Il a la soixantaine.
Effectivement c'est assez enorme qu'il conserve son sens de l'humour dans de telles circonstances.
Citation:
L'archichancelier s'installa confortablement à sa table de billard. [...]
Il rejeta la plume sur la table, enfila en trombe le couloir et s'engouffra dans le bureau du doyen.
« Qu'est-ce que c'est que ça, merde ? » brailla-t-il.
Le doyen fit un bond. « C'est... c'est... c'est une guitare, archichancelier, répondit-il en reculant précipitamment devant Ridculle. Je viens de l'acheter.
– Je vois ça, j'entends ça, même. Et vous essayiez de faire quoi, là ?
– Je travaillais... euh... des riffs. »
Le doyen, sur la défensive, agita une brochuire ornée de gravures mal imprimées sous le nez de l'archichancelier.
Qui s'en saisit.
« La guitare à Martial Dadais, volume 1, lut-il. Les clés du succès en trois leçons faciles et dix-huit difficiles. Bon, et alors ? J'ai rien contre les guitares,les jolis airs, les jeunes filles qu'on rencontre en chemin un matin de mai et ainsi d'suite, mais ce que j'ai entendu là, c'était pas d'la musique. C'était du bruit, rien d'autre. Enfin, vous vouliez faire quoi ?
– Un pont à partir d'une gamme de mi pentatonique qui utilise la septième majeure comme note de passage », répondit le doyen.
L'archichancelier examina la page ouverte.
« Mais je lis ici Première leçon : Au clair de la lune, dit-il.
– Hum, hum, hum, j'étais un peu impatient, confessa le doyen.
– Vous avez jamais été doué en musique, doyen. C'est un de vos bons côtés. »
"Accros du roc", p. 146.