Les stagiaires

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Invité
Blow Up a écrit :
BluesBarbu a écrit :

J'ai pas hérité, je ne spécule pas, je n'exploite personne ... donc par élimination


Tiens, j'ai un copain qui est entrain de finir un film sur la mafia Corse (qui passera sur Arte cet automne), il t'a peut être interviewé non ?


C'est pas Scott qu'il s'appelle ?
MIA WALLACE
la vie en entreprise selon blow up

Salut G.COM, ça roule ?

SUPERBUS , STRAY CATS , BRMC

"regarde-le moi ce communiste, je t'enverrais tout ça à Moscou"
Seth Rotten
Doc Loco a écrit :


... as-tu la moindre idée de comment se gère une entreprise de trente personnes? du boulot que ça représente? Sérieux, j'en tombe de ma chaise là.


Non et ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas du tout de ça dont je parle parce que je m'en fiche totalement. Je te dis que votre entreprise, je cherche en quoi elle se différencie d'une autre... D'une entreprise de base. Tu vois, par exemple, vers chez moi y'a plusieurs cliniques. Toutes sont gérées par des médecins qui sont co-actionnaires des lieux, donc co-propriétaires des murs et responsables de la baraque.
Y'en a une, ça s'arrête là. Chaque médecin voit ses patients, fait sa petite vie et donne ses ordres pour ses patients aux infirmiers, et ils se retrouvent entre propriétaires pour gérer les murs, les fournisseurs extérieurs, le personnel de la clinique, etc... bref un boulot de patrons. Ils ont tous la même voix vu qu'ils sont co-actionnaires.

L'autre clinique, elle, met en place une vraie politique ou tous, propriétaires ou non des lieux, ont voix au chapitre sur les prises en charge des gens, ainsi que sur l'intendance, mais aussi sur la politique du lieu : ce qu'on y fait, avec qui, "tiens t'as pris telle décision pour machin mais t'es sûr que c'est pas une connerie", etc... C'est ce qui différencie une simple co-propriété privée, quelqu'en soit le mode de fonctionnement, d'un lieu un peu plus original et subversif.

Donc ma question n'est pas de savoir si tu fais beaucoup de travail comme co-propriétaire d'un lieu, mais de savoir si votre organisation ne concerne que l'intendance et la gestion des murs, comme une co-pro d'immeuble avec en plus la spécificité que ce ne sont pas des habitations mais des locaux de soins, ou si vous fonctionnez ensemble aussi sur les prises en charge, par exemple, un peu comme la clinique dont je parle. Parce que dans un cas c'est une entreprise de co-actionnaires, dans l'autre, ça dépasse la simple division de la détention du capital entre plusieurs patrons.
SharkFood
Ne nous éparpillons pas les amis...

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caribou71
oui mais ton lieu original et subversif, qui le finance ???

dans le cas concret de cet hôpital par ex. D'où viennent les fonds, et qui supporte le risque en cas de faillite ?
TimeBomb
Seth Rotten a écrit :

Donc ma question n'est pas de savoir si tu fais beaucoup de travail comme co-propriétaire d'un lieu, mais de savoir si votre organisation ne concerne que l'intendance et la gestion des murs, comme une co-pro d'immeuble avec en plus la spécificité que ce ne sont pas des habitations mais des locaux de soins, ou si vous fonctionnez ensemble aussi sur les prises en charge, par exemple, un peu comme la clinique dont je parle. Parce que dans un cas c'est une entreprise de co-actionnaires, dans l'autre, ça dépasse la simple division de la détention du capital entre plusieurs patrons.


Je pense qu'il a été assez clair dans la réponse qu'il m'avait adressée un peu plus tôt...
Seth Rotten
Tu as raison de dire que c'est un cas concret. Voilà comment le système fonctionne.
C'est un lieu privé, où les médecins sont tous actionnaires. Ils se financent avec le forfait de séjour, les trucs facturés en plus (par ex les médicaments non-remboursés, qui dans le public passent à perte et profit), les consultations extérieures, bref, une clinique. Il n'y a pas de subvention mais comme ils sont conventionnés sécu, le forfait d'hospi et bas et ils sont toujours pleins.
à ça doit sans doute s'ajouter des apports privés type donations personnelles, et le fait que beaucoup d'activités de soins passent par l'intermédiaire du club thérapeutique, lequel se paye de subventions municipales, des cotisations des membres (sauf les patients, la cotisation est incluse dans le forfait d'hospi), les recettes des évènements culturels (concerts, portes ouvertes, brocantes...)...

