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lemg
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  • #15
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    lemg
    le 17 Janv 2006, 17:14
NiKoRn69 a écrit :
J'ai pas tout lut. est ce que le question est :"l'education francaise est elle en declin?"
Je pense effectivement que oui, par rapport a ce quelle a etait dans le passe. mais elle reste relativement elevee par rapport aux autres educations que l'on peut trouver sur la majeur partie du globe.
Par exemple, j'ai eu mon Bac l'annee derniere, et maintenant je fais une annee aux etats-unis, dans une classe similaire a la term,et bien je peux vous garantir que j'en suis fiere maintenant de l'education francaise !!!
Attention, j'ai pas dit USA = reste du monde.
Ce que je veu dire c'est que la france est facilement dans le top 10 voir 5 au niveau mondial, en ce qui concerne l'education .


Dans les fameux classements, on doit être entre la dixième et la vingtième place.
Bon, il faut voir les critères de classement.
BiZ
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  • #16
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    BiZ
    le 17 Janv 2006, 17:33
dr.fenderstein a écrit :
Aujourd'hui en France, on a des concours qui sont maintenus alors qu'on sait pertinemment qu'on prendra aucun externe, on a 90% de réussite au bac et 70% d'étudiants qui sortent de la fac sans diplôme ( et avec le LMD le Deug n'est plus reconnu comme un diplôme!)…les supermarchés demandent un Bac+2 pour une caissière…

Tu devrais lire 80% au bac, de Stéphane Beaud... Ca devrait t'intéresser
If you think life's a vending machine, where you put in virtue
And you get out happiness, then you're probably gonna be disappointed.

marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
et comme les français ont choisi de faire dans le social,c'est pas demain que je vais prendre le chemin de la boite!!!!!
BiZ
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  • #17
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    BiZ
    le 17 Janv 2006, 17:50
DuncanIdaho a écrit :
Ca a l'air intéressant comme bouquin. C'est marrant, je suis super sceptique dès que l'on commence à me sortir le refrain du "c'était mieux avant" : 90% des fois, ça relève plus du fantasme que d'une réelle constatation.

Ca dépend comment c'est argumenté, et souvent ceux qui ont un a priori sur ce type de comparaisons sont des progressistes qui veulent du progrès partout, qui élaborent des méthodes dont ils ne connaissent pas l'impact exact sur les générations cobayes qui vont avoir la chance de les expérimenter. Je ne parle pas pour toi, mais pour les têtes pensantes de l'éducation nationale.

Citation:
Le best of the best, c'est sans doute l'évolution du niveau du bac. Combien de mecs de 20 ans j'ai entendu dire pendant mes études : "wouarf, le bac, c'est de la plaisanterie maintenant à côté de quand je l'ai passé". C'est sûr, en deux ans, la donne a changé . Je vois plus la dedans une espèce de masturbation visant à valoriser la mention qu'on a décroché quelques années avant, genre "à l'époque elle valait plus qu'aujourd'hui, l'être humain était plus intelligent".

En même temps, c'est vrai. C'est bien plus facile maintenant (harmonisation, programmes qui ont fondu, objectif de résultat en terme de %).

Citation:
Pour moi, la vérité est qu'en quelques années, on ne peut pas voir l'évolution.

Comment noyer le poisson Je t'invite à lire le livre, et tu verras qu'il y a des critères objectifs de comparaison!

Citation:
C'est sûr, le type qui sort de prépa et qui regarde les sujets du bac va les trouver pipo. C'est pas qu'ils sont plus faciles : s'il prenait la peine de ressortir ses propres sujets, il les trouverait sans doute pipo aussi. En deux ou trois ans, on ne peut pas noter une évolution significative.

Ca c'est de la comparaison à la mords moi le noeud si tu me passes l'expression. Evidemment pour avoir une comparaison fiable, c'est pas vraiment comme ça que les gens "sérieux" s'y prennent

Citation:
Quant à celui qui peut témoigner de 30 ans d'évolution (genre Papa Maman ou Tonton Tata ), bah, force est de constater qu'il est capable de remarquer les changements du programme mais est bien souvent trop has been pour dire sérieusement si l'évolution est positive ou négative (quand je pense que ma mère apprenait la couture à l'école ).

