Bucker a écrit :
La discussion me rappelle un vieil article du Monde qui m'avait choqué parce que le journaliste taxait Gary Moore de représentant du "blues blanc". En faisant passer le British Blues, SRV, Moore et Gallagher pour des imposteurs juste parce qu'ils étaient blancs, on suscite les réactions "d'appropriation" ou de "révisionnisme".
Biosmog a écrit :
Slash-36 a écrit :
Bon, comme dirait Biosmog "Il faut vraiment tout expliqué ici"
Je dirais plutôt "Il faut vraiment tout expliquer ici".
Sinon, j'y reviens parce que cela a de la peine à entrer. Dire que Le Blues est Noir est affreusement réducteur. D'une part, comme toujours, c'est le produit d'une culture au contact d'une autre. Plus concrètement, à l'origine, c'étaient des noirs comprenant leurs conditions de vie au contact des blancs, empruntant des instruments de musique des blancs et donc également quelques éléments de leur musique. D'autres part, ramener le blues à une hypothétique essence, celle de l'origine est faux, comme toujours. Il n'y a pas de point de départ ni de point d'arrivée. Les gens défendent la pureté de certains genres en isolant de façon parfaitement arbitraire des oeuvres pour des raisons souvent douteuses.
Ces deux aspects sont liés: si on arrête de chercher une origine simple et unique, on arrête de chercher une pureté...
.. et on parle du blues plutôt comme de quelques choses de vivant, c'est-à-dire jamais identique à lui-même, comportant d'innombrables variantes, s'hybridant sans cesse et hybridant les autres genres: country, jazz, soul, pop, rock.
On peut ainsi identifier les couleurs de chaque variantes, les influences, les frontières, le moment où les protagonistes eux-mêmes changent d'étiquette: à quel moment et pourquoi tel artiste se présente comme jazzman plutôt que comme bluesman ne se trouve jamais uniquement dans la musique. Il accompagnera son choix de carrière de quelques inflexions pour marquer sa nouvelle appartenance. Il changera de réseaux de musiciens. S'ouvrira ou se fermera des publics. Mais son jeu, son style personnel, ne sera pas révolutionné de fond en comble au moment du choix. Et pour son nouveau public, une nouvelle hybridation apparaîtra, un style ("on sent qu'il vient du blues"), une fusion dans les cas de bifurcation les moins tranchés ("c'est une sorte de blues-jazz").
J'ai toujours trouvé les étiquettes musicales comme un artifice peut-être nécessaire mais qu'il faut manier avec prudence, car il restreint, réduit, appauvrit. On ne découvrira pas un artiste parce qu'il était classé dans l'autre bac à disques. Que c'est con!!!
Vous mélangez tout. Je ne parlais que de L'ORIGINE du blues.
Je n'ai parlé de révisionnisme que quand zweig a évoqué l'esclavage irlandais, qui est une grosse connerie.
Et je persiste et signe, le Blues est le fruit de l'esclavage des noirs aux Etats-unis. (Oui, en utilisant des instruments occidentaux et l'harmonie occidentale avec le fameux I IV V, entre autres. Je l'ai d'ailleurs écrit plus tôt dans le fil)
Je n'ai jamais parlé d'imposture ni d'appropriation par les blancs, le blues s'est évidemment hybridé, mélangé et tout le monde peut légitimement jouer du Blues, du "vrai", avec une totale authenticité, quelque soit l'origine.
Je suis d'ailleurs un fan absolu de Rory Gallagher, qui est pour moi un immense Bluesman (mais pas que).
Je vous colle d'ailleurs ici quelques liens :