Lycanthrope a écrit :
Je suis d'accord. C'est d'ailleurs un des seuls contre-argument valable, selon moi.
Mais tu as dit : "je sais pas si je serais capable de pardonner à quelqu'un qui ferait du mal à ma fille ou ma femme"... Dans ce cas pourquoi pardonerait-on plus facilement à quelqu'un qui ferait du mal à une autre personne qu'on ne connaît pas personnellement?
En fait, c'est un constat : l'Homme est égocentrique. Les événements tragiques qu'on entend au journal télévisé (que je regarde très rarement maintenant...) me consternent (je donne pas d'exemple, je veux pas que le topic parte en vrille). Ce constat, je l'applique à moi-même. Pas comme exercice de style, mais parce que je le vis au jour le jour. Au delà de mes convictions, je sais qu'il faut pardonner pour les raisons que j'ai évoquées mais je reconnais que je suis dans l'incapacité à pardonner facilement. Ca demande des efforts d'autant plus grand que le préjudice est important. Et je prends mon cas pour une généralité (sans blague
)
Lycanthrope a écrit :
Il me semble, Phil, qu'on avait eu un débat parallèle sur la section blabla concernant l'alcool (je me trompe peut-être de personne). Ca se rejoint dans le sens oû, on peut vivre pour soit ou en pensant à la réaction d'autrui, je m'explique : une personne peut très bien passer une soirée très très arrosée sans JAMAIS ne serait-ce qu'insulter quelqu'un. Une autre personne peut passer la même soirée et prendre son pied à faire chier son monde sans se soucier du résultat final. Laquelle des deux personnes est la plus "intelligente", "responsable", quelle est la meilleure?? On va dire qu'on ne sait pas parce qu'elles sont toute les deux sous l'emprise de l'alcool. Ce que je veux dire c'est qu'un sentiment, une envie de meurtre, une envie de déclarer sa flamme, etc... Ca se contrôle... Et ça peut importe l'état dans lequel on se trouve. C'est facile de dire "tout le monde doit penser avant d'agir" certes, mais c'est aussi facile de dire "tout le monde fait des erreurs" n'est ce pas?
Euh...Si c'était avec moi, je ne m'en souviens plus. En tout cas, l'exemple est intéressant. Pour ta dernière phrase, je suis d'accord avec toi. Il est facile de dire : "tout le monde fait des erreurs". C'est même trop facile. C'est la raison pour laquel, dans mon premier post, j'ai nuancé en disant : "Pas accepté, Ok". Il ne s'agit pas dans mon esprit de tout laisser couler sous prétexte que n'importe qui peut déraper. En fait, la différence entre accepter et pardonner se situe au niveau de la cible. Dans un cas, il s'agit de l'acte (ne pas accepter et prendre les mesures qui s'imposent, comme une incarcération, le cas échéant, car chacun est RESPONSABLE de ses actes), et dans l'autre, de la personne.
Par contre, une chose que je conteste vigoureusement (mais amicalement
) dans ton propos est : "un sentiment, une envie de meurtre, une envie de déclarer sa flamme, etc... Ca se contrôle... Et ça peut importe l'état dans lequel on se trouve". Vois-tu, je pense qu'on se doit de faire le maximum pour se contrôler, mais ce n'est pas toujours possible. Il existe toujours une situation qui peut te faire sortir de tes gonds, même si (l'exemple est fait pour tester et mettre en scene ta motivation) on te propose une somme colossale, ou alors quelque chose que tu désires énormément. Pour faire simple, je matérialise un désir par de l'argent (assez classique). Si on te mets dans une situation où on agresse un de tes proches sous tes yeux, si tu es normalement constitué, tu te révolteras de manière virulente sans tenir compte de ce qu'on te propose comme contrepartie. C'est ailleurs la problématique de certains films. Tout ça pour dire : il existe des situations où le contrôle de soi est mis en défaut. Et cette limite psychologique, qui agit conjointement avec la volonté (je pars au quart de tour ou je suis tout mou ?) et l'éducation de la personne (pendant l'enfance, ambiance à la maison = tendue ou relax, pour faire simple), c'est quelque chose à considérer. Par pour excuser à tout bout de champ, mais pour comprendre les actes graves et y remédier, si possible, en n'abusant pas, par exemple, de substances modifiant le comportement. C'est ce que j'appelle être responsable.
Lycanthrope a écrit :
Et je ne suis pas d'accord quand tu dit "il s'en faut de peu pour mener quelqu'un à la barbarie"... Là par contre je n'ai pas d'argument un peu d'humilité suffit...
Tu parles d'humilité parce que dans le fond, t'es un bon gars. Mais la réalité est là : tu prends un gars tout à fait normal, qui essaie d'être bien sous tout rapport, humble mais pas trop, relativement intelligent et sociable. Coluche aurait dit "c'est l'histoire d'un mec normal". Tu l'envoies à la guerre et il voit les pires atrocités commises contre ses camarades de garnison. Tu penses qu'il va rester "normal" longtemps ? Peut-être, peut-être pas. Eh ben je pense qu'on est tous comme ça, à des degrés divers.
Yngwie forever.