En fait ce que dit l'auteur, c'est qu'avant, on avait moins de diplômés mais que les savoirs enseignés étaient acquis pour plus de personnes qu'aujourd'hui à un niveau scolaire donné. Exemple aujourd'hui le nombre de 6eme qui ne savent pas lire est effarant...

Citation:
Bref, tout ceci donne bien envie de le lire. L'idéal serait d'avoir un bouquin de qualité équivalente et qui défende la thèse opposée.

Mmm il me semble que l'on peut juger de l'objectivité de certaines données très parlantes sans forcément avoir de contre expertise. Enfin chacun jugera
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BiZ
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  • #18
  • Publié par
    BiZ
    le 17 Janv 2006, 18:00
DuncanIdaho a écrit :
Cela dit, pour apporter ma contribution à la critique de l'enseignement, je livre ici une constation que j'ai faite quand j'étais au lycée. Ce n'est pas une comparaison dans le temps car comme je l'ai dit, je ne pense pas que le commun des mortels (et moi dedans) soit capable d'analyser objectivement l'évolution de la qualité globale de l'enseignement (et j'insiste sur le globale : la baisse en orthographe peut être compensée par une hausse dans d'autres domaines).

Tu as raison c'est affaire de professionnels. Mais on peut quand même noter quelques éléments troublants qui orientent celui qui tente d'en déterminer les causes vers l'école... Par exemple, la richesse du vocabulaire, la maîtrise de la langue etc...

Citation:
Où est le problème ? Si on décide que jusqu'à la 2nde, il n'y a pas de sections, c'est que ce qu'on y enseigne est utile à tous. Celui qui ne le maîtrise pas doit redoubler où trimer pour se mettre à niveau, on ne peut pas sacrifier les littéraires qui ont compris ce qu'était une équation affine sous prétexte que d'autres n'ont pas la bosse des maths.

Ben voilà tu as mis le doigt sur LE problème. Le redoublement c'est vraiment dans les cas extrêmes. Les passages en classe supérieure sont automatiques ou presque. Comment veux tu qu'en maintenant le niveau avec des élèves de moins en moins performants (puisque de classe en classe on se trimballe tous les mauvais des classes précédentes, mais pas assez mauvais pour redoubler) le niveau global augmente? Pourtant c'est ce qui se passe avec les chiffres de réussite au bac...
CQFD ou pas?

Citation:
Bref, je trouve ceci assez significatif du nivellement par le bas dont se bouquin parle, et de l'adapation du programme aux élèves et non l'inverse.

Assez symptomatique de la faillite de l'école oui...
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BiZ
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  • #19
  • Publié par
    BiZ
    le 17 Janv 2006, 18:04
Perfect Tommy a écrit :
Le sauvetage (difficile) de la section L passe par l'imposition à celle-ci d'un programme de matières scientifiques conséquents (l'option maths de part son niveau "correct" gagnerait à être insérée dans le tronc commun...)

Pourquoi ne pas aller plus loin? Le sauvetage de la section L passe par l'éviction du système scolaire de tous ceux qui ne sont pas capable de le suivre en ayant un niveau correct. Donc au collège, ou en 2nde. Pourquoi la section L est une section poubelle? Ce n'est pas parce que le programme est pourri, c'est parce qu'on y trouve des ordures, fatalement. Ceci n'est pas un jugement de valeur, c'est un simple constat (acerbe). La section S est "préservée" (et encore, quand on voit le niveau en maths qu'il faut pour avoir le bac...) parce qu'il y a un semblant de sélection à l'entrée en 1ère. Pourquoi ne pas faire la même chose pour la section L?
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marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
et comme les français ont choisi de faire dans le social,c'est pas demain que je vais prendre le chemin de la boite!!!!!
DuncanIdaho
Je vais pas reprendre tout ton post Biz mais évidemment, ce que je critiquais, c'est les argumentations à la mords moi le noeud comme tu dis : ceux qui jugent avec à peine 2 ou 3 ans de recul et uniquement d'après leur expérience perso, c'est ça que je critique quand je dis "qu'en quelques années (sous entendu 2 ou 3), on ne peut pas voir l'évolution".

