Le Blues...Pourquoi ? Comment ?

Rappel du dernier message de la page précédente :
rapideyemove
Riff as a reef, Magic Sam, deux mois avant que son cœur immense ne lui fasse défaut.

Orpailleur de sable de l’œil, lullaby, entre sommeil, souffrance et transe, «I never saw your tears until they rolled down your face»


«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Ahouimaisnon
Saitapharnes a écrit :
Le blues c’est parfois aussi une musique entraînante alors que les paroles sont bien lourdes …




Paroles bien lourde (l'amour comme une scène d'abattoir) et une énergie impressionnante.
Brigido
Biosmog a écrit :
Brigido a écrit :
Les analyses sociologiques, ethnologiques, historiques peuvent aussi alimenter beaucoup de fantasmes, parfois bien éloignés de la réalité.


c'est pas plutôt le contraire?


Dans le cas du blues, je pense qu'il y a toute une mythologie entretenue autour de la musique comme "moyen d'expression" à la fois politique, social...reflet de la négritude, de la souffrance etc. etc. (on connait tous les poncifs).
Tout cela a été mis en avant (par des intellectuels blancs) parfois même plus que la musique elle même.
Même si sur le fond, tout cette contextualisation est parfaitement juste, Je pense que les musiciens de blues de l'époque ne se posaient pas autant de questions. Ils étaient dans la merde, ils essayaient de s'en sortir par tous les moyens et la musique en était un parmi d'autres (comme un peu le rap aujourd'hui). La musique leur permettait surtout de gagner leur vie (pas de mener un combat ou de revendiquer).

Ce qui m'intéresse aujourd'hui comme amateur de blues, ce n'est pas tant de me replonger sans cesse dans l'ethnomusicologie de blues, son histoire sociale etc. mais plutôt de m'intéresser aux artistes, à leur personnalité, leur musique, leur son, leurs plans.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
rapideyemove
djouby a écrit :
Excellent
ça doit être sympa à bosser cette "tourne" !!!




Oui, Daniel, notamment…

Mais c’était aussi, et surtout, pour laisser planer ici le souvenir de Magic Sam, l’un des plus grands acteurs et inspirateurs du Chicago blues, pour moi, et de son West Side, disparu à seulement 32 ans en décembre 1969.

(West Side Soul, son 1° album en 1967, sur lequel figure ce Lookin’ Good, ici habité, transcendé en public, Magic Sam jouait déjà depuis plus de dix ans, avec quelque singles, et Black Magic, en 1968, font partie de mes milestones intimes).
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Brigido
Un de mes héros.
Écoutez aussi le live at Sylvio's !
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
rapideyemove


a "magic touch" encore



Le Sam en trois photos :









«Magic Sam scored the biggest success of the day and was one of the indisputable hits of the festival… ‘Need You So Bad,’ 'If You Love Me,’ and 'Sweet Home Chicago’ were fine, but the climax came with 'Lookin’ Good,’ propelled by a strong eight-to-the-bar beat and featuring a thrilling, expertly executed stop-time segment. This number really broke it up, and the festival’s inept emcee had a great deal of trouble getting the show moving again. Cries of 'Magic Sam’ recurred throughout the rest of the night.»
Dan Morgenstern, “The Blues Comes to Ann Arbor” (Down Beat, 1969), à propos du festival d’Ann Arbor et, à la marge, de son organisation, disons, discutable, début août 1969
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Ahouimaisnon
Brigido a écrit :
Un de mes héros.
Écoutez aussi le live at Sylvio's !


Ah génial, merci pour le tuyau. L'enregistrement est un peu rustique, on mesure encore plus le talent à la guitare.
Stratnico

Pour en revenir à Magic Sam, personnellement je préfère ce live qui a une meilleure qualité d'enregistrement
Brigido
Super aussi ce live de Delmark (sorti en 2013) et datant à peu près de la même époque (1968 ) .
Quelques indices de matériel sur la pochette aussi. On dirait un Deluxe Reverb (reste à savoir si la photo a été prise pendant le concert). Quoi qu'il en soit, j'adore le son qu'il a, un son assez clean, avec beaucoup de reverb (on lui a attribué quelques amplis comme l'Ampeg Reverbrocket, mais aussi des Fender Twin).
Le son du westside de la deuxième partie des 60's, c'est souvent Gibson (ou Epi) sur du Fender Blackface, avec reverb à fond. Il y a aussi du simple bobinnage (Strat), mais plus rarement.
Otis Rush et Magic Sam ont joué sur Strat (mais je les préfère sur Epi).

Sinon, pour ce qui concerne le Magic Sam Boogie, c'est une tourne mythique du blues, qui a été triturée dans tous les sens.
Est-ce Junior Parker qui l'a initiée (feelin good) ? Je ne sais pas, mais j'aime aussi beaucoup sa version. Les T-Birds l'on reprise aussi à la grande époque (avec une approche encore un peu différente, plus brute, mais que j'aime beaucoup aussi).



Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
Stratnico
Et bien je partage exactement le même avis que toi : le son qu'il a sur ce live est fabuleux, légèrement crunché et reverbé. L'hypothèse du blackface tient la route en effet.
Également je préfère le son de Magic sam ou Othis rush en double bobinage, plus chaleureux que sur strato.
Stratnico
Après je dis peut être une connerie en parlant de double bobinage. Sur la pochette du live on dirait plus des P90. Dans le doute je vais donc dire que je suis moins fan de leur son qd ils jouent avec des single coils....
Brigido
C'est une Epi Riviera avec des mini humbuckers.
Otis Rush avait la même.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
j0k3335
Brigido a écrit :
C'est une Epi Riviera avec des mini humbuckers.
Otis Rush avait la même.


est-ce que c'est ce que Robben Ford a repris pendant un moment ?
... en tout cas, ce sont des sons sympas
Musician: Someone who puts $50,000 worth of gear into a $5,000 car to drive 100 miles to a $50 gig.
L'intelligence artificielle ne fait pas le poids face à la stupidité naturelle !
Nous sommes composés de 65% d'eau et de ... 35% de questions ...
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