DuncanIdaho a écrit :
BiZ a écrit :
On peut simplement se poser la question de savoir si l'école atteint ou pas son objectif d'ascenseur social.
Ce que je vois surtout, c'est que dans la génération de nos parents ou de nos grands parents, certains enfants potentiellement capables d'aller loin ne le faisaient pas parce qu'ils devaient ramener de l'argent à la maison. On en connait tous des gens de cette génération qui n'ont fait aucune étude car ils ont commencé à bosser à 14 ans. Donc l'école comme ascenseur social, c'était vrai... à condition de grimper dans l'ascenseur
.
Tu as tout à fait raison! Je donnais à wil sur l'autre topic l'exemple de mon père, c'est clair que le progrès social est un fait incontestable. Mais justement: il y a 40 ans, peu d'élus parvenaient à se hisser tout en haut, mais il y en avait proportionnellement plus qu'aujourd'hui. C'est quand même assez paradoxal si en plus on considère qu'aujourd'hui les enfants sont en majorité libérés de ce genres de contraintes économiques qui les pousseraient à travailler tôt comme l'ont fait nos parents. Enfin les miens, les tiens j'en sais rien
Citation:
Aujourd'hui, parmi les diplômés d'écoles d'ingénieurs pour parler de ce que je connais le mieux, il y en a beaucoup qui sont issus de milieux peu aisés voir franchement pauvres : enfants d'agriculteurs, d'ouvriers ou de familles d'immigrés vivants dans des hlm. Des ingénieurs, j'en connais un paquet, et je peux vraiment affirmer que ce ne sont pas des exemples isolés.
J'en suis aussi un à ajouter à ta liste, mais beaucoup, ça me dérange. J'avais eu sous les yeux les pourcentages de jeunes en prépa en fonction de la profession des parents. J'ia fait une petite recherche sur google, ça donne ça (l'étude date de 2003):
http://www.prepas.org/communic(...)s.htm
-30 % des élèves issus du milieu enseignant,
-27 % des élèves du milieu supérieur,
-10 % des élèves du milieu intermédiaire
-7 % des élèves du milieu populaire
Ca correspond au chiffre que j'avais en tête, mais je ne voulais pas les balancer sans référence. Reproduction des classes
Citation:
Les études, en France, ne coutent pas cher. Depuis la cantine en primaire aux apl quand on est étudiant ou aux logements universitaires en passant par le car gratuit pour rentrer du collège, on peut étudier pour pas cher en France. La seule exception dans les hautes études que je connaisse, et ça me révolte, ce sont les écoles de commerce. Dans tous les domaines, on a des lieux d'éducation et d'étude publics en France où l'inscription ne coûte pour ainsi dire rien.
C'est un immense progrès, qui ne règle pas le problème du niveau. Es tu persuadé qu'une licence d'aujourd'hui vaut une licence d'hier? Le problème, c'est que les seuls témoins de ce qui se pratiquait il y a 20 ou 30 ans, ce sont les vieux cons du style Brighelli! Qui d'autre a traversé plus de révisions des programmes, de changements de consignes de corrections que les gens comme lui? Pas grand monde.
Alors c'est sûr, c'est un extrêmiste dans son genre: il qualifie les pontes de l'iufm de khmers... On pourra demander ce qu'il en pense à flo, il en est sorti y a pas longtemps. Au delà de ça, il y a quand même des faits qui ne trompent pas: pourquoi pour ainsi dire interdire le redoublement si ce n'est pour des raisons économiques? Qu'ont à gagner les élèves qui n'ont pas le niveau mais qui passent quand même en classe supérieure? Et dans le même temps, le nombre de bacs délivrés (ou attribués j'en sais trop rien
) ne cesse d'augmenter. Y a comme un problème.
Citation:
Alors oui, on peut parler des ZEP qui sont sans doute un cauchemard de ce point de vue. Mais résumer le problème des ZEP à une lacune de l'école, c'est réducteur. De plus, les enfants des ZEP, l'ancien système les aurait aussi laissés au rez de chaussée, peut-être même plus qu'aujourd'hui. Donc parler d'un déclin de l'école dans son rôle d'ascenseur social, ça me semble franchement hasardeux. La société a changé dans sa globalité. Remettre les causes sur l'école, ça me semble simpliste. Dire que ça a été fait à dessein comme le dit Brighelli, ça me semble faux. Quant à retourner aux bonnes vieilles méthodes de nos grands parents, c'est complètement risible (il n'avaient souvent pas la chance de n'être "que" 35 par classe à l'époque).
C'est vrai, ne parler que des zep pour parvenir à ce genre de conclusion serait malhonnête. Brighelli essaie de montrer qu'il y a 30 ou 40 ans, un fils d'ouvrier avait plus de chance de s'élever dans ce qu'il appelle la méritocratie républicaine. Aujourd'hui, qu'en est il? C'est une vraie question, je n'ai pas de réponse toute faite, juste un sentiment personnel. On pourrait aussi parler de l'adéquation des diplômes avec le nombre de postes proposés: il y a 30 ans, avec le bac, on pouvait prétendre à quelque chose. Aujourd'hui, qu'en est il?
A dessein ou pas (il dit que la chute était prévisible, et que l'arbitrage entre qualité et économies a été mal fait, il n'accuse quand même pas les politiques et pédagogues d'avoir orchestré sciemment une baisse de niveau).
If you think life's a vending machine, where you put in virtue
And you get out happiness, then you're probably gonna be disappointed.
marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
et comme les français ont choisi de faire dans le social,c'est pas demain que je vais prendre le chemin de la boite!!!!!