olmos a écrit :
En tout cas, je m'efforce souvent, pour ne pas dire toujours, à faire ça.
C'est pour cela aussi que lorsque l'on me dit que mon jeu est trop "clean", que je ne prends pas assez de risque, je comprends pas trop...je pourrais "prendre des risques" en laissant mes doigts aller un peu ou ils veulent, par hasard, mais je n'aime pas trop se concept.
Donc, si des fois je joue "simple", c'est j'ai des idées "simples"...maintenant la question est "comment jouer plus subtil, ou plus original, ou plus complexe?", reponse: "en entendant intérieurement des phrases plus originales..." pour cela, il faut ecouter, beaucoup écouter.
Je sais pas ce que vous en pensez, en tout cas, j'espere que vous comprennez maintenant pourquoi cela m'agace parfois quand on me reproche de ne pas prendre assez de risque.
J'espere maintenant que vous comprenez mieux pourquoi ça m'est arrivé de peter les plombs. lol
Quelques réflexions :
« c’est trop clean, c’est trop ceci, ou pas assez cela… ». Ce qui est intéressant , à partir de ces remarques que chacun de nous formule, c’est qu’elles mettent en évidence un système d’évaluation propre à chacun mais à vocation universelle. Après tout, posons-nous la question : existe t-il des critères d’évaluation objectifs ? Puisque l’on parle de « trop » et de « pas assez », c’est qu’il existe une échelle qualitative, voire quantitative d’évaluation. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup : est-il possible de définir des critères esthétiques objectifs ? Ecrite telle quelle, cette question a des allures quasi-faschisantes qui peuvent faire facilement herrisser le poil. Mais après tout, c’est une problématique issue du comportement de tous : en exprimant un avis personnel à haute voix, chacun cherche à faire admettre une appréciation personnelle. C’est le jugement personnel à vocation totalitaire.
Ce problème de l’objectivité de l’Esthetique est un vieux sujet philosophique. A la base, on ne parle bien évidemment pas de guitare, ni de solo sur le mixolydien. Seulement voilà : si on arrivait à exprimer les critères fondamentaux d’Esthétique, on arriverait peut-être à énoncer rapidement ce qui fait que, dans notre cas particulier, une impro sur le phrygien est bonne…ou pas.
Tout cela est issu d’une réflexion personnelle. Je ne force personne à se poser ces questions là, mais j’aurais bien aimé qu’on me les pose il y a quelques années. Cela m’aurait sans doute ouvert l’esprit sur des formes d’esthétiques que j’ai mis trop d’années à découvrir…
A présent la critique récurrente sur « la prise de risque ».
Faire ce reproche à un musicien, c’est avant tout admettre implicitement que le musicien est justement capable de prendre ces risques. Personnellement, j’en veux beaucoup à Scofield de ne produire que des CD sans aucune prise de risque. C’est justement parce qu’il a su en prendre pendant les 90% de sa carrière, et que je ne comprends pas pourquoi il n’en prend plus.
Je n’en ai jamais voulu au guitariste des Musclés de ne pas prendre de risque : il n’en est pas capable (enfin, j’imagine…).
Reprocher l’abscence d’audace chez un guitariste, c’est surtout deviner une forme de paresse qui parasite un vrai talent.
C’est également s’intéresser au jeu du guitrariste, donc à lui.
Reprocher l’absence d’audace chez un guitariste, c’est toutjours, d’une façon ou d’une autre, volontairement ou pas, une forme de compliment.
Bonne nuit.