El Phaco a écrit :
Tout à fait d'accord sur sa place ici !
Pour le reste, je pense quand même que l'influence du "petit frère" demeure majeure. Parce que derrière la virtuosité qu'ont repris à leur compte un paquet de clones plus ou moins talentueux, il y avait aussi une musicalité inégalée. Ca n'est pas pour rien que tout le gratin du blues était là pour le concert en son hommage. Dans une interview (que je ne retrouve plus), BB King disait de lui "il est ce qu'il pouvait arriver de mieux au blues : il l'a tué". Stevie Ray n'est pas toujours apprécié de certains puristes, mais si on écoutait les puristes, et ce dans tous les domaines de l'art, on en serait encore à peindre des mammouths sur les murs des cavernes au son des percussions tribales.
Je ne critique surtout pas SRV, mais je regrette que son influence n'ait pas permis d'aller plus loin que sa stricte personne. Car au delà de l'aspect virtuose de sa musique et du son qu'il produisait, peu de ses fans ont cherché à comprendre d'où il venait réellement, et à remonter l'histoire et la culture du blues (d'où certaines incompréhensions à l'écoute de musiciens comme son frère par exemple).
Je reste convaincu que SRV n'aurait fait que se bonifier avec le temps, il aurait ralenti la cadence, et d'une certaine manière (à l'instar de Jimmie), il aurait épuré, et simplifié son jeu au fil des années et retrouvé un style plus proche de celui de ses modèles (Albert King notamment). A mon avis, c'était un grand, il avait tous les plans et tout le feeling du blues dans sa besace (énorme culture du blues comme son frère), mais une énergie mal contrôlée (et je ne parle même de ses pires périodes de dope). Au final, il jouait souvent en automatique, sans respiration, avec un phrasé vraiment téléguidé la plupart du temps, comme s'il n'arrivait pas à contrôler son énergie et ses émotions. C'est étrange, mais je ne retiens rien quand j'écoute ses disques.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...