Etes vous croyants?

Très juste ce que tu dis là; mais alors, dans les deux sens. Parce que jusqu'à présent, quand on lit certains posts, on a vraiment le sentiment que la tolérance, elle est moins du côté des libres penseurs (qui font des raccourcis rapides entre religion et grenouilles de bénitier) que du côté des croyants.....

Personnellement, j'évite de tout centrer sur la religion; et je peux comprendre que les comportements sains peuvent être dictés par autre chose que la foi.

Oui; mais avoue que jusqu'ici la religion institutionnelle c'est la religion chrétienne et que cela masque la diversité dont je parle. Juste après viennent les 2 aures religions monothéistes. Il suffit d'aller dans le rayon "religions" d'une librairie pour s'en convaincre. Et c'est pareil à l'école.

C'est vrai, que les "libres penseurs" sont souvent anti-cléricaux (mais moins méchamment que dans le passé). Comme cela a été déjà souvent dit, et pour des raisons historiques évidentes, l'amalgame entre croyance et Eglise est assez rapide à faire surtout par des non-croyants qui n'ont jamais eu l'expérience de la foi.
Personnellement
- je ne crois pas en Dieu (je devrai dire: je ne crois plus)
- je respecte les croyants (véritables)
- et j'exècre l'église institution.

Ceci dit, en dehors de ce forum je connais aussi certains "croyants" (que je qualifierai de faux croyants) qui vous feraient honte côté tolérance. Laissons-les de côté.

bonjour à tousss

je me lance pour raconter du pourquoi je crois et d’avance pardon pour la longueur.

En début 1995 je prends l'avion direction le nord de la Thaïlande en passant par Bangkok.

A ce moment là, j'étais perdu dans ma tête car je n'avais pas de but précis dans la vie et je me considérais comme une victime de notre système et donc je passais plus de temps à le critiquer et à le contrer que de bouger mes fesses je l’avoue aujourd’hui.
Point de vue religion, j'étais un anti tout.
Je travaillais en intérim juste de quoi me payer un voyage afin de m'enfuir de ce pays que je qualifiais de « merde » qu'est la France. J'étais dans un groupe de thrash ou tout allait pour le mieux sauf qu'on galérait chez nous alors qu'ailleurs hors de nos frontières on nous écoutait au moins.

La Thaïlande, on m'avait dit qu'au nord il y avait des gens cool et que c'était à découvrir et de plus, parfait pour un globe trotter. De peur de me choper des poux ou autres chancre, je me fais une boule à zéro juste avant de partir. Au passage, on me traitait de skinhead.

J'arrive à Chiang Mai après plus de 20 heures de transport entre avion de Paris, attente à Bangkok et 2h00 dans un avion.... j'vous dit pas le truc.

Je me mélange donc à la foule, me plie à certaines obligations de rigueur (politesse, respect) et découvre pour la première fois un temple Bouddhiste.

Sans me soucier du temps qui passe, je me retrouve après la visite du pont de la rivière Kai, devant une arrête montagneuse qui à mes yeux était impressionnante. C’était la frontière Birmane.
Je rencontre un globe trotter (du moins je le pensais) qui était Français et qui me parle de la Birmanie et de la vallée des temples à Bagan. Un truc à voir mais on en était très très loin.

Gros problème, la Birmanie est un pays dictatoriale et fermé à ce moment là. Mais je suivis ce gars sympath jusqu'à une des frontières (non-officielle).
Avec ma boule à zéro, j’avais la sensation qu’on me prenait pour un futur ou ancien moine sorti fraichement du monastère, je passais dans le décors.

On se quitte à la bordure d’une foret après un long voyage en train ou je partageais ma place avec une charmante vieille dame et ses poulets. On était toujours en Thaïlande dans une grande ville frontalière. J'avais trouvé chez qui dormir grâce à lui. Mais après deux jours, là à tourner en rond, allez savoir pourquoi, un petit convois s’apprêtait à partir pour un temple direction la Birmanie et moi j’ai payé pour faire partie de ce petit groupe qui partait faire une célébration religieuse. Il y avait une charrette avec des offrandes et tout un ornement religieux.

