Le rock japonais féminin (essentiellement)

Fait chier le décalage entre l'image et la bande-son - je vais peut-être l'enregistrer pour recaler le tout. Mais pas ce soir, je file voir MASS OF THE FERMENTING DREGS

MASS OF THE FERMENTING DREGS donc ce soir au Botanique - ensemble de salles de tailles diverses en plein coeur de Bruxelles, ici on était à la Rotonde, une petite salle intime de 200-250 personnes, en demi-cercle avec gradins et une belle hauteur - on a un peu l'impression d'être dans un silo à grain:







Le groupe de première partie est un trio belge de math-rock instrumental. Franchement, musicalement, ce qu'ils font est sympa ... sauf qu'on dirait qu'ils sont en répète, tournés l'un vers l'autre san sun regard pour la salle - hé les mecs, il y'a un public et c'est même pour ça que vous êtes là hein! Evidemment, quand on est habitué aux groupes japonais qui, malgré la barrière de la langue, ont TOUJOURS ce sens du public ...

Et Natsuko, chanteuse-bassiste, ne déroge pas à la règle: hyper-sympa, avec quelques mots d'anglais dans son bagage, elle se met rapidement le public en poche. Public assez jeune en moyenne d'ailleurs, ça fait plaisir! Je me demande toujours comment l'info circule pour ces groupes très marginaux et totalement hors-mode, mais ça fonctionne!

Le son était nickel (toujours à la Rotonde, j'y ai déjà vu Haru Nemuri ou Brutus par exemple) mais le set un peu court - 1H15 rappel compris. La musique est difficile à décrire: il y'a un côté trip qui me fait un peu penser au Pink Floyd d'Ummagumma ou bien à Hawkwind, avec d elongs passages instrumentaux très hypnotiques. Mais quand elle chante, Natsuko a une jolie voix, qui me rappelle celle de Yukiko de Bugy Craxone par moments. C'est aussi elle qui fait le show, un petit côté hippie sous champis très sympa, renforcé par la robe à fleur et les pieds nus. Ses deux comparses sont assez statiques - bon, le batteur, on peut pas lui en vouloir (très bon son de caisse claire au passage!) mais Naoya à la guitare est un calme.

Un très bon moment donc, pendant lequel on se sent bien dans l'ambiance. Mais pas un concert inoubliable non plus - juste un bon groupe qui fait bien son job, avec à sa tête une vraie personnalité - l'air de rien, Natsuko a fondé MOTFD en 2002! A la sortie, j'ai dévalisé le stand de merch (et je n'étais pas le seul) parce que c'est pas avec la vingtaine d'euro du ticket qu'il vont financer leur tournée. Bilan: deux chouettes t-shirts, une casquette et deux CD - mission accomplie. J'ai pris peu de photos, et la moitié sont ratées; il y'aura peut-être une vidéo plus tard:







Edit - ah ben ils ont déjà publié la photo de fin de concert:



Peu de chance que vous me trouviez, je suis un peu dans l'ombre à l'arrière à gauche - cherchez le seul ahuri qui fait les cornes quand tout le monde fait le V

Super, ça avait l'air sympa le concert des Mass Of The Fermentings Dregs ! Toujours surpris par le monde qui va aux concerts de tous ces groupes japonais underground... ils se réunissent où sur internet tous ces fans ? Parce que les forums de discussions sur le rock nippon... j'en connais pas, à part le notre !




- On va croire qu'on est fétichiste des lycéennes japonaises en uniformes... mais c'est pas de ma faute si les YAYUYO succombent aussi à la mode des clips au lycée...

Ce qui m'étonne, c'est la durabilité de ce cliché des clips au lycée - ça fait 20 ou 30 ans qu'on en voit! J'ai quelques explications cependant - d'abord c'est là que se forment la plupart de ces groupes! C'est donc un endroit important pour eux; ensuite, ça offre certainement des lieux de tournage pratiques et pas cher. Enfin, ça symbolise certainement aussi une certaine liberté (paradoxalement?), le temps avant de rentrer dans la société adulte du travail et des responsabilités?

- L'interview de HitsujiBungaku dans le magazine Vinyl est très intéressante. Moeka a grandit dans une famille très stricte, c'était une élève sérieuse et studieuse. La musique elle s'y est intéressée au collège, par des amis et en entrant dans l’inévitable club de musique. Elle participera à différents petits projets comme un duo avec une autre fille et aussi un groupe de reprises.... de Scandal (j’adorerais voir une vidéo...) !!
HitsujiBungaku né en 2011, Moeka a 15 ans et elle entre au lycée. Dans cette version primitive, le groupe évolue en fonction du calendrier scolaire et les premiers enregistrements se font pendant les vacances. Hésitant entre son intérêt pour la mode et le mannequinat et sa passion pour la musique alternative, l'effectif du groupe fluctue au fil des années.

