Je n’ai pas parcouru les 100 pages du topic et je n’ai que très vaguement suivi la discussion qui précède, mais il me semble néanmoins que les débats qui l’ont animé soient passionnés et intéressants…
Dieu et la religion sont des sujets incroyablement vastes et complexes qui flirtent avec les limites de nos capacités de conception (c’est même leur raison d’être), mais je pense que des polémiques comme « La chrétienté est-elle responsable de l’esclavage ? » ou « comment une religion qui prône l’entraide et l’amour universel peut-elle tolérer les massacres qui ont été (sont toujours) commis en son nom ? » sont tout simplement insolubles :
D’abord sur l’existence de Dieu –car c’est le titre du topic qui nous occupe, et s’ils sont évidemment lié, Dieu et la religion n’en sont pas moins des choses différentes.
Avant toute chose, je tiens à préciser que je me considère comme athée ou « agnostique par défaut ». Je n’ai jamais été élevé dans une quelconque culture religieuse et mes proches me taxent souvent d’être obsédé par le rationalisme scientifique (ce que je nie par ailleurs )
Je l’ai dit, toute ma pensée, ma culture et mes convictions m’empêchent de croire en Dieu, au sens d’une entité consciente, omnipotente et omnisciente, mais ce ne sont là que des conceptions assez modernes et du divin, principalement définies par les religions du Livre. Et pourtant, le raisonnement « scientifique » m’oblige à admettre que cette opinion relève de … la foi .
En effet, la science elle-même est obligée d’envisager l’hypothèse « divine » . Pis, force est de constater que c’est la seule hypothèse viable que la pensée humaine ait jamais réussi à produire !
Je m’explique : si l’on dépouille dieu (ou ses multiples représentations des religions polythéistes) des différents attributs dont l’ont affublé les croyances au cours des siècles, et qu’on se concentre sur ce qui fait son essence à travers toutes ces croyances, on voit que l’unique point commun, ou presque, entre tous les « dieux » de la terre, est son statut de « créateur ». C’est à lui que l’on attribue la création de tout ce qui existe.
Or qu’est-ce que la science à a nous dire sur la création de l’univers ? Enormément de choses : depuis des siècles, les scientifiques (parfois gênés par les religieux) ont cherché à comprendre comment l’univers était apparu.. On sait aujourd’hui raisonnablement expliquer comment la terre et le système solaire se sont formés et les recherches le plus pointues se portent sur la création de l’univers lui même (le fameux –et hypothétique- « Big Bang » ). La recherche dans ce domaine progresse énormément, et les scientifiques repoussent chaque jour plus loin notre compréhension de la chose mais, PAR DEFINITION, ils ne pourront jamais répondre à une question essentielle, sur laquelle l’Homme s’interroge depuis qu’il est Homme: « pourquoi ?».
Aujourd’hui la science nous dit que l’univers est probablement apparu dans une gigantesque « explosion » d’énergie (ou plutôt création, puisqu’ »avant » il n’y avait rien) au cours de laquelle l’espace, le temps et les hypothétiques autres dimensions se sont crées et ou il s’est empli d »’énergie » sous forme de rayonnement et de particules. La science nous dit aussi que cela s’est produit il y a environ 15 milliards d’années. Un jour, le science nous dira peut être que c’était précisément il y 15.123.456.356 ans, 3 jours, 6 heures et 15 min et qu’a ce moment la est apparu un flux de « photons/beutrons à tendance globuliseuse « qui à provoqué un réaction en chaîne de « burons/photoniques » (je dis nimps), mais elle ne nous dira jamais « pourquoi ». En d’autre terme, la science ne pourra jamais répondre à une question qu’on ne peux formuler que de manière assez idiote : « Pourquoi y’a quelque chose et pourquoi y’a pas rien ? »( et, par extension « qu'est-ce qu'on fout là a se poser la question » ? et d’autres interrogations métaphysiques de ce genre qui sont le point de départ de la pensée philosophique et… scientifique).La science, au sens large, la « connaissance », ne peux pas répondre à ces questions parce que la création de l’univers est ce qu’on appelle une « singularité », autrement dit un « nœud » dans la théorie, dans lequel la théorie elle même nous dit qu’elle ne s’applique plus.
La science peut nous parler du flux de protons/beutrons, mais dès qu’elle en parle, principe de causalité oblige, une autre question viens immédiatement : « Qu’est-ce qui l’à provoqué, ce flux ? » et ainsi de suite, c’est sans fin. On est donc obligé de conceptualiser cette fameuse « cause première », insaisissable. Certains ont choisi d’appeler cette cause première « Dieu » « Yahvé », « Allah », « Vishnou » ou « Nicolas Sarkosy » (non je blagueuuu) .Comment le leur reprocher ? Qui sommes nous, nous (athées), pour dire à ces milliards de gens et à leurs ancêtres : « Tout ça c’est des conneries », alors que nous sommes incapables de formuler une autre hypothèse ? La science elle même ne peux rien faire d’autre que de continuer à chercher… indéfiniment (je pense que c’est aussi pour ça que tant de grands scientifiques croient en dieu)
Vue comme ça, la question de dieu et l’existence des religions est quasiment « inéluctable » dans l’évolution humaine (c’est même, pour les paléontologues, l’un des premiers signes de « civilisation ») Naturellement, au cours des siècles , la « chose religieuse » s’est vu attribuer un rôle social. Longtemps, la religion à été la seule garante des lois, de la morale et de la société. Si l’on s’en tiens aux termes fondateurs des grandes religions (je ne parle pas des sectes), on ne peux qu’admettre qu’ils ne prônent que des règles de vie et une philosophie qui sont destinés à renforcer la cohésion sociale, à chasser le coté « animal » qui est en nous pour préserver la société, la « civilisation », l’Homme. Les 10 commandements, les préceptes de l’islam ou autre ne sont, somme toute, que des règles morales et philosophiques, que nous considérons encore aujourd’hui comme positives.(d’ailleurs les lois modernes des pays occidentaux sont en grande partie tirées des principes religieux des 10 commandements de Moïse )
Il est indéniable, la nature humaine étant ce qu’elle est, que beaucoup de gens, au cours de l’histoire se soient servi de la religion dans un but de pouvoir, d’asservissement et d’enrichissement personnel. Il est tout à fait juste de prétendre que toutes les religions( sans exceptions, pour autant que je sache) sont à l’origine, directement ou non, de millions de morts et de certains des pires drames humains de l’histoire.
Pourtant qui peux dire objectivement que l’humanité se serait mieux porté sans la religion ? Rien ne permet de l’affirmer sérieusement. Personne ne peux dire ce qui serait advenu de l’Homme, avec un grand « H », sans la « béquille morale » de la religion, mais on peut tout à fait penser que c’aurait pu être encore pire. Aujourd’hui encore, des millions de gens s’appuient sur ces textes pour en tirer une certaine philosophie de la vie, et s’il y a partout des fanatiques, je connais personnellement bon nombre de Chrétiens, Musulmans, Juifs et Hindous et la plupart n’ont rien à envier, en terme d’équilibre, d’humanisme ou de principe moraux, à nous autres athées. Plusieurs étude récentes ont d’ailleurs démontré les vertus « psycho thérapeutiques » de la croyance, la méditation, la prière, le rite. Ces études tendent à prouver que tous ces attributs « mystiques » de la religion soient un moyen psychosomatique, pour notre cerveau, de faire face aux incompréhensions et aux tensions du monde extérieur
Le problème n’est pas la religion mais ce que les gens en font, comment ils en interprètent le credo et les dogmes. Aujourd’hui, une interprétation « à la lettre » de la bible, du coran, de la torah ou de quelque autre texte religieux est naturellement très dangereuse : l’immense majorité des croyants et des pratiquants à travers le monde, quelque soit leur religion, en ont d’ailleurs une interprétation plus ou moins « adaptée » à leur mode de vie à leur société. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas combattre les dérives fondamentalistes , au contraire : parce qu’ils détournent les fondements de la religion dans un but de « destruction sociale » et ne prônent le respect des textes que pour les textes en eux mêmes, et non « l’interprétation philosophique » qui est derrière, les fondamentalistes dévoient totalement l’objet de leur religion. Ils s’en servent pour faire régner la terreur et l’ignorance alors que les religions prônent objectivement le contraire.
*: NOBODY EXPECTS THE SPANISH INQUISITION!