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- Publié par
jzu le 18 Déc 2005, 20:39
Il y a un autre paramètre à prendre en compte qui n'apparaît nettement que si l'on a fréquenté des asiatiques « de là-bas » : leur culture, leurs valeurs ne sont pas les nôtres. L'individualisme et la créativité ne sont pas des valeurs essentielles et le « confucianisme » dans lequel baignent les asiatiques ne s'y intéresse pas.
Si un objet est particulièrement réussi, un Japonais (ou un Chinois, ou...) ne se demandera pas naturellement comment en créer un qui soit différent mais tout aussi réussi. En fait, il ne se demandera pas comment l'objet a été créé, il le prendra comme existant et c'est tout. En revanche, il mettra un point d'honneur à le reproduire absolument parfaitement : c'est un maître (lire : un personnage hors du commun au statut inaccessible) qui a fabriqué cet objet et il est bon et valorisant de l'imiter en tous points. La question de la propriété intellectuelle ne se pose pas, celle de l'hommage, de la recherche de l'harmonie par l'imitation du maître, si.
J'ai l'air d'exagérer et c'est peut-être le cas aujourd'hui que l'Asie s'occidentalise mais j'ai vécu d'autres aspects de cette différence d'approche : leur incapacité à dire « non » par exemple, ou leur désarroi complet quand on leur dit « non »... :-) parce que cela brise l'harmonie et tout un tas d'autres trucs que je n'ai sûrement pas saisis.
Tout ça pour dire que cette histoire de copie parfaite est très asiatique et qu'un luthier français/allemand/américain ne prendra jamais cette peine : il fera quelque chose d'original ou bien qui dérive d'un modèle mais en y mettant sa patte parce que c'est important pour nous.
Ah si, il y a une chose qui rapproche les deux cultures : comment faire un maximum de pognon ?