : le défi Infini est une grille tonale qui permet de développer les modes assez simplement (dorien sur le premier accord puis lydien).Alors que les modes est un sujet qui passionne beaucoup de monde, aucune participation n'a essayé de proposer une application des modes sur cette grille.
Dites moi si je me trompe (j'ai déjà mal à la tête). jouer tonal, c'est trouver la tonalité dont sont issus les accords d'un morceau, et jouer dans cette tonalité. Jouer modal, c'est prendre chaque accord d'un morceau, et jouer un mode en rapport dessus ? Si c'est pas ça, on fait pas les gros yeux svp...
Maintenant, sur ce défi en particulier, est ce que jouer modal est propre à la description de l'infini, puisque c'est quand même la contrainte ici ? Peut être que jouer tonal est plus adapté ? Ce qui serait interessant c'est de proposer des défis-pédago associés à des fiches "jouer tonal" "jouer modal" et la différence entre les deux...
Je me pose une autre question : est ce que "jouer tonal" constitue l'instinct de celui qui n'a pas de bagage harmonique ? Est ce que c'est la solution la plus simple et donc celle abordée par les débutants ? Est ce que "jouer modal" necessite davantage d'avoir eu une reflexion sur l'harmonie ?
l'éternel débat reprend......lol
-tonal : je crois que c'est la base de toute la musique occidentale: prend des chansons , des oeuvres classiques , les succès des beatles.....tout!...est tonal (ou presque)
dans cette idée d'harmonie (tonale) , chaque accord a une fonction précise , même si on peut substituer l'un ou l'autre ou même réharmoniser d'une façon différente on peut difficilement mettre "n'importe quels accords" pour soutenir un thème.
l'idée prédominante reste celle des fameuses résolutions (G7 tension appelle C plus stable)...si tu joues la grille d'accompagnement de "les feuilles mortes" , c'est évident qu'on voit là une progression harmonique précise...les accords tendent vers le tout dernier qui est en fait celui de la tonalité.
-modal: c'est beaucoup plus flou mais propres à beaucoup de musiques non occidentales. (inde , turquie , toute la musique arabe....celte aussi ; et j'en oublie certainement)
l'harmonisation qu'on va mettre derrière est moins importante : souvent le thème se suffit à lui même (ritournelles bretonnes) , si on veut accompagner : nous voilà beaucoup plus libres du choix des accords puisque le but est juste "d'enjoliver" derrière (de préférence en restant dans des accords du mode en question mais ce n'est pas une contrainte).
mais "modal" a plusieurs visages:
ça peut être aussi , et dans notre musique on le fait énormément , dévellopper une couleur sur une rythmique dans laquelle on a qu'un seul accord (en funk ou autre) (So what de miles Davis....)
voire un thème ou différentes tonalités apparaissent mais qu'il n'y a aucun lien de tonalité entre eux....(Maïden voyage de Herbie Hanckock)
le système modal est plus ancien et était plus adapté je crois aux vielles échelles non tempérées...(elles doivent dater des origines du monde) : dans la musique turque ou indienne l'ocave n'est pas divisé en 12 demis tons égaux mais d'une façon qui suivrait des harmoniques naturelles.
ce serait Pythagore (je déteste les maths) qui a fait apparaitre le "tempérament" après des calculs impressionnants (auxquels je n'ai rien compris! lol) et divisé l'octave en 12 demis tons égaux : système tout à fait adapté aux systèmes tonals (tonneaux?) que nous connaissons.
on joue cependant de plus en plus la vieille musique modale sur l'échelle tempérée sans quoi , la plupard des instruments (piano , guitare...enfin tous) ne pourraient pas s'y coller. par chez moi on joue beaucoup de musique celte pour faire jouer sa carte touristique à notre région donc.....je vois bien
-utilisation des modes dans le tonal:
inutile de se prendre la tête! c'est hachement compliqué!
les jazzmens , ont l'habitude dans leur jeu de beaucoup explorer l'harmonie. rester en Do maj sur une progression tonale en Do maj risque de les ennuyer. Ils aiment donc dévelloper le concept du jeu "altéré" qui sera de jouer un autre "mode" (on devrait peut être plutôt dire "degré")
sur l'accord en question.
exemple sur un anatole:
|| : D-7 | G7 | C7M | A-7 : ||
D-7 = degré II de Do maj (dorien)
G7 = degré V de Do maj (mixolydien)
C7M= degré I de Do maj (ionien)
A-7= degré VI de Do maj (éolien)
dans ce cas , en effet parler de modes est une masturbation de tête inutile et innexacte (raisons citées par zigmout plus haut à propos de la 6xte sur le dorien)
mais si on se met à penser comme ça:
(ce n'est qu'un exemple : on peut faire autrement)
D-7 > dorien (II de Do maj)
G7 > lydien dominant (IV de Ré mineur mélodique)
C7M> lydien ( IV de Sol maj)
A-7> superlocrien (VII de Sib mineur mélodique)on le remplacera (substituera) plutôt par A7.5#
Pourquoi se casser la tête ainsi? c'est pour encore accentuer et rendre plus forte les sensations de "tension>résolution" si propres à l'harmonie tonale.
on est donc toujours en tonal mais on utilise les modes...il va de soi que ça corse considérablement l'affaire et qu'il ne faut pas s'y aventurer avant de savoir déjà donner une impro bien "musicale"....trop de théorie quand ce n'est pas le moment va complètement ruiner l'esprit créatif....