Nous avons été arrêté en cours de route par des militaires Birman qui patrouillaient à pieds... j'ai vu... j'ai senti que j'étais en danger au même titre que mes compagnons de route. Nous avons été fouillé et même plus.
Une femme qui ouvrait son sac de victuailles pour se soumettre à la fouille, se prend violemment un coup de pied par un des militaires... cris... peur générale.

Moi, on me demande de me déshabiller et toutes mes affaires sont passées au crible. un militaire me regarde, la main sur son arme et canon en ma direction, d'un air dominant et haineux. je comprends que si je ne baisse pas la tête en signe de soumission.... j'm'en prend une. On me demande en mauvais anglais où je vais…. Je réponds plusieurs fois… go to temple…. Temple !.
Pendant ce temps, le chef du petit convois est à genoux... il parle, il a l'air d'implorer ou de se justifier la peur au ventre.

Je comprends que quoi qu'on me fasse, il me faut réagir que comme un être qui ne compte pas et qui accepte d'avance le sort de celui qui décidera de ma vie... un soldat trouve dans mon maigre bagage, mon appareil photo jetable et là... deux de ses copains s'approchent. Moi je m'étais rhabillé et tout en me souriant, celui qui tenait mon appareil, me fit signe de me mettre à genoux et je sentis le pied d'un des soldats se poser sur mon épaule... clic clac « Kodak ! Kodak ! »... rires…. et le mec met mon appareil dans SA poche.
Moi, j'ai réagis comme si tout était normal mais j'avais très peur. Le chef du petit convois se considérait comme responsable de nous apparemment alors que les voyageurs et moi même dépendions d’une simple décision.

On est repartit très vite après une décision brusque d’un des militaires nous faisant signe de vite dégager les lieux...et je vous avoue qu'il me manquait un peu de tune au passage mais j’ai pas réclamé mon reste car le principale était entre mes mains, c’était mon passeport + carnet de vaccination internationale et carte d’identité et mes billets de retour.

On arrive à un temple... magnifique.... et à l’intérieur, une sensation de paix incroyable.... comme un paradis au milieu de l'enfer. Une sensation de liberté et de repos comme si la violence ambiante n’atteignait pas ce lieu. Il y avait une foule incroyable, des offrandes, une odeur d’encens qui apaisait ce lieu et personne ne prêtait attention à moi.

Une voix m’interpelle… « Alors ! comment vas tu ?… » c’était le Français mais habillé en moine Bouddhiste. Je me suis mis à pleurer et vraiment comme une madeleine. J’étais débordé par une violence et dureté de vie environnante et je vois un mec souriant, qui d’un simple sourire et attention me rassure. Il m’a expliqué qu’il venait pour la deuxième fois afin de réaliser un but spirituel. Il m’a ensuite expliqué certains rites, les gens, la misère, la violence et il m’a amené vers un petit convois à la sortie du temple et là… il était temps que je repartes m’a t il dit. Mon voyage de retour c’est déroulé sans incidents. J’étais plus en mesure de calculer le temps. J’étais comme libéré de quelque chose de lourd et je me fichais de quoi qu’il puisse m’arriver. je vivais l’instant présent.

De retour en France, je n’étais plus le même…. Beaucoup m’ont trouvé plus cool, étrangement plus ouvert. Je me posais la question avant de partir si je devais passer un diplôme d’animateur pour enfants…. Et je n’avais plus de doutes… je l’ai passé, réussis et en ai fait mon métier par vocation.