En soit ça n'a rien d'extraordinaire, c'est, comme l'immeuble de doc, un lieu autogéré avec le minimum de subventions possibles (je ne suis même pas sûr que la CPAM arrose, d'ailleurs je crois qu'ils sont assez mal vus des instances ). Ce qui est subversif, c'est que les relations entre les gens ne sont pas des relations entre petits patrons, entre propriétaires type co-propriété ou entreprise à responsabilité partagée ou je sais quel terme administratif à la con, entre co-actionnaires d'une clinique.
Pour preuve, le truc exemplaire, le balayeur a autant le droit de la ramener (alors qu'il est propriétaire de rien) que le médecin, le patient aussi a son mot à dire dans la gestion du tout-venant, bref ça ne marche pas sur le principe A - M - A, il n'y a aucune espèce de plus-value (sauf peut être pour les médecins qui reçoivent les moniteurs en analyse et leurs sucrent leur salaire ), le fait d'être co-actionnaire ne donne aucun droit particulier dans les prises en charge, bref ils parlent d'autre chose que de pure gestion des lieux avec chacun qui ferait ce qu'il veut dans son coin.

En cas de faillite je pense que ça ferme, point barre, après si ta question est : est-ce que c'est au nom de chacun des co-actionnaires ou au nom de la clinique, je n'en sais rien, faudrait que je demande.

EDIT : non il n'a pas répondu à ma question : j'ai bien compris qu'il y avait un conseil d'administration collectif mais ça je vois pas la différence avec une co-pro, c'est le principe, tu as un bâtiment, tout le monde se met en commun pour décider quel fournisseur on prend pour, par exemple, l'entretien des escaliers. Ou sur, par exemple, qui on paye pour les flyers. Ce que je demande, c'est si ce sont purement des décisions d'intendance ou si ça concerne aussi les soins. En gros, c'est une clinique ambulatoire, ou c'est une association de soignants exerçant en libéral ?
Biosmog
  • Biosmog
  • Vintage Méga utilisateur
TimeBomb a écrit :
Seth Rotten a écrit :

Donc ma question n'est pas de savoir si tu fais beaucoup de travail comme co-propriétaire d'un lieu, mais de savoir si votre organisation ne concerne que l'intendance et la gestion des murs, comme une co-pro d'immeuble avec en plus la spécificité que ce ne sont pas des habitations mais des locaux de soins, ou si vous fonctionnez ensemble aussi sur les prises en charge, par exemple, un peu comme la clinique dont je parle. Parce que dans un cas c'est une entreprise de co-actionnaires, dans l'autre, ça dépasse la simple division de la détention du capital entre plusieurs patrons.


Je pense qu'il a été assez clair dans la réponse qu'il m'avait adressée un peu plus tôt...


C'est quand même pas si fréquent, et dans les faits, j'ai de la peine à imaginer une structure médicale entièrement co-gérée, incluant même le personnel de service, nettoyage, technique. C'est possible mais ce serait assez fantastique.
Sinon, j'ai eu la chance de travailler professionnellement dans une structure d'aide aux sans-abris, qui était radicale dans son intention de coller à une philosophie d'auto-gestion. Mais de fait, la dérive qui, de la division du travail, aboutit à une déclinaison des responsabilités était permanente. C'était à mon profit malheureux, si j'ose dire, puisque j'en étais l'administrateur, bien que j'adhérais totalement à cette vision de rapports de travail horizontaux. J'ai démissionné en partie à cause de ces paradoxes: un comité associatif déconnecté, certains éducateurs peu investis qui doivent parfois être recadrés. Le résultat est que je me trouvais dans l'alternative suivante: soit faire semblant d'être dans l'horizontalité et manœuvrer dans l'ombre, soit afficher une position de supérieur hiérarchique et en (ab)user. Pas facile.

Aujourd'hui, ça a bien changé. Je suis dans le monde académique et si j'en parle, c'est parce que tous les jours je suis surpris par l'opposition entre une façade très participative (avec le tutoiement généralisé) et une réalité de l'institution qui est complètement verticale et formaliste.
Vous battez pas, je vous aime tous
Seth Rotten
Tu as raison de mentionner ton exemple puisque c'est bien de ça dont je parle, ce que ces deux hippies de Deleuze et Guattari appelaient les rhizomes.

La gestion du fric, de l'intendance, des murs, bah je suis désolé, y'a des lieux c'est décidé en commission démocratiquement élue ou en assemblée générale. Je pense à des cliniques type La Borde, je sais pas actuellement mais à une époque ça marchait un peu sur ce modèle, avec tous ses errements mais aussi ses qualités de village schtroumpf assez sympa.
Doc Loco
Seth Rotten a écrit :
Doc Loco a écrit :


... as-tu la moindre idée de comment se gère une entreprise de trente personnes? du boulot que ça représente? Sérieux, j'en tombe de ma chaise là.


Non et ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas du tout de ça dont je parle parce que je m'en fiche totalement. Je te dis que votre entreprise, je cherche en quoi elle se différencie d'une autre... D'une entreprise de base. .. blablabla


Oui, en fait, t'as rien lu quoi. Relis ce que j'ai écrit au lieu de débiter des conneries au kilomètre.

Biosmog a écrit :


C'est quand même pas si fréquent, et dans les faits, j'ai de la peine à imaginer une structure médicale entièrement co-gérée, incluant même le personnel de service, nettoyage, technique. C'est possible mais ce serait assez fantastique.


