Le Blues...Pourquoi ? Comment ?

Rappel du dernier message de la page précédente :
Ahouimaisnon
Slyonline2 a écrit :


Clairement Hendrix avait tous les codes du blues + la caution opprimée black/cherokee, il a fait le chitlin' circuit https://fr.wikipedia.org/wiki/(...)rcuit et il n'était pas foutu de lire une partoche, qui s'en soucie ?

...parce que si mon bébé ne m'aime plus, je sais que sa sœur le fera ('Cause if my baby don't love me no more, I know her sister will) / avec la variante "a big fat..."



Red House c'est un peu particulier vu que sauf erreur c'est le seul bues en 12 mesures de Hendrix. Il a fait un morceau de blues chimiquement pur, une sorte de démonstration magistrale et puis il passe à autre chose (et d'ailleurs malheureusement il est rapidement passé à autre chose tout court).

Le mec il prouve aux gardiens du temple qu'il sait faire aussi bien qu'eux voire mieux, il colle des paroles ironique pour dire que si sa chérie le quitte pas de bues y'a la petite soeur, et fin du débat. Après il pouvait bien faire ce qu'il voulait, reprendre le Beatles, inventer le hard rock ou passez au jazz, qu'est-ce que vous voulez dire à un musicien pareil ?
Brigido
Le Blues chimiquement pur, c'est le Blues joué par des afro américains, aux états unis, disons entre 1930 (début d'une réelle popularisation) et 1979 (parce que c'est plus joli que 1980 ).

Le reste c'est du dérivé, c'est du prequel, c'est autre chose.

Et je rappelle que les afro américains ne sont pas des africains (nuance importante pour comprendre le Blues).
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
room135
@Mikka d'accord mais continue à y méditer... George Benson lui mème dit que ce qu'il fait n'est que le résultats de mise en pratique de discutions qu'il a eu avec des pros et il connaissait trés bien et Grant Green et Wes Montgomery... cela ne prouve rien mais le parcours de Wes dans le circuit pro ne doit pas étre trés différent, bien qu'antérieur à Benson. Le truc à piger dans le jazz c'est les substitutions, une fois qu'un gars t'as montré 2 ou 3 trucs tu cherches les autres toi mème... Wes a commencé en repiquant note pour note les solo de Charlie Christian et fait ses premières prestations public la dessus...

Et pour revenir à notre doctorat en Bluesology...

En 1988, pour les musiciens qui ont fait la Berklee School of Music, et après être sortis des écuries de Miles Davis voici ce qu'est pour eux un Blues...

Mike Stern a la base c'est juste un gros fan d'Hendrix, Clapton et Jeff Beck et de la British invasion...



Solo de Mike Stern à 2'14 mn mais celui de Bob Berg est trop génial mème si l'empreur trouverait qu'il y a trop de note
Brigido
Le dernier véritable musicien de Blues en exercice, avec un peu de renommée (il y en a plein d'autres bien sûr, mais sous les radars), c'est Jimmie Vaughan.
Alors évidemment il n'est pas tout à fait chimiquement pur (pour reprendre l'expression employée), il est blanc et il a officié après les années 70, mais sinon pour le reste c'est ce que j'appelle "the real shit".
Aucun compromis, culture blues monumentale, 100 % pentatonique, 100% old school américain, jeu de guitare inimitable, phrasé qui dit des choses...

La classe de ce mec réside toujours dans le petit petit détail, la petite note bien placée, le turnaround de bon goût (tout ça dans un jeu brut et rugueux). Depuis 25 ans il ne fait pratiquement plus de bends (alors qu'il en faisait beaucoup avec les T-Birds), il joue à plat et en filets plats, un style qui serait une synthèse du jeu de T Bone Walker, Johnny Guitar Watson, et Lightning Hopkins.

Celui qui n'aime pas Jimmie ne peut pas aimer le Blues.
room135
Brigido a écrit :
mais sinon pour le reste c'est ce que j'appelle "the real shit".

Jimmie Vaughan veut s'inscrire dans une tradition et il le fait bien mais d'autres ont essayés des trucs un peu plus soul-pop avec plein de petits détails croustillants à la fois dans la compos et les arrangements ce qui suit est pour toi de la "real shit" ???

