Le Corbusier a écrit :
Gzii a écrit :
Et elles ont quoi alors ces Squier/Fender JV ?
Elles ont particulièrement bien vieilli ?
Parce qu'à l'époque elles étaient sympa mais quand même moins appréciées que les US.
Pas sûr...
Fender a monté un deal au Japon en joint venture avec Fender Japan (qui est donc une entreprise distincte de Fender Musical Instruments Corporation, à qui elle est liée par des contrats de licence d'utilisation de ses marques, brevets, dessins et modèles), en collaboration avec les personnels techniques de Greco, la production étant confiée à Fujigen, pour les raisons suivantes :
- intérêt du marché pour les Fender vintage 50s et 60s
- qualité de fabrication en baisse significative depuis le rachat par CBS en 1965 et surtout depuis la fin des années 60, et donc déception de la clientèle qui s'oriente vers d'autres marques ou vers les copies japonaises
- concurrence déloyale de ces fabricants japonais qui atteignent depuis le milieu des années 70 un niveau de qualité très haut et une fidélité dans la copie qui frise la perfection (Greco en particulier), tout cela à des coûts plus faibles
- opportunité limitée de mener des actions judiciaires longues et coûteuses contre ces fabricants japonais : il vaut mieux parfois traiter avec son ennemi
- coût intéressant de la main d'oeuvre
L'argument
qualité et revival (déjà !) était bien un élément prépondérant dans cette stratégie, les ingénieurs Fender avouant eux-mêmes qu'ils ne savaient plus fabriquer les instruments tels qu'ils étaient faits dans les années 50-60.
Il faut dire que CBS avait entendu rentabiliser au maximum son investissement en rationalisant la production, de façon parfois radicale (introduction des premiers ordinateurs dans ce qui n'était jusqu'alors qu'un atelier de manufacture), et baissant les coûts et donc la qualité des approvisionnements et le soin apporté à la fabrication. De plus, en désaccord avec cette politique et suite au départ définitif de Leo Fender, resté consultant extérieur pour FMIC pendant quelques années, tous les cadres historiques sont partis, soit essaimer leur propre entreprise, Don Randall > Randall Amplifiers, Forrest White > Tri-Sonix qui deviendra Music Man quand Leo le rejoindra, soit plus tard rejoindront Leo comme George Fullerton et Dale Hyatt pour former G&L.
Pour répondre plus précisément à ta question, les Fender/Squier JV ont été, tout comme la première série Reissue sortie de Fullerton entre 82 et 84, mais à un coût moindre, les premières Fender à retrouver une qualité de fabrication digne des vintage, dans le choix et la qualité des bois utilisés, les gabarits parfaitement fidèles aux originaux et le soin apporté aux assemblages, finitions et contrôle qualité.
Ce sont donc, dès l'origine, d'excellents instruments et des "excellentes Fender", conformes aux modèles originaux, et qui ont particulièrement bien vieillis de part la qualité des bois et matériaux utilisés.
Que les personnes qui croyaient encore à l'époque que le savoir-faire de l'industrie japonaise se limitait à des "japonaiseries" (ombrelles en papier, porcelaine) aient pu avoir des préjugés négatifs, c'est possible. Mais je doute fortement qu'essai à l'appui, toute personne sensée ait pu préférer une Standard US de l'époque à une JV !
Je suis l'heureux et unique propriétaire d'une JV57 achetée neuve en décembre 83 chez Music Power à Pigalle et à l'époque cette série faisait le buzz dans le millieu car justement, c'était des guitares japonaises qui étaient meilleures que les Fender US, ce qui semblait inconcevable dans nos petites têtes de frenchies (à l'époque on crachait aussi sur le "merde in France", mais c'est un autre débat
). Cette guitare était excellente neuve et semble même s'être bonifiée au fil de ses 31 années "vie". Elle a juste subit un refrettage et un changement de micros, mais la lutherie n'a pas bougée.
Aujourd'hui bcp de strato me sont passé dans les mains, mais elle, est restée et je l'utilise comme player à la maison et guitare de secours sur scène quand je prends ma CS60 époque Cunetto ou ma Bravewood ST60.