Les stagiaires

Et il y a encore pire que l'entreprise traditionnelle, l'esprit start up faussement cool, on fait semblant de casser la hiérarchie avec des bureaux designs, des espaces détentes ludiques et le patron qui vient travailler en skateboard, mais quand c'est charrette et qu'il faut venir travailler le week end ou le soir, ça devient tout de suite moins cool et on sent bien qui est le patron. J'ai bossé dans une boite d'animation dans le genre à Londres, que des geeks dont l'horizon social se résumait aux jeux vidéo, aux séries télé et à leurs smartphones, c'était très bien payé mais infernal.

Avec la religion et les Gibson Les Paul flammenkuech, l'entreprise c'est vraiment une des pires créations de l'humanité.

Non mais heureusement que Dieu a inventé Blow Up pour distraire les bullshit jobers qui viennent se détendre sur Backstage...

on appelle ça la vie en communauté.....

ce qui me dérange le plus dans les grosses entreprises, c'est le côté formaté.

J'ai bossé quelques années dans une banque, et quand j'ai rejoins l'entreprise familiale j'étais déjà pas mal "fondu" dans un moule de culture d'entreprise... avec le recul c'est vraiment spécial.

Après TOUT n'est pas mauvais partout non plus, la généralisation hein..

La culture d'entreprise... putain quelle horreur... De jolis mots, de belles valeurs qui ne veulent dire qu'une chose : laisse ta personnalité à l'entrée !

http://etudiant.lefigaro.fr/st(...)0687/

La pauvre, elle va faire un taf de merde au service d'un vieux chiant quasi gratuitement pendant 5 semaines, et quand on lit l'article du journal de propagande de droite, on a l'impression qu'elle a gagné au loto (cela dit le bureau en formica du PDG est sublime)

Ben elle va surtout le masturber ...

Quand je vois le tableau que vous dressez d'une entreprise, je comprend mieux la "grogne" (euphémisme de l'année) sociale chez vous. Ceci dit, on a quasi les mêmes chez nous, MAIS il y'a aussi des alternatives (et non Blow Up, pas des start up pseudo cool ).
J'ai bien conscience de travailler dans une entreprise privilégiée (autogestion, non hiérarchisation, chaque travailleur co-propriétaire du bâtiment etc etc ... ) mais c'est la preuve "en dur" que c'est possible, en partant de rien, et sur la durée (35 ans maintenant). Evidemment, ça demande une implication et des responsabilités autres que de juste faire ses sept-huit heures et toucher son chèque de fin de mois - c'est peut-être là que le bât blesse?

Tu vas avoir des problèmes

Bon cela dit je dois quand même ajouter que je me base sur une expérience professionnelle dans un grand cabinet de consultance où la culture d'entreprise consiste essentiellement à engager des jeunes diplômés pétris d'ambition et à les mettre en compétition entre eux. Je peux dire que dans ce contexte, les "valeurs de l'entreprise" (résumées en 5 ou 7 concepts, je sais plus j'ai oublié) placardées un peu partout dans les locaux ça résonne comme une immense foutaise.

Aujourd'hui je suis indépendant. Tout n'est pas rose non plus, les relations clients/fournisseurs valent bien celles employés/patrons et le suivi administratif requis est lourdingue. Mais j'ai néanmoins l'impression que, si l'aliénation par le travail est encore bien présente, c'est quand même moins marqué qu'à l'époque où j'étais employé.

Pareil, j'ai perdu 30% de salaire et ça demande beaucoup plus d'implication et de travail, mais je ne suis plus obligé de subir quotidiennement ce que j'ai décrit plus haut. Mais pour se mettre en indépendant, il faut avoir une expérience, des compétences, une clientèle et un petit capital pour démarrer, ce n'est pas à la portée de tout le monde, moi il m'a fallu 15 ans avant de pouvoir sortir de la matrice.

La motivation dépend aussi du montant du chèque.

A chèque égal, certains préfèrent un travail routinier et obéir aveuglément à un chef, et d'autres font l'effort de cogérer leur boîte à égalité avec leurs collègues, avec pour "récompense" d'être directement acteurs de l'évolution de l'entreprise (dont ils sont co-propriétaires). Evidemment, si ça merde, c'est embêtant, on en peut pas blâmer le chef, puisqu'il n'y en a pas.

Le problème, Doc, c'est qu'on n'a pas assez de boîtes dites "coopératives" en France.

Et que les systèmes d'actionnariat salarié et de participation aux bénéfices de l'entreprise qui ont été mis en place en France sous De Gaulle et Pompidou, ça fait belle lurette qu'ils ne sont plus appliqués par la plupart des entreprises.

Les seuls systèmes - hormis les coopératives - qui semblent assez humanistes en France, ce sont les mutuelles d'assurances ou bancaires.
Ou les boîtes qui ont fait l'objet d'un rachat par les salariés.