C'est le genre de discours que j'entends tous les jours par des mecs qui ne sont toujours pas revenus à 25-30 ans d'avoir eu le bac avec mention et d'avoir fait ensuite une prépa, et qui veulent se sentir supérieurs à la nouvelle génération en leur disant "oui mais vous c'est pas pareil, votre mention très bien correspond au rattrapage à mon époque".

Les quelques pourcentages de réflexion vraiment sérieuse à ce sujet sur l'ensemble, je n'ai pas encore eu l'occasion de les rencontrer (peut-être ce livre ?). Par contre, tous ces malins qui croient par principe que c'était mieux avant me rendent méfiants de par leur attitude qui prête plutôt à sourire.
Les petits pains, ça fait du bien au ventre et les gros pains, ça fait du mal aux oreilles.
dr.fenderstein
BiZ a écrit :
dr.fenderstein a écrit :
Aujourd'hui en France, on a des concours qui sont maintenus alors qu'on sait pertinemment qu'on prendra aucun externe, on a 90% de réussite au bac et 70% d'étudiants qui sortent de la fac sans diplôme ( et avec le LMD le Deug n'est plus reconnu comme un diplôme!)…les supermarchés demandent un Bac+2 pour une caissière…

Tu devrais lire 80% au bac, de Stéphane Beaud... Ca devrait t'intéresser


Merci j'y jetterai un coup d'oeil après les partiels
Je me souviens maintenant d'un jour où je me trouvais en terminale, au début de l'année. Et puis mon père qui avait fait le même cursus que moi 20ans avant m'avais montré ses cours à l'époque…
Bah je peux dire qu'ils faisaient des choses que j'ai commencé à voir en première année de fac et qu'ils faisaient en première à l'époque…ça m'a fait froid dans le dos car dans le même temps, le programme de première année ne s'était pas du tout aligné sur les nouveaux programmes de terminale.Eux faisaient une sorte de lien, nous on devait de suite faire le plus dur… Bravo l'éducation nationale!
DuncanIdaho
BiZ a écrit :
Citation:
Bref, je trouve ceci assez significatif du nivellement par le bas dont se bouquin parle, et de l'adapation du programme aux élèves et non l'inverse.

Assez symptomatique de la faillite de l'école oui...

Pleure pas va, Daviken te fera un calin pour te consoler .
Les petits pains, ça fait du bien au ventre et les gros pains, ça fait du mal aux oreilles.
BiZ
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  • #23
  • Publié par
    BiZ
    le 17 Janv 2006, 18:08
NiKoRn69 a écrit :
J'ai pas tout lut. est ce que le question est :"l'education francaise est elle en declin?"
Je pense effectivement que oui, par rapport a ce quelle a etait dans le passe. mais elle reste relativement elevee par rapport aux autres educations que l'on peut trouver sur la majeur partie du globe.

C'est sûr, face à l'Ethiopie on peut pavoiser, mais on est loin d'être aussi haut dans le classement mondial qu'auparavant
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BiZ
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  • #24
  • Publié par
    BiZ
    le 17 Janv 2006, 18:11
DuncanIdaho a écrit :
Je vais pas reprendre tout ton post Biz mais évidemment, ce que je critiquais, c'est les argumentations à la mords moi le noeud comme tu dis : ceux qui jugent avec à peine 2 ou 3 ans de recul et uniquement d'après leur expérience perso, c'est ça que je critique quand je dis "qu'en quelques années (sous entendu 2 ou 3), on ne peut pas voir l'évolution".

C'est le genre de discours que j'entends tous les jours par des mecs qui ne sont toujours pas revenus à 25-30 ans d'avoir eu le bac avec mention et d'avoir fait ensuite une prépa, et qui veulent se sentir supérieurs à la nouvelle génération en leur disant "oui mais vous c'est pas pareil, votre mention très bien correspond au rattrapage à mon époque".

Les quelques pourcentages de réflexion vraiment sérieuse à ce sujet sur l'ensemble, je n'ai pas encore eu l'occasion de les rencontrer (peut-être ce livre ?). Par contre, tous ces malins qui croient par principe que c'était mieux avant me rendent méfiants de par leur attitude qui prête plutôt à sourire.

