Perfect Tommy a écrit :
Je ne peux dire qu'un athée nie l'existence des croyances, effectivement. En revanche un athée ne nient pas les fondements ou raisons de la croyances, mais les critique, les décortique comme absurdes, irraisonnées, aliénantes, etc.
Oups, il y a un soucis là, mon message s'adressait à clarissep!
Perfect Tommy a écrit :
Tu soulèves quelque chose d'intéressant. Des recherches sont menées pour analyser le fonctionnement de l'esprit d'un croyant, notamment d'un homme faisant un prière, etc. C'est amusant, parce que récemment un magazine de sciences grand public titrait en première page sur le fait que des scientifiques avaient démontré que la foi était un mécanisme psychique naturel, peut-être même une conséquence (au même titre que la sensibilité au Beau) du développement du cerveau de nos ancêtres, et que fort de cela le sentiment religieux aveint encore de beaux jours devant lui.
Je pense pour ma part que ces scientifiques font l'erreur de concevoir le sentiment religieux comme un phénomène singulier de l'esprit humain. Pour ma part, je le rattache à deux facultés plus générales de ce cerveau, savoir la faculté d'abstraction et la faculté d'imagination, facultés qui combinées permettent à l'être humain de concevoir des notions aussi complexe que la présence et l'absence (nécessaire pour comprendre l'expérience de la mort d'autrui comme pour concevoir l'existence d'un Au-delà).
Je suppose que ce magazine a fait un résumé grossier d'"Et l'homme créa les dieux" de Pascal Boyer qui est à la fois une magistrale synthèse des travaux actuels et l'ébauche d'une théorie globale révolutionnaire sur le fonctionnement de la pensée.
Vu tes positions intellectuelles tu trouverais certainement sa lecture très enrichissante
Perfect Tommy a écrit :
Ainsi, en tant qu'athée je peux concevoir le sentiment religieux comme une certaine expression de l'aptitude à l'abstraction et à l'imagination qui font la singularité de l'être humain. Je ne peux les nier, il s'impose à moi comme l'expérience du sentiment esthétique par exemple. En revanche, je peux postuler, dans une perspective matérialiste, que ce sentiment religieux est une utilisation primitive de ces facultés (comme les enfants peuvent par exemple en faire autant usage avec le Père Noël)...
Voilà pourquoi le sentiment religieux ne me choque pas, je ne le considère pas comme un signe d'abération mentale (après tout je l'ai moi-même éprouvé autrefois) mais comme un stade de découvrement du monde à franchir, une étape nécessaire.
Edit : En fait, à me relire, je suis un peu un athée bouddhiste ! lol !
J'espère que mon parallèle entre Dieu et le Père Noël ne choquera personne ici, mais j'en avais simplement besoin pour me faire comprendre, et non dans un but de polémiques...
Ce que je me tues à expliquer ici, avec je pense un résultat proche du zéro absolu, c'est que le fait religieux, loin d'être une "abération mentale" ou une "utilisation primitive" des facultés cognitives, est le résultat normal de l'interaction de nombreuses opérations mentales toutes plus utiles les unes que les autres.
La croyance en des êtres surnaturels n'est pas le signe d'un défaut ou d'un manque dans la pensée, c'est une
disposition héritée de l'évolution qui s'est renforcée en même temps que se développaient nos facultés mentales.
Et ça c'est plutôt une mauvaise nouvelle, car la pensée rationnelle matérialiste veut aller contre ce fonctionnement automatique, cette pente naturelle et efficace...