C'est pourtant exactement le cas. Mais quand je lis un Seth Rotten, je me dis que ce qui m'apparaît normal (j'y travaille depuis 23 ans) est de la science-fiction pour les esprits endoctrinés.

caribou71 a écrit :
oui mais ton lieu original et subversif, qui le finance ???

dans le cas concret de cet hôpital par ex. D'où viennent les fonds, et qui supporte le risque en cas de faillite ?


Ce n'est pas un hôpital . C'est une maison médicale au forfait. Un peu de lecture http://www.maisonmedicale.org/(...).html . Par ailleurs, "subversif" ... si appliquer réellement la démocratie (ou plutôt y tendre le plus possible), c'est "subversif", on est mal barre.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
TimeBomb
Science-fiction non mais tu te rends quand même bien compte que c'est loin d'être le modèle entrepreneurial dominant. Je suis pas un spécialiste du secteur médical loin de là, mais j'ai quand même l'impression que vous faites vachement figure d'exception...
Doc Loco
TimeBomb a écrit :
Science-fiction non mais tu te rends quand même bien compte que c'est loin d'être le modèle entrepreneurial dominant...


Tout à fait, et je l'ai présenté dès le départ comme une exception, voire un contre exemple. Mon propos était seulement de démontrer que
1/ ça existe
2/ c'est viable

Ceci dit, cf mon lien sur la page précédente expliquant le principe et le fonctionnement: ces exceptions se multiplient, on est une centaine d'établissements (de tailles variables) en Belgique francophone.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
Seth Rotten
Doc Loco a écrit :

Oui, en fait, t'as rien lu quoi. Relis ce que j'ai écrit au lieu de débiter des conneries au kilomètre.


Si, et même plusieurs fois, c'est toi qui :

1°) a supposé que je dénigrais ton lieu de travail par principe, alors que pas du tout puisque je m'en fiche, j'avais une question précise.

2°) ma réponse à timebomb est aussi claire que la tienne, tu n'avais pas (et n'as toujours pas) répondu à ma question, à savoir si c'est un collectif purement sur le principe de l'intendance, ou si ça va plus loin.

Les maisons médicales, en France, il y en a plein, le principe c'est une association de libéraux qui ont chacun leur patientèle (amenée à fréquenter potentiellement plusieurs d'entre eux, style le médecin et l'infirmière, mais ça, c'est vrai aussi en ville, rien d'original en soi), avec une gestion collective des locaux.
Ca ne dit rien de la politique du lieu et c'était ça qui m'intéressait.

Ce que je décris n'est pas de la science fiction puisque quatre cliniques en France fonctionnent encore sur ce registre. Elles étaient cinq avant que l'une d'entre-elles ne se fasse racheter par un grand groupe.
Il y a peut être d'autres lieux dans le médico social mais je ne les connais pas.
Doc Loco
Seth Rotten a écrit :


EDIT : non il n'a pas répondu à ma question : j'ai bien compris qu'il y avait un conseil d'administration collectif mais ça je vois pas la différence avec une co-pro, c'est le principe, tu as un bâtiment, tout le monde se met en commun pour décider quel fournisseur on prend pour, par exemple, l'entretien des escaliers. Ou sur, par exemple, qui on paye pour les flyers. Ce que je demande, c'est si ce sont purement des décisions d'intendance ou si ça concerne aussi les soins. En gros, c'est une clinique ambulatoire, ou c'est une association de soignants exerçant en libéral ?


Allez, je fais un dernier effort:

Il s'agit d'une ASBL regroupant une majorité de salariés et quelques indépendants (et non, ces derniers ne sont pas "les chefs" ). Une trentaine de travailleurs au total.

Il ne s'agit pas d'un conseil d'administration "collectif" mais bien d'un conseil d'administration élu par l'assemblée générale des travailleurs de la maison médicale (dont font partie TOUS les travailleurs de la structure), tous les trois ans, auquel peut se présenter (et se présente) chaque travailleur de l'entreprise. On se retrouve donc avec un conseil d'administration de cinq-six personnes composé de façon la plus représentative possible (pas question de n'avoir que des médecins ou kinés, que des administratifs, que des accueillant(e) etc etc ). Pas de possibilité de s'incruster au-delà de deux mandats (bénévoles) consécutifs.

Ce conseil d'administration prend TOUTES les décisions concernant la gestion de l'ASBL (personnel, matériel, finances). Seules les grandes décisions d'orientation (s'agrandir, créer un poste etc etc ...) sont du ressort de l'assemblée générale des travailleurs (+ donc l'élection du CA).

La gestion propre du bâtiment est elle confiée à la coopérative créée pour acheter et entretenir le bâtiment, et dont sont actionnaires tous les travailleurs de la structure.

C'est plus clair?

Seth Rotten a écrit :


Les maisons médicales, en France, il y en a plein, le principe c'est une association de libéraux qui ont chacun leur patientèle (amenée à fréquenter potentiellement plusieurs d'entre eux, style le médecin et l'infirmière, mais ça, c'est vrai aussi en ville, rien d'original en soi), avec une gestion collective des locaux.


A part le nom, presque rien de commun avec ce que je décris - lis le lien que j'ai mis à la page précédente.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

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