Hiroa lui est plutôt du genre à rien faire à l'école... il rejoindra quand même l'université mais uniquement pour "se reposer" et jouer de la musique dans les clubs universitaires. Un temps batteur de soutient pour Regal Lilly, il rejoint Moeka en 2015 puisque le groupe correspond totalement à son intérêt pour le shoegaze et l'alternatif. Moeka ayant un an de plus que lui, au départ il l'appelle Shiotsuka-san, formule très polie pour parler à son ainée... avant que Moeka ne lui dise que ce n'était pas la peine de prendre autant de gants avec elle.

Yurika a fait aussi partie du club de musique de son lycée, mais elle était guitariste ! Elle participe à un petit festival de musique organisé dans son lycée et le groupe HitsujiBungaku y participe aussi. Plutôt impressionnée par le groupe, elle décide de les suivre sur Twitter. Quelques temps après, le groupe publie une annonce pour trouver un nouveau bassiste. Yurika passe donc à la basse à ce moment et répond à l'annonce.
Quand le journaliste demande à Moeka pourquoi elle a choisi Yurika, elle répond.... "bah, c'est la seule personne qui a répondu à notre annonce !" Hiroa de rajouter que dès la première répétition, ils ont vite apprécié l'apport mélodique de leur nouvelle bassiste.

Bon, il me reste encore quelques pages à lire en japonais.... merci l'appli DeepL et son mode photo !!

Ah, c'est savoureux tout ça !!!

Hiroa correspond exactement à l'image que je m'en faisait . Moeka ... pas étonnant qu'elle vienne d'une famille stricte, ça explique sans doute en partie sa transformation tardive de chenille (j'exagère hein) en papillon. Et Yurika: quand on la voit jouer sur Addiction, d'une façon plus proche de Lemmy que de Pastorius, on réalise qu'effectivement y'a une guitariste qui sommeille en elle . C'est chouette d'avoir enfin plus de détails sur leur histoire!

Coïncidence rigolotte: le seul morceau que j'ai filmé hier (en partie et je regrette de ne pas être allé au bout) est "1960" de leur dernier album - et oui, c'est mon année de naissance .

Morceau le plus shoegaze de la soirée, avec quasi aucun chant. J'adore cette ambiance qui monte progressivement (ça peut déconcerter, car c'est très progressif), avec un groupe qui prend son temps, c'est très hypnotique

Je ne pense pas qu'on ait déjà parlé de BENCHWARMERS - indie band formé autour de la youtubeuse Sake Nomoka. C'est pas mal du tout et j'aime particulièrement le son bien gras de la bassiste!

Ah oui BenchWarmers j'ai vu aussi la vidéo hier, un projet qui a l'air assez avancé déjà pour un groupe qui vient de démarrer.




Pas mal de vidéos promotionnelles pour promouvoir des 1er EP :

Les DO DO DO's progressent à la vitesse de la lumière et ce 1er EP à l'air plus que prometteur !





Le 1er EP des ALMONDot à l'air solide aussi... mais qui est le gars qui les accompagnes ? Le producteur/compositeur j'imagine ? ... ou même le père de l'une d'entre elles, vu l'âge des chanteuses ??

Bon, je titille les limites des règles du topic là, mais Marty Friedman vient d'annonce rla sortie de son nouvel album "Drama" le 17 mai, avec la sortie de ce premier single "Illumination" - très Brian Mayesque



Alors, pourquoi sur ce topic au fond? Parce qu'on sait tous qui est la bassiste sur cet album

Pour les Do Do Do's, je trouve pourtant (sur Spotify) un EP (de trois titres) en 2023, ceci n'est donc pas à proprement parler leur premier EP contrairement à ce qu'ils avancent

Pour ALMONDot, il a fallu que je vois Kanade Sato pour me rappeler qui c'était - et je me demande toujours ce qu'elle fiche là-dedans

C'est bien payé ?