Il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie... Et le fait que des crétins utilisent cet argument pour se sentir supérieur ne le disqualifie pas pour autant
Merci de me proposer les services de daviken, mais sans façon
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marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
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wil78
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  • #25
  • Publié par
    wil78
    le 17 Janv 2006, 18:13
Juste quelques points pour ceux que ça ineteresse:

L'épreuve du bac en elle même n'est pas vraiment à mettre en cause, c'est plutôt les commission d'ajustement qui sont hallucinantes. Lorsqu'on est jury de bac, on se réunit et on étudie des cas d'élèves dont on va augmenter les notes tout à fait artificiellement afin d'arriver au pourcentage prévu à l'avance.

Un deuxième aspect encore plus cynique et politique. Dans certaines classes de BTS, ç a se passe mal, les mecs de 20,22 ans voire parfois plus se comportent comme des momes et foutent le bordel en cours. Pourquopi les garde t-on alors qu'ils sont tous majeurs et donc libres de ne pas venir? Et bien pour que le chomage des jeunes n'augmente pas.
C'est ahurissant mais malgré tout, on se rend compte que le niveau minimal désormais est bac+2.
J'ai enseigné dans ces classes à l'occasion et quand je vois l'ambition du programme (transformées de Fourier, series entières, Tansformations complexes, Bsplines...) alors que les élèves venant de bac pro par exemple ne savent pas dériver 2x, ça laisse songeur quant au fossé entre ce qu'on devrait attendre d'un étudiant en BTS et ce qu'on leur demandera effectivement.
En conclusion ce diplome ne vaut plus rien car une trop forte proportion de gens l'obtiennent.

Enfin de façon plus générale, politiquement, il est très important que la France ne produise pas d'exclu. TOUT le monde DOIT réussir!
Bien sur ils réussiront un truc bidon mais là n'est pas le problème...
Pourquoi est il impossible de virer un délinquant d'une classe en zone sensible? Parce que la société ne veut pas le voir trainer aux abords de sa voiture... En fait personne ne veut le voir, et personne ne peut solutionner le problème.
En ne voulant exclure personne du système, soit par une séléction (qui de toute façon sera inévitable tot ou tard), soit pour permettre aux élèves qui veulent réussir de n'être pas dérangés, on sacrifie beaucoup de monde je trouve.
oliolo
  • oliolo
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  • #26
  • Publié par
    oliolo
    le 17 Janv 2006, 18:56
Bon, comme le principe de ce topic est de se faire peur, je m'en vais en rajouter une couche.
Je suis enseignant en grande section de maternelle, si je devais faire redoubler tout ceux qui ne sont pas parfaitement prêts pour le CP, 1/3 de la classe y passerait...

A tous les forumeurs non-enseignants, qui ont donc eu la chance d'éviter cette usine à décerveler qu'est l'IUFM; vous n'imaginez pas la déformation qu'on peut subir en un an...AUCUN contenu enseigné en un an, uniquement de la pédagogie (et je vous épargne l'intérêt de celle-ci...), ça laisse des traces puisque nous sommes sensés nous retrouver ,futur prof' par rapport aux maîtres formateurs, dans la situation de nos futurs élèves.

Un exemple? (Je préfère prévenir les scientifiques que le choc pourrait être rude!)
Les demoiselles (très largement majoritaires) de ma classe faisaient une fixette sur l'enseignement de la division (ouille, ouille, ouille!) et , conscientes de leurs lacunes mais résolues à les surmonter, demandèrent à la spécialiste de l'enseignement des maths quelques tuyaux.
Sa réponse: "Cherchez vos difficultés, fouillez dans les manuels et exposez-nous pour la semaine prochaine le résultat de vos recherches."
Personne n'a fouillé, la spécialiste n'a rien demandé, tout le monde a fait comme si de rien n'était.
A l'IUFM, il est très mal vu de demander quelque chose de précis...
clarissep
oliolo a écrit :
Bon, comme le principe de ce topic est de se faire peur, je m'en vais en rajouter une couche.
Je suis enseignant en grande section de maternelle, si je devais faire redoubler tout ceux qui ne sont pas parfaitement prêts pour le CP, 1/3 de la classe y passerait...

