Comment vivre de sa musique aujourd'hui ?

Oui mais là ça joue plutôt bien.

Ca n'est pas exactement le sujet mais cette vidéo m'a interpellé:

C'est tellement vrai, au moins sur la deuxième partie de la vidéo axée sur la consommation en streaming... la réalité c'est que la musique n'est plus un produit culturel depuis longtemps mais un simple produit de consommation courante comme le PQ... il y aura toujours des exceptions, mais j'ai l'impression que les jeunes générations ont globalement perdu le sens de la passion pour la musique, écouter de la musique n'est plus une activité mais un simple bruit de fond quotidien.

Assez d'accord malheureusement, sauf pour le côté générationnel: je ne crois pas que ce soit particulièrement pire chez les jeunes générations que les autres.

Combien je vois de quadra, quinca, sexa si ce n'est plus qui ont cette même approche de la musique! A l'inverse, dans les concerts auxquels je me rends (axés du rock au Métal généralement), la fréquentation est totalement multigénérationnelle.

Pour moi c'est surtout que la majorité de la population n'a qu'un intérêt restreint pour la musique, que ça a toujours été plus ou moins vrai, mais que "grâce" à la révolution numérique et ce qu'elle a entrainé en termes de consommation et de production de 'zic, il a été possible de proposer à tous de la reléguer à un rang de bruit de fond ultra lisse et totalement dépassionné, à un point inimaginable il y a encore 20 ans. Ce qui fatalement intensifie de plus en plus ce désintérêt déjà existant à la base.

J'aurais en revanche eu tendance à penser que la France était particulièrement mauvaise sur ce point, mais si même les Anglo-Saxons disent pareil...

Oui maintenant que j'y pense, dans mes réflexions je pars toujours du principe que les gens s'intéressent à la musique... alors qu'en fait, tu as sans doute raison, la majorité des gens n'ont qu'un intérêt très limité pour la musique en général... rien qu'en regardant dans mon entourage, personne ne passe de temps à écouter activement de la musique (ni jeune, ni vieux) à part moi.

Et du coup on en revient forcément à l'inculcation du goût pour la musique - il y'a des sociétés où la musique fait vraiment partie de l'art de vivre, des choses essentielles, depuis le plus jeune âge. Oui, évidemment je pense au Japon, vous m'avez vu venir de loin. Et même si chez eux aussi la musique est un bien de consommation, il y'a beaucoup plus de pratiquants du fait de l'éducation musicale dès le plus jeune âge - je ne pense pas nécessairement au piano dès trois ans - c'est un cliché, mais il n'est pas dénué de vérité - mais il suffit de voir le nombre de jouets musicaux, l'immersion dan sla pratique musicale dès la maternelle, les clubs de musique au lycée ... la musique est partout. Nous, on avait juste un cours de musique où on pouvait apprendre soit la flûte à bec, soit le xylophone - et tout le monde s'en branlait allègrement.

Moi j'ai même pas eu droit à ça en cours de musique !

A part un peu de flute la première année, sinon c'était juste un vieil aigri radoteur, qui parlait (on y était déjà!) de la baisse de niveau musical et de la crétinisation induite par la télé (on était en pleine période Star Ac' / Nouvelle Star).

Non pas qu'il racontait systématiquement des conneries, mais vu la façon dont il s'y prenait, c'était probablement la meilleure façon de dégouter un jeune ado de s'intéresser à la bonne musique. Et surtout, ben... on faisait pas de musique. Vraiment une mauvaise expérience à l’école, je suis malheureusement loin d'être un cas isolé.

C'est pas spécifique au japon. Les anglo-saxons ont cette approche, et c'est surtout dans les pays nordiques où c'est très marqué, pas pour rien que c'est là-bas que tu trouves la plus forte concentration de groupe de metal (et très certainement d'autres genre rock) rapporté au nombre d'habitants.

Après, même si la France est clairement à la ramasse à ce niveau, j'ai plutôt eu la bonne surprise de constater que tous les lycées que j'ai visité cette année dans le cadre de portes ouvertes ont un local de répèt avec du matos et des lycéens motivés (et bons) pour faire vivre tout ça. Ils ont même organisés un petit concert pour une de ses portes ouvertes (avec toujours les mêmes classiques d'ailleurs : rhcp, etc).

Par contre, l'enseignement de la musique dans le collège de ma fille est assez nase je trouve. Que de la "découverte", mais aucune pratique musical. Y'a des instruments pourtant mais ils ne les touche jamais, ils ne servent à rien à part pour la déco. Ils n’apprennent pas le solfège. La flute à bec c'était peut-être chiant mais je pense que c'était vraiment mieux que rien et ça donnait certaines bases.

Et au delà de l'école, y'a les parents, et de façon générale la diffusion de cet intérêt au sein de la société (amis, collègues, potes, de bars, que sais-je, ...) . Et des voyages que j'ai pu faire, tout me porte à croire qu'ici, on est parmi les plus à la ramasse, au moins en Occident. Au final, et à moins que vous ne baignez dans un environnement de gens très largement passionnés, vous avez beaucoup de monde avec qui parler musique plus longtemps que 2 minutes à droite à gauche vous, dans vos relations sociales au sens large du terme? Moi, clairement pas.

Après pour ce qui de la production de musique ultra formatée, lisse et dénuée de tout intérêt, je ne sais pas si ça explique tout non plus. De ce côté là, l'évolution des modes d'écoute et de diffusion ont vraiment fait du mal, j'en suis convaincu.

https://glukoze.com/la-paralys(...)-pas/

Puisqu'on partage les expériences personnelles, et évidement tout cela n'a pas valeur de statistiques, mais je souhaite apporter une précision au sujet du Royaume-Uni (ou je passe une très grande partie de mon temps depuis pas mal d'années maintenant).

J'ai moi aussi vécu le schéma "cours de flutte à bec horrible à l'école", avec une prof qui néanmoins s'évertuait à ne dégouter personne en distribuant des bonnes notes et en ayant une approche la plus relax possible.

Je m'attendais à avoir des retours d'expérience très différents de mes amis Britanniques, et bien au contraire je n'ai jamais rencontré une seule personne ayant eu des cours de musique différents des miens à l'école en Angleterre : même procédés, flutte à bec, etc.

Alors certes les Britanniques ont une approche différente de la musique (il me semble qu'ils sont beaucoup plus décomplexés à l'idée de chanter en public notamment), mais je ne crois pas qu'on puisse attribuer cela à l'école si j'en crois les témoignages autour de moi.

Aux Etats-Unis, un homme accusé d’avoir détourné 10 millions de dollars de royalties grâce à de faux morceaux sur les plates-formes de streaming


https://www.lemonde.fr/pixels/(...).html

C'est genial... J'adore!!