Brigido
room135 a écrit :


En 1988, pour les musiciens qui ont fait la Berklee School of Music, et après être sortis des écuries de Miles Davis voici ce qu'est pour eux un Blues...
:


J'imagine que lorsqu'ils jouaient vaguement un 1/4/5, ces mecs considéraient que c'était un blues. C'est plus une définition harmonique que stylistique. Et je pense effectivement que les guitaristes jazz de cette génération (l'âge d'or de la fusion) étaient plus proche du British Blues que du Blues américain (ce qui est déja un schisme radical ).

Globalement, je constate que les jazzmen ne connaissent plus grand chose au Blues, tout au plus ils évoquent une filiation, mais qui n'a pas vraiment de sens. Ils ne savent d'ailleurs pas en jouer pour ainsi dire. (et c'est un fan de jazz qui écrit ça !).
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
oldamp
  • oldamp
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  • #54
  • Publié par
    oldamp
    le 28 Juin 2023, 19:01
room135 a écrit :
[

ce qui suit est pour toi de la "real shit" ???



C'est une tentative du "slow de l'été" avec des cuivres à la Otis reading pour faire plus langoureux
Brigido
oldamp a écrit :
room135 a écrit :
[

ce qui suit est pour toi de la "real shit" ???



C'est une tentative du "slow de l'été" avec des cuivres à la Otis reading pour faire plus langoureux


Exactement. Je dirais que c'est une sorte de ballade R'n'B fait par des anglais. J'adore les Stones, ce sont des fans de Blues, mais ils n'ont jamais revendiqué le fait de jouer du Blues. Il y a cette influence qui plane, mais pas plus.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
Blow Up
Le autres grandes oubliées, ce sont les femmes. Pourtant un des premiers disques de blues enregistré (en tout cas le premier succès enregistré) c'est Crazy Blues de Mamie Smith. Bessie Smith était plus rock'n'roll que les Stones.

Pour ceux (comme moi) que le Chicago Blues à papa endort, il y a plein de blueswoman a découvrir.

"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
room135
Brigido a écrit :

Globalement, je constate que les jazzmen ne connaissent plus grand chose au Blues, tout au plus ils évoquent une filiation, mais qui n'a pas vraiment de sens. Ils ne savent d'ailleurs pas en jouer pour ainsi dire. (et c'est un fan de jazz qui écrit ça !).


C'est la meilleure celle-là, attention, si tu continue comme ça tu va l'avoir ton doctorat en Blouzoulogie
Brigido
Blow Up a écrit :
Le autres grandes oubliées, ce sont les femmes. Pourtant un des premiers disques de blues enregistré (en tout cas le premier succès enregistré) c'est Crazy Blues de Mamie Smith. Bessie Smith était plus rock'n'roll que les Stones.

Pour ceux (comme moi) que le Chicago Blues à papa endort, il y a plein de blueswoman a découvrir.



C'est bon ça. Une influence du Hill Country Blues, qui est un courant super intéressant aussi (RL Burnside, Junior Kimbrough, T Model Ford). Je bosse un peu ça en ce moment (avec une vieille Teisco que je me suis dégoté !). Plutôt en open G, mais pas que (en standard aussi). Super pour bosser son "groove", pour bosser l'intention, pour comprendre comment salir le son. C'est une musique de transe (tu peux rester 20 mn sur le même accord, et en même temps, c'est jamais pareil). C'est puissant.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
Brigido
room135 a écrit :
Brigido a écrit :

Globalement, je constate que les jazzmen ne connaissent plus grand chose au Blues, tout au plus ils évoquent une filiation, mais qui n'a pas vraiment de sens. Ils ne savent d'ailleurs pas en jouer pour ainsi dire. (et c'est un fan de jazz qui écrit ça !).


C'est la meilleure celle-là, attention, si tu continue comme ça tu va l'avoir ton doctorat en Bluesoulogy


Je maintiens, ils ne savent pas en jouer, enfin plus précisément je le présume, puisque je n'ai jamais entendu un jazzman jouer du Blues (chimiquement pur )... Pour être plus concret, j'aimerais bien lancer un défi à Peter Bernstein par exemple (que j'adore), et lui dire, tiens, fais moi un Blues à la manière d'Otis Rush, je ne suis pas sûr que le résultat serait très concluant.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...

En ce moment sur bla bla et guitare...