A tous les forumeurs non-enseignants, qui ont donc eu la chance d'éviter cette usine à décerveler qu'est l'IUFM; vous n'imaginez pas la déformation qu'on peut subir en un an...AUCUN contenu enseigné en un an, uniquement de la pédagogie (et je vous épargne l'intérêt de celle-ci...), ça laisse des traces puisque nous sommes sensés nous retrouver ,futur prof' par rapport aux maîtres formateurs, dans la situation de nos futurs élèves.

Un exemple? (Je préfère prévenir les scientifiques que le choc pourrait être rude!)
Les demoiselles (très largement majoritaires) de ma classe faisaient une fixette sur l'enseignement de la division (ouille, ouille, ouille!) et , conscientes de leurs lacunes mais résolues à les surmonter, demandèrent à la spécialiste de l'enseignement des maths quelques tuyaux.
Sa réponse: "Cherchez vos difficultés, fouillez dans les manuels et exposez-nous pour la semaine prochaine le résultat de vos recherches."
Personne n'a fouillé, la spécialiste n'a rien demandé, tout le monde a fait comme si de rien n'était.
A l'IUFM, il est très mal vu de demander quelque chose de précis...


C'est fou et après on se poserait des questions sur ce qui arrive...
Je ne sais pas très bien où on va mais cela fait peur en tout cas.
En Polytechnique, je sais bien qu'ils ont dû baisser le niveau de leur examen d'entrée parce que le niveau n'était pas assez élevé et je ne vous dit pas les échecs par la suite.
Nivellement par le bas, c'est bien là que l'on arrive.
Société de mouton dirigé par un petit nombre
De grâce !
wil78 a écrit :
Juste quelques points pour ceux que ça ineteresse:

L'épreuve du bac en elle même n'est pas vraiment à mettre en cause, c'est plutôt les commission d'ajustement qui sont hallucinantes. Lorsqu'on est jury de bac, on se réunit et on étudie des cas d'élèves dont on va augmenter les notes tout à fait artificiellement afin d'arriver au pourcentage prévu à l'avance.

Un deuxième aspect encore plus cynique et politique. Dans certaines classes de BTS, ç a se passe mal, les mecs de 20,22 ans voire parfois plus se comportent comme des momes et foutent le bordel en cours. Pourquopi les garde t-on alors qu'ils sont tous majeurs et donc libres de ne pas venir? Et bien pour que le chomage des jeunes n'augmente pas.
C'est ahurissant mais malgré tout, on se rend compte que le niveau minimal désormais est bac+2.
J'ai enseigné dans ces classes à l'occasion et quand je vois l'ambition du programme (transformées de Fourier, series entières, Tansformations complexes, Bsplines...) alors que les élèves venant de bac pro par exemple ne savent pas dériver 2x, ça laisse songeur quant au fossé entre ce qu'on devrait attendre d'un étudiant en BTS et ce qu'on leur demandera effectivement.
En conclusion ce diplome ne vaut plus rien car une trop forte proportion de gens l'obtiennent.

Enfin de façon plus générale, politiquement, il est très important que la France ne produise pas d'exclu. TOUT le monde DOIT réussir!
Bien sur ils réussiront un truc bidon mais là n'est pas le problème...
Pourquoi est il impossible de virer un délinquant d'une classe en zone sensible? Parce que la société ne veut pas le voir trainer aux abords de sa voiture... En fait personne ne veut le voir, et personne ne peut solutionner le problème.
En ne voulant exclure personne du système, soit par une séléction (qui de toute façon sera inévitable tot ou tard), soit pour permettre aux élèves qui veulent réussir de n'être pas dérangés, on sacrifie beaucoup de monde je trouve.


merci beaucoup de cette intervention wil78. Je suis TOTALEMENT d'accord avec ton post.
Pour faire réussir tout le monde, on ment à tout le monde. Aux bons élèves, parce qu'on leur fait croire qu'ils sont très bons, aux mauvais parce qu'on leur fait croire que le diplome qu'ils ont vaut quelque chose.
C'est exactement ça. La France ne doit pas produire d'exclus, c'est du politiquement correct.
Par contre, pourrais-tu expliquer comment le réajustement des notes se fait, concrètement?
Dans le bouquin que je cite, on dit qu'il existe maintenant des instructions écrites non signées, qui demandent aux profs de ne pas noter en dessous du 8.