Quelques mois après mon retour, je suis allé un jour d’ouverture au temple Bouddhiste à Vincennes et sur place je me fais faire une prédiction.
Ce sont plein de bâtonnets dans une coupe en bambou que l’on secoue de façon à ce qu’il n’y en ait qu’une qui se sépare des autre en tombant au sol.

Le moine qui ramassa mon bâtonnet, me traduisit les symboles gravés dessus et me dit sans même me regarder.

« Tu as laissé ton ombre au delà de la montagne et tu es revenu avec toi même »… j’ai pleuré.

Je crois à l’aura, au karma, je crois à l’âme, je crois en cette philosophie de la vie qui me dit qu’après tout, je ne suis que de passage, alors j’œuvre pour l’autre vie que j’aurais après la vie.
Je crois à la croyance et la Foi qui donnent la force de surmonter l’insurmontable et de contribuer à une vie meilleur.

La musique ? ben je vais la reprendre mais avec un réel engouement et plaisir à en faire ,sans courir derrière une pseudo-gloire machin truc…. Je pense avoir compris ce que vaut une vie et que l’on est si peu de chose des fois.

Pardon pour la longueur et ne voyez ici qu’une expérience.

Je ne prêche pas je vous dit simplement un vécu, que je partage avec vous.

Si il y a un mec du Quai d’Orsay ici, pas la peine de me dire que j’ai échappé au pire, je le sais.

J’ai un rêve, j’aimerais retourner là bas pour voir la vallée des temples à Bagan mais j’attends que la Birmanie s’ouvre un peu plus. Vous comprenez pourquoi.

Merci pour ton témoignage.
Tu as vécu une expérience vraiment intéressante qui t'a permis de murir et de pouvoir donner un but à ta vie.
j'espère que tu pourras un jour réaliser ton rêve.

Très interressant témoignage.
Si je comprend bien cette expérience t'as permis d'avoir une vision des choses différentes de ce que les gens peuvent avoir ici. Ce sont souvent des expériences qui "secouent" qui permettent de progresser.
Le retour n'a pas étté trop difficile?

voila j'a trouvé un roman sur france loisirs c'est un philosophe (caenais , je ne suis pas chauvin lol ) qui descend la religion de bas en haut

enfin je vous donnerai le titre apres manger


je crois qu'il a des arguments le monsieur , et je crois que croyant ou non il doit etre tres interessant

Je suppose que tu parles du "Traité d'athéologie" de Michel Onfray et de son université populaire de Caen...
Ce n'est pas une mauvaise lecture!

merci monsieur exactement , je pense que je vais le commander d'ailleurs

De rien jeune homme, le plaisir est pour moi...
Au risque de me répéter, je te conseille de compléter cette lecture par l'excellent ouvrage, en poche chez Folio Essais, "Et l'homme créa les dieux" de Pascal Boyer.

pardon du retard

Au niveau humain, c'est clair qu'en France, on a un systeme qui nous permet de réfléchir afin que nous prenions assez de recul afin de faire des choix de vie, des choix professionnels, des choix amoureux.
(A part malheureusement celles et ceux qui aujourd'hui dorment dehors)

Ben y a des pays où ces choix n'existent pas du tout. c'est de la survie au jour le jour avec en plus, un climat malsain et violent politiquement parlant.
Les gens se réfugient dans des temples, la prière.
Il y en a qui quand ils gagnent 4 sous dans une journée, en donne 1 voir deux au temple pour remercier Bouddha de leur avoir fait gagner une journée "fructueuse" et ce gest n'est pas une obligation du tout. Mieux encore... le matin les moines passent et des gens les attendent pour leur offrir de la nourriture.
Même que la personne s'en prend plein la figure toute la journée, il va prier au temple comme pour exorciser tout le mal qu'il a pris dans la figure et le lendemain, c'est un autre jour.
J'ai vu un moine, qui devant 3 soldats qui tapaient un mec par terre sans raison mis à part peut etre de jauger leur pouvoir sur le malheureux.... c'est glissé entre les soldats et le mec, et qui a aidé celui ci à se relever comme ci il n'etait que simplement tombé par terre. Colère des soldats, bousculade, coups de crosses et le moine disait rien il avait les deux mains jointent sur son visage comme si il priait. Les soldats se sont lassés de frapper ce moine qui acceptait les coups et apparemment ne leur offrait pas autant de plaisir que si c'était un mec normal.