A+

Les réponses évidentes sont souvent celles qui se rapprochent le plus de la vérité

Je viens de m'écouter le dernier album studio de MASS OF THE FERMENTING DREGS, "Awakening:sleeping" de 2022:



Je ne l'avais pas écouté avant pour arriver au concert les oreilles plus ou moins vierges mais il est excellent ! Etonnant pour un groupe qui a plus de 20 ans, je le recommande chaudement !

Voici "Just" qui clôture l'album:



"Melt", le titre le plus "brut" dans l'instrumentation:



Et "1960" que j'avais enregistré en live:

Tiens, c'est le concert d'Ado à La Villette ce soir. J'avais complètement oublié !
En tout cas les belges avaient l'air contents de leur soirée
Et MOFD seront mercredi à Paris. Mauvais timing pour moi, je me sens pas de faire l'aller-retour à Paname en pleine semaine, je vais devoir faire l'impasse.

Pour en revenir à ce que disait izzyU2, on croise quand même souvent les mêmes têtes aux concerts. Et les T-shirts des groupes venus au court de l'année se mélangent dans le publique. J'ai pu constater ça dans plusieurs villes en France et en Europe.
On va pas se mentir, on est quand même un publique de "bon gros weeb" (et je m'inclus dedans). Je me suis déjà demandé comment les artistes japonais recevaient le fait d'avoir un publique majoritairement "japanophile". Est-ce que ça les dérangent d'être rangés dans cette case "artistes japonais" ou au contraire est-ce que ça les touche que leur culture soit autant appréciée ?
Et est-ce que c'est vraiment une bonne stratégie de les garder dans ce carcan (carcan qui peu même parfois rebuter les non-initiés) ? Je pense qu'idéalement, il faudrait programmer les artistes japonais dans des festivals "tout venant" comme le font déjà certains pour élargir leur audience.




J'ajoute une autre hypothèse: c'est aussi bientôt la remises des diplômes au Japon !

C'est vrai que la thématique de la "jeunesse" est énormément présente dans le rock japonais, beaucoup plus qu'en occident, même chez les groupes les plus vieux -bon d'accord, ils ont commencé jeunes. Et je suis aussi d'accord pour dire qu'il y a certainement une grosse part de nostalgie des clubs de musique du lycée. Quand on y pense, c'est un environnement extrêmement propice pour former un groupe: les locaux sont dans l'enceinte de l'école, accessibles gratuitement au moins 5/7j, les élèves sont tutorés par leurs aînés et camarades de classes, avec qui ils partagent les mêmes références musicales, les maison de disques sont prêtes à les cueillir dès la remise de diplôme... Bien sûr, peut d'entre eux survivent plus de quelques années, mais faut-il vraiment chercher plus loin pour expliquer la saturation de talents et de groupes qu'ont voit actuellement sur le marché japonais ?

Au passage, j'ai fini Solanin, le manga conseillé par Naka311, sur des jeunes adultes à un moment charnière de leur vie: doivent-ils tout plaquer pour faire percer leur groupe formé à la fac, ou rentrer dans la vie active et laisser leur rêves de gloire derrière eux.
L'auteur Asano Inio, en plus d'être doué pour les décors avec ses planches de Tokyo grouillante de monde, dessine aussi incroyablement bien les groupes de rock sur scène en pleine action. Il décrit aussi très justement ces adultes paumés qui cherchent leur place.
Bref, je recommande complètement le manga ! Il y a eu aussi une adaptation en film en 2010 avec Miyazaki Aoi (Nana Komatsu dans Nana), et dont la chanson thème Solanin a été composé par Asian Kung-Fu Generation avec les paroles tirées du manga. Le film est assez fidèle visuellement, avec cette lenteur typique des films japonais des années 00's, mais est un poil moins profond dans les conflit internes des personnages, j'ai donc préféré le manga.

A deux pas de chez moi. Mais pas tenté pour autant (et je l'avoue, encore moins en regardant ces images ). C'est plus un public de convention anime/Japan expo que le public de concert rock que j'aime.

Concernant ta remarque sur le fait qu'on voit toujours les mêmes têtes (avec en-dessous les même Tshirts ) ... oui et non. Ca dépend du genre musical en fait, plus encore que du fait japonais ou pas japonais (même si ça compte). Hier, pour Mass, je n'ai vu aucune personne que j'avais vu pour Little Lilith par exemple (alors que dans le cas de ces dernières, y'avait des gens que j'avais vu à Hanabie). Mais j'ai vu une poignée de personnes (4 ou 5) que j'avais vu pour Haru Nemuri au même endroit. Et si Aina ou Pedro me faisaient l'extrême plaisir de passer en Belgique, je parierais que je n'y verrais aucune des têtes précédentes.