Oliolo, je suis édifié par ce que tu dis . Comme une gangue qui se perce.
Brighelli dit aussi qu'on déconseille aux enseignants de faire lire les élèves à haute voix, parce que ça leur causerait des complexes d'infériorité.
Mais QUI sont ces cons qui ordonnent ça? Pourquoi les écoute-on? Il y a le risque d'être mal noté?
Je connais un prof de prépa qui enseigne à l'IUFM, et c'est un puriste... POURQUOI ces gens veulent baisser le niveau scolaire? Pour que leurs propres enfants ne souffrent pas de concurrence? C'est bien le maintien des classes sociales comme Brighelli le dit?
Je suis effaré, scuzez pour toutes ces questions.
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
Invité
salut à tous,
je me sens assez concerné par le sujet..je suis certifié en Anglais depuis 2005 et prépare actuellement l'agrégation (report de stage). Je n'ai pas encore mis les pieds à l'IUFM.
Tout ce que je peux apporter au débat pour le moment provient des instructions officielles de l'enseignement de l'Anglais, à savoir (entre autres):

-mettre l'élève au centre de l'apprentissage, càd faire en sorte que l'élève parle plus. Aux dernières nouvelles, le temps de paroles était prof=80%, élèveS=20%
-favoriser l'acquisition d'une autonomie de l'élève, en gros, qu'il soit capable, à défaut d'avoir le mot exact, de trouver des stratégies pour déduire le sens ou pour l'exprimer d'une autre manière.

Jusqu'ici ça me paraît plutôt sensé comme démarche. Mais il s'agit de textes et je n sais pas dans quelle mesure on veille à ce que la réalité suive.

Pour ce qui est des filières générales, il se trouve que j'ai fait un bac S (j'hésitais entre Anglais et Bio pour après le bac ). D'après un de mes profs de fac d'English, le taux de réussite au DEUG des S est de 100% (ça a été le cas pour ma promo)!
Il y a très peu de S en Anglais mais ils réussissent tous.
Je fais le rapprochement avec les stats de l'agrég: on a le choix entre 3 options (littérature, civilisation, linguistique), le taux d'admission est plus élevé chez les options linguistiques car, dixit un autre prof, les linguistes sont bons/meilleurs en tout. La linguistique est la matière la plus scientifique en fac d'Anglais... j'en déduis que pour réussir il vaut mieux passer par quelque chose de très structuré/rigoureux. C'est peut-être cette rigueur qui manque en filière L et qui fait que les L "finissent caissières". Je suis d'accord pour dire que c'est pas génial d'en faire des "indigents mathématiques", par exemple je connais quelqu'un qui a une formation de psy, domaine dans lequel les gens ont plutôt une sensibilité littéraire (à ma connaissance), cette personne m'a expliqué à quel point elle a galéré pour l'aspect anatomique des cours de psy!

Je crois que l'idée de Fillon du "socle commun de connaissance" était bien dans le principe, reste à définir ce qui constitue le socle.

Pour revenir au bouquin, je suis pas d'accord avec ce dénigrement des sorties scolaires, pour peu qu'elles soient faites sérieusement elles peuvent s'avérer utiles et formatrices, j'ai assez gueulé au long de ma scolarité contre le côté abstrait des contenus enseignés, notamment en math et physique.
Pour finir, j'évoquerais la "Gap year" des Anglais, c'est une année qu'on PEUT prendre après le A-level. Il existe un organisme entièrement dédié à la gestion de cette année, mon ancien corres l'a utilisée pour aller enseigner l'anglais 6 mois au Vietnam, ensuite il a commencé ses études supérieures. Ce système me plaît parce qu'il suit le principe selon lesquel la maturité est au moins uassi important que la masse de connaissances.
Voili, désolé pour la longueur et les digressions hors-sujet!
BiZ
  • BiZ
  • Vintage Top utilisateur
  • #30
  • Publié par
    BiZ
    le 17 Janv 2006, 21:37
Wil, moi ce qui me tue, c'est que tous les profs à qui l'on demande de modifier les notes se rendent complice d'un système abject, et personne ne bronche? Loin de moi l'idée de dire que la faute leur revient à eux seuls... Mais c'est fou que des choses comme ça passent comme dans du beurre...
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