Nom de Dieu, mais quel baratin indigeste... Le recours un peu concon aux sciences molles et aux analyses sociologiques bidons et parcellaires qui fleurissent depuis quelques temps sur le sujet, comme des mauvaises herbes sur du fumier, traduit surtout une méconnaissance inquiétante de la musique populaire US du siècle dernier.
Comme si la jeunesse US des années 50 était un bloc homogène, qui sous les bienfaits du progrès et de la croissance économique, n'avait rien d'autre a faire que de consommer des conneries avec son argent de poche et envoyer chier ses parents ringards.
Comme si il y avait une culture urbaine d'un coté, rurale de l'autre, noir et blanche, comme si le sud était toujours en sécession avec le nord, comme si les musiciens blancs pompaient tout aux musiciens noirs et que l'inverse n'existait pas... Non, ce qui faisait la culture populaire de l'époque c'est une partouze de tout ça (c'est Tocqueville je crois qui avait déjà noté lors de son voyage au EU, qu'on tirait une corde dans les dancings, pour séparer les blancs des noirs, mais qu'on bout de 10 minutes la corde était virée...)
On explique pas un mythe fondateur (même si le terme n'est pas vraiment approprié) et l'aura persistante de ses acteurs par un argumentaire aussi pauvre... Ni l’émergence d'une sous-culture avec de tels lieux communs sociologico-démographiques.
Réduire le R&R a un avatar de la société de consommation, c'est d'une rare stupidité... Car d'une part, il existait bien avant, et d'autre part l’establishment marchand a tout fait pour le détruire et laminer ses structures indépendantes (scandale Payola, procés de l'ASCAP, récupération édulcorée etc. Certain l'on payé cher, comme Alan Freed mort alcoolique et ruiné dans les 60's...)
De la même façon que réduire le gros a un chansonnier qui s'est trouvé au bon endroit, au bon moment pour faire un crossover...beurp's... et a une icône médiatique, qui a a permit à la jeunesse de de s'identifier. D'une part, car il s'est inspiré lui même du crossover...rebeurp's qui existait avant. Et d'autre part, car il ne doit pas son succès initial a des montages médiatiques ou marketing, mais a des enregistrements indépendants et a des performances locales.
Si le Colonel cinglé et la télévision n'avaient pas existé, ça le l'aurait certainement pas empêché de devenir une star et une icône dans le Sud ou plus localement.
Enfin, les âneries qui limitent son seul mérite et apport artistique, a avoir réussi a s'approprier dans l'interprétation et a synthétiser musique noire et blanche, et ouvert les jeunes cul-blancs à la "race musique" sont de la même façon consternantes... Pour me répéter, c'était un prototype... un mec qui a créé un truc qu'on avait pas vu et entendu avant... il suffit de lire les témoignages de Sam Phillips, des musiciens présents aux sessions Sun, et de ceux qui l'ont vu sur ses premières scènes ou entendu a ses débuts à la radio... C'était nouveau, inédit et excitant.
Le talent, la grâce et le génie (même si ce sont des choses éphémères et qu'Elvis était un bouseux qui voulait surtout devenir chanteur de charme) ce sont des choses que l'on explique pas avec de la sociologie de comptoir.
Les avis sur ce topic, ne font d'ailleurs que renforcer une vérité factuelle : les belges n'ont jamais rien capté à la transcendance elvisienne (ça doit être un problème génétique, ou de glandes). D'ailleurs, le colonel était un immigré psychopathe flamand, ceci explique cela...
Et pour finir sur la puissance sexuelle... Là on entre sur le territoire de l'intangible et de l'indiscutable... Le gros a lui seul, avait plus de pouvoir sexuel qui tous les musiciens prog de la création...
D'ailleurs, si on créait une échelle de 0 a 10... Phil Collins serait a 0 et Elvis a 10.