En fait, depuis le temps que je vais à des concerts (putain, ne me faites pas dire le chiffre), j'ai TOUJOURS connu des "chapelles"! Surtout pour les "petits" ou "moyens" groupes. Il y'a toujours eu des concerts où tu savais pertinemment que tu allais retrouver des fans de certains autres groupes, officiant dans un genre similaire - parce que le public qui se déplace à ces concerts n'est pas extensible à l'infini. J'ai commencé à voir ça dès '77 en pleine période punk ... et ce n'est pas si différent aujourd'hui. Après, il y'a évidemment aussi le facteur japonais qui entre en ligne de compte mais même là, les motivations sont loin d'être toujours les mêmes.

Hier, je ne suis fait un plaisir de regarder les tshirts en attendant le concert, et il n'y en avait quasi aucun de groupes japonais! Même moi j'avais un Brutus . Par contre, pour Hanabie, c'était 1/3 Tshirts de groupes japonais et 2/3 de groupes metal internationaux (+ 5% de cosplayeuses). Bref, ça dépend aussi beaucoup de l'artiste (et par ailleurs et tout bêtement, le public metal en particulier est friand de Tshirts de groupe).

Une chose que j'ai remarqué chez ceux que tu appelles les weebs (terme dont chacun a sa définition), c'est qu'ils sont monomaniaques à plusieurs degrés: degré 1/japonais - voire asiatique au sens large (ils connaissent généralement très peu de choses en dehors); degré 2/féminin (même les groupes mixtes ne les intéressent pas); degré 3/un seul style musical exclusivement (que ce soit la pop, le metal, l'indie etc etc). On les repère assez facilement dans les concerts en effet, mais justement, c'est parce qu'on les repère facilement qu'on en fait une généralité, alors que si on scrute un public, on se rend compte qu'en fait ils sont souvent juste une minorité voyante.

Aussi, la réalité belge est probablement différente de la réalite française, dans la mesure où on est un petit pays très éclaté avec nos différentes communautés très différentes (Wallonie/Bruxelles/Flandre/cantons germaniques - moi-même je suis un affreux mélange) qui s'entremêlent aux concerts - et à Bruxelles, c'est encore plus divers du fait de la très grand eproportion de communautés d'origine ethnique diverses. Hier, à Mass, ça parlait français, flamand et anglais en égales proportions.

Quant à savoir ce qu'en pense les artistes japonais ... une fois de plus, je pense que ça dépend des artistes, tous ne vivent pas la même situation, et ne le vivent pas de la même manière. Inévitablement, ils doivent s'étonner qu'on trouve tant de qualités à ce qui est leur vie et leur environnement de tous les jours, et que la moindre chose banale pour eux devienne extraordinaire pour certains de leurs afficionados.

Ceci dit ... si vous suivez sur Insta ou autre des artistes japonais en tournée, vous aurez remarqué que eux aussi s'ébahissent devant des choses d'une banalité affligeante pour nous . Y'a rien à faire, des cultures aussi différentes, ça paraît toujours charmant ... de loin. C'est évidemment pour celà qu'il faut éviter de tomber dans le travers de l'idolâtrie nipponophile et garder un oeil (et une oreille) critique. Et j'ai la faiblesse de penser que c'est plus facile avec l'âge et le recul.

Concernant ta proposition d'inclure les artistes japonais dans des programmations "généralistes", je pense qu'ils ne demandent que celà !!! Cf la joie immense de Band-Maid de participer à Lollapalooza, même à 13H avec le soleil qui tape comme un malade! Et je pense que c'est aussi une des raisons pour laquelle elles tournent aux USA et pas en Europe actuellement: elles sont invitées dans pleins de festivals là-bas, et pas ici! Ici, ce serait (sera car elles viendront) de nouveau une tournée de petites salles avec un public effectivement familier. Mais ça, ce n'est ni leur faute ni la nôtre! C'est celle de nos @$ù#!µ de medias aveugles et sourds! J'en veux encore l'exemple de la chaîne radio Classic 21 metal (déclinaison spécialisée de la chaîne bien connue) qui organisait récemment une célébration des femmes en metal durant trois heures ... et pas UNE japonaise. Alors qu'il y'a uatant de métalleuses au Japon que dans le reste du monde réuni

Pour ce qui est de Solanin ... j'ai bien pris soin de ne PAS lire le reste de ton message car je l'ai en réserve, faut juste que je termine Nana .