DuncanIdaho a écrit :
Bon Ok, quand je dis torchon, j'exagère un peu. Le bouquin se laisse lire et certains exemples sont sympas, comme celui du bac breton cités justement dans le premier post. Mais justement, c'est trop séduisant comme exemple, d'autant qu'à la manière dont il est rapporté, on sent que l'auteur ne cherche pas à être objectif. Je ne peux pas accepter de faire entrer dans ma réflexion un livre comme celui-ci qui ne cherche pas à dépeindre une réalité objective. Tout ce qui est dit dans ce bouquin n'est pas faux, loin de là, mais est systématiquement vu à travers le prisme (très) déformant des idées de l'auteur. C'est un livre dangereux pour moi s'il est pris pour argent comptant.
De grâce ! a écrit :
Duncan Idaho, ne trouves-tu pas surréaliste qu'on interdise aux profs de primaire de donner des devoirs?
Complètement, j'ai un souvenir très efficace des lignes d'écriture qu'on nous faