A tous les enseignants, collégiens et lycéens du forum

Rappel du dernier message de la page précédente :
Tom_tom
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Perfect Tommy a écrit :
Tom_Tom, dans mes bras ! Là, tout de suite !


LOL, je suis pas une espèce d'anarcho/rétrograde/passéiste/théorieducomplotiste en voie de disparition, alors...

Vous avez dit malaise enseignant...?
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Pakyie
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Bah non... même moi qui suis un misérable libéral, planqué dans le supérieur, je ne peux que renchérire...

L'éducation est malade... De la bureaucratie, des intrusions de tous et de chacuns qui prétendent faire les cours à la place des enseignants, mais sans avoir à se pointer à huit heures du mat' devant une bande de gamins pas forcément ravis d'être là...

Tu sais, dans les facs aussi c'est la misère et deux profs qui se croisent parlent dans 70% des cas de ce genre de problèmes...

Donc non, c'est pas de la parano, il y a vraiment un blème...
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Tom_tom
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Je vous livre quand même une énormité dans le registre jargon/ politiquement correct:

une collègue m'a dit que lors d'une réunion liaison école/collège, elle a appris qu'il ne faut plus dire "élève en échec scolaire", mais ......"élève en réussite décalée", c'est véridique, je n'invente rien...

Etonnant, non?

EDIT:J'm'a un peu planté , c'est réussite "différée" en fait, il faut être précis sur les termes, c'est important
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Perfect Tömmy
Citation:
une collègue m'a dit que lors d'une réunion liaison école/collège, elle a appris qu'il ne faut plus dire "élève en échec scolaire", mais ......"élève en réussite décalée", c'est véridique, je n'invente rien...


Sublime !
Pakyie
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Perfect Tommy a écrit :
Citation:
une collègue m'a dit que lors d'une réunion liaison école/collège, elle a appris qu'il ne faut plus dire "élève en échec scolaire", mais ......"élève en réussite décalée", c'est véridique, je n'invente rien...


Sublime !


HENAURME
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Tiens, j'en ai une marrante (ou désespérante, c'est selon) qui me revient tout droit de mon année de stage...

J'étais donc en formation en IUFM (à Metz-Paixhan, faisons du name-dropping !) et j'enseignais en lycée dans le cadre de mon stage. L'essentielle de ma formation était centrée sur le niveau lycée, bien entendu, mais il importait aussi de nous préparer à une probable titularisation en collège, aussi l'IUFM nous avait concocté quelques heures à cette fin, encadrés par deux professeurs de collège, justement.

L'enseignement du français au collège se fait par séquence. Dans chaque séquence, le professeur doit inclure un enseignement "littéraire" et langagier (grammaire, orthographe, etc.) qui soient logiquement liés (ex : dans une séquence sur le récit on étudiera les temps verbaux de la narration). Les inspecteurs vérifient tout particulièrement le zèle que chaque professeur met à enseigner de cette manière.

L'idée en soi est intéressante, malheureusement elle montre parfois (souvent ?) ses limites : bien des points de grammaire sont difficilement intégrables dans une séquence, alors la plupart des professeurs finissent par faire des cours plus traditionnels...

Or l'une de nos formatrices, réagissant à nos doutes quant à la faisabilité de cette méthode, nous a magistralement avoué, dans un grand élan de recherche de sympathie, sans doute : "Oh, vous savez, je vous comprends ! Moi-même je n'enseigne plus du tout le COD, par exemple, parce que je n'arrive pas à l'intégrer dans une séquence..."

Nous étions médusés !
Tom_tom
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Ahh, l'IUFM et sa faune... et si c'était ça, la fabrique du crétin ?
Heureusement que le moule n'était pas à ma taille
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Pakyie
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Mais elle avait bien raison ... A quoi servent la grammaire et l'orthographe?... Sinon à emmerder les élèves... On devrait supprimer les cours de français et mettre des cours de composition de SMS... ça c'est utile ;-)
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Tom_tom a écrit :
Ahh, l'IUFM et sa faune... et si c'était ça, la fabrique du crétin ?
Heureusement que le moule n'était pas à ma taille


Dans le supérieur on a au moins cette chance... Pas d'IUFM... mais bon quand on est moniteur durant la thèse on a des cours de 'pédagogie' pas piqués des hannetons, nous aussi...

Genre: "les notes et les évaluations sont malheureusement nécessaires au système, mais elles sont biaisées et discriminatoires, elle sont nécessairement subjectives...."

Ensuite retour à la fac pour une séance de double correction de partiels... Moyenne pour les groupes avec la deuxième correction, identique à la première, à 10^-3 près... Ecart maximum entre la note du premier correcteur et celle du second correcteur: 0.75...

C'est triste la réalité de l'enseignement, parce que ça refuse de se plier au belles théories du pédagogiquement correct...
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Perfect Tömmy
Citation:
Genre: "les notes et les évaluations sont malheureusement nécessaires au système, mais elles sont biaisées et discriminatoires, elle sont nécessairement subjectives...."


Ouh, j'en ai une belle sur les notes, et une récente en plus ! (elle date de la semaine dernières...)

Je discutais avec des collègues en salles des professeurs et, sans que je puisse maintenant me souvenir pourquoi, notre conversation a dévié sur le problème de la notation des élèves. Un de mes collègues y est allé de son discours anti-notation, prétextant que ce système était injuste, qu'il ne rimait à rien, etc.

30 secondes plus tard (montre en main), une collègue évoque le cas des élèves ne faisant pas leurs devoirs et s'interroge sur la façon de discipliner ces personnes-là. Et notre collègue anti-notation de répondre, spontanément et le plus sérieusement du monde : "Moi, les élèves qui ne font pas leurs devoirs, je leurs mets un zéro et n n'en parle plus !"

Véridique ! L'occasion était trop belle de le prendre en défaut sur ses idées, bien sûr, mais cette anecdote est surtout révélatrice de la confusion des esprits qui règne même par mi les professeurs les plus chevronnés (le collègue en question est à quelques années de la retraite, seulement)...
clarissep
Perfect Tommy a écrit :
Citation:
Genre: "les notes et les évaluations sont malheureusement nécessaires au système, mais elles sont biaisées et discriminatoires, elle sont nécessairement subjectives...."


Ouh, j'en ai une belle sur les notes, et une récente en plus ! (elle date de la semaine dernières...)

Je discutais avec des collègues en salles des professeurs et, sans que je puisse maintenant me souvenir pourquoi, notre conversation a dévié sur le problème de la notation des élèves. Un de mes collègues y est allé de son discours anti-notation, prétextant que ce système était injuste, qu'il ne rimait à rien, etc.

30 secondes plus tard (montre en main), une collègue évoque le cas des élèves ne faisant pas leurs devoirs et s'interroge sur la façon de discipliner ces personnes-là. Et notre collègue anti-notation de répondre, spontanément et le plus sérieusement du monde : "Moi, les élèves qui ne font pas leurs devoirs, je leurs mets un zéro et n n'en parle plus !"

Véridique ! L'occasion était trop belle de le prendre en défaut sur ses idées, bien sûr, mais cette anecdote est surtout révélatrice de la confusion des esprits qui règne même par mi les professeurs les plus chevronnés (le collègue en question est à quelques années de la retraite, seulement)...


Et bien perso à vous écouter, cela fait peur pour nos enfants
Où va-t-on si les choses en sont à ce point là. J'ai un peu l'impression qu'à force de vouloir trop bien faire, trouver des méthode plus facile, plus équitable pour tous...c'est plutôt tout le contraire qui arrive et c'est malheureusement les enfants qui payent les pots cassés dans tout ça et probablement vous aussi en tant que prof qui finissent par être démotivés par la situation
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
Perfect Tömmy
Tu as tout compris, Clarissep. Une large part des problèmes que nous connaissons aujourd'hui dans l'Education nationale provient du fait que l'on a voulu imposer d'autorité des méthodes qui comme toutes les méthodes éducatives sont certainement valables, mais pour une partie des élèves seulement.

C'est cette volonté de systématisation qui afait beaucoup de tort à tous.

Plutôt que de laisser chaque professeur faire son travail en fonction de ses élèves et de son expérience, on a préférer faire confiance à des spécialistes en sciences de l'education (sic) qui, je le sais pour en avoir eu comme professeurs en faculté et comme formateurs en IUFM, sont surtout des cuistres et des planqués, des gens qui vu leur charisme et leurs connaissances devaient bien se faire bordéliser en collège lorsqu'ils y enseignaient, et qui ont fait le forcing pour obtenir une planque de laquelle ils pontifient sur ce qu'ils étaient incapbles de faire.
Tom_tom
  • Tom_tom
  • Special Total utilisateur
Voilà en 2 posts un résumé parfait de la situation

+ fort, la solution en une phrase: QU'ON NOUS FOUTE UN PEU LA PAIX !!

Désolé, je m'emporte
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BiZ
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  • #434
  • Publié par
    BiZ
    le 25 Janv 2007, 12:12
Déterrage de topic pour la bonne cause: soulager le topic sur la présidentielle.

Les textes officiels:
http://daniel.calin.free.fr/na(...).html
If you think life's a vending machine, where you put in virtue
And you get out happiness, then you're probably gonna be disappointed.

marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
et comme les français ont choisi de faire dans le social,c'est pas demain que je vais prendre le chemin de la boite!!!!!
BiZ
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  • Vintage Top utilisateur
  • #435
  • Publié par
    BiZ
    le 25 Janv 2007, 13:21
wil78 a écrit :
Bon je conclus d'un mot parce que le topic est dédié aux questions politiques générales. Pour répondre sur ta principale question: L'éducation est un choix extrêment politique. L'auteur que tu cites déplore, et je suis d'accord, que le système actuel renforce les privilèges et casse l'ascension sociale.
Cette dernière ne peut effectivement fonctionner qu'avec une selection qui laissera de côté beaucoup de jeunes. Et non tout le monde n'aura pas le bac, ne rentrera pas en prépa ou à la fac etc.
Ce n'est pas du tout politiquement corect de le dire (surtout du côté Ségolène "les français sont merveilleux").
Voilà donc deux choix politiques clairs: donner un sens au passage en classe supérieur (rétablissement du redoublement, et puisqu'il est inefficace pour beaucoup d'élèves sortie du système scolaire). Donner du sens au bac et en général aux diplomes qui ne seront décernés qu'aux élèves répondant aux exigences fixées AVANT de voir le contenu de leur copies.
OU
ne laissez personne en dehors du chemin (collège unique), élever le diplôme moyen (le bac ou le BTS qui est décroché par beaucoup d'élèves) même si ce diplôme ne vaut pas grand chose. En gros décider que tout le monde peut réussir dans le système scolaire "classique" et donc doit réussir à faire "des études" (mais pas profeessionnelles, c'est en filigrane je trouve car à part certains BEP genre ebenisterie, menuiserie, CAP cuisine etc les autres sont perçues comme des voies d'echec).
Les deux ont leurs dangers.
Faire croire que les deux sont conciliables est je pense une escroquerie (mais c'est la mode en ce moment).

C'est pas faux! En fait faire croire que tout le monde peut arriver à la même chose est uen escroquerie. Tout comme faire croire que tout le monde a les mêmes capacités. Ca ne se décrète pas, ça se prouve.
Mais (dans mes rêves les plus fous), je pense qu'on peut se fixer un objectif raisonnable pas tant sur l'objectif (que tout le monde réussisse, il y en a qui y croient toujours?) mais sur les moyens mis en oeuvre pour donner les mêmes chances à tout le monde, ou plutôt pour essayer de le faire. Aujourd'hui, qui souffre le plus de ce système? Les plus défavorisés, ceux qui n'ont plus accès à la culture, ceux pour qui l'apprentissage du Français devrait être une priorité. Je pense que tirer les gens vers le haut est un objectif sain et réalisable et c'est malheureusement loin d'être le cas. Tenez une anecdote tiré de "réveille toi jules ferry":
Citation:
En ce mardi de juin 2006, les enseignants arrivent à 8 h 30 du matin, récupèrent un lot de copies et se voient remettre des consignes écrites de correction... Trois quarts d'heure plus tard, on leur distribue un additif à la correction également par écrit. Ils n'ont qu'à reprendre de zéro : une vingtaine de fautes ou d'imprécisions qui devaient être sanctionnées par le retrait de points, selon les premières instructions, sont désormais tolérées ou acceptées.... [Pour les correcteurs], il ne fait aucun doute que les premières corrections donnent des résultats tellement mauvais que le taux de réussite risque de plonger [...] C'est gravissime. Car les résultats au brevet sont exploités par l'Education nationale pour évaluer si le niveau monte ou baisse au fil des ans. Or une étude parue en 2006 et réalisée par la Direction de l'évaluation et de la prospective du ministère de l'Education nationale s'appuie sur une augmentation du nombre d'élèves reçus au brevet pour expliquer que le collège se porte mieux aujourd'hui qu'il y a dix ans. On organise ainsi un mensonge d'Etat aussi énorme que discret.
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