Ils se sont séparés comme ci rien ne c'était passé.

De retour en France.... la baffe N)2 !

Je suis convié à passer chez les douaniers qui vident mon sac pour voir si je ramenais pas de contre-façon.
Délicatement, ils vident mon sac, fouillent, trouvent rien, replient mes affaires et remèttent tout en place. c'était même mieu rangé apres la fouille qu'avant Au revoir Monsieur, on vous raccompagnent passez une bonne journée (sourrire au lèvres)

ce ne fut que le début des claques au retour.

Le systeme que je vis au jour le jour me ramène vers ce que j'étais un peu avant MAIS dès que je me plaint, y a des souvenirs qui automatiquement reviennent et là je me rattrape en me disant: "arretes tes betises... y a toujours un moyen de s'en sortir".

PS: si il y a ici des gens qui ont vu aussi des choses entre croyances et vie ambiante, mettez vos témoignages SVP car je suis persuadé que on va avoir un ressenti similaire.
Preil si vous avez vu des abus religieux dans certains pays pauvre.

N'ayons pas peur d'échanger nos expèriences comme disait Philou38.

Je ne sais pas si tu dis qu'en France, on a un système qui nous permet de réfléchir....(ou disons simplement dans nos pays).
Ce qu'il y a c'est que la majorité d'entre nous l'ont facile par rapport à ce genre de pays. On a tendance à se plaindre de tout alors que par rapport à d'autre on devrait plutôt avoir honte de se plaindre.

Un souvenir qui me reste assez vivace sur mon séjour au Zaïre, c'est que là bas, je n'ai jamais vu un enfant pleuré, il était heureux de ce qu'il avait et pourtant n'avait pas grand chose.

Je pense que nous vivons dans une société où on a pris l'habitude d'avoir pratiquement tout ce que l'on veut alors on est tjs insatisfait et on en demande tjs plus....

y a des pays ou les gens sont les rois de la débrouille.

J'ai un ami qui c'est marié avec une Malgache et pendant un mois il a reçus ses beau parents bien plus pauvres que les siens.

Il a fallu les arrétter pendant la semaines des encombrants... ils commençaient à tout prendre le beau père a même dit qu'à Madagascar, tout se récupérait

Question conso on peut pas dire que là bas c'est joyeux.

Zaïr? biennnnnn...

Quoi le Zaïre ?

tu a été au Zaire? bien je dis

le reste je parlais de Madagascar

Oui, en pleine brousse...Tu sais pas loin de Bounia (on en a parlé au actu il ya qlq temps) .
Les gens là bas n'ont effectivement rien mais ils partagent tout. La famille, c'est ce qui a le plus d'importance pour eux et au sens large.
La religion aussi, j'ai assisté à des messes là-bas, cela dure plus de 2 h et beaucoup plus vivante que chez nous...
Ils sont plus simple que nous. En évoluant vite, pê trop vite, on en a pê perdu le sens de certaines valeurs. Si tu vois ce que je veux dire....

Il est sûr qu'ici, on veut nous faire croire que la possession matérialiste représente le bonheur alors que dans les pays pauvres, la joie peut aussi être là si il n'y a pas de conflit. L'important c'est la richesse des relations avec les autres. Finalement en Occident nous sommes des riches malheureux car nous n'avons plus le sens du partage.
J'ai vu de beaux exemples au Brésil, là où les gens ont peu de choses mais, il savent s'éclater comme dans peu d'autres pays dans le monde je pense. Pour qui aime la musique vivante, c'est le choc.