casseoreille a écrit :
je plains les travailleurs qui ne trouvent plus un plaisir, un épanouissement, dans l'exercice de leur profession!
Ça doit vraiment exister, ces gens qui vivent dans le souvenir utopique d'un monde révolu où les ouvriers d'usine allaient en sifflotant joyeusement faire leur 50h à la chaîne, pour rentrer le soir, fourbus mais heureux, dans leurs taudis.
C'est vrai que c'était épanouissant.
Je ne peux m'empêcher de penser à mon grand père, dans son 3 pièces HLM du 18e arrondissement, avec ses deux gosses, au 6e sans ascenseur et sans salle de bains. Comme il devait être épanoui en finissant sa journée de soudeur, en ôtant ce tablier d'amiante qui chaque jour déposait plus de fibres sur sa plèvre et fomentait le cancer qui allait le faire crever, noyé, sa propre flotte plein les poumons. Comme il a dû se trouver épanoui dans son travail !
D'ailleurs, chacun le sait, le travail est un vecteur d'émancipation personnelle pour chacun. Paraît même que d'aucuns ont prétendu qu'il rendait libre.
Un conseil, cassomachin, prends ta bagnole, va te poser à Nanterre. Pas un jour d'émeute, un jour de cette misère habituelle que tu nommes une vie semi-bourgeoise.
Pose toi là, sur un banc de la cité des Canibouts, par exemple. Et lis le Droit à la paresse de Lafargue et le Discours de la servitude volontaire de La Boétie.
Il y en a pour une petite heure à lire les deux et, dans l'ambiance de la vraie vie des pauvres, tu pourrais comprendre 2-3 trucs qui échappent très manifestement aux gens qui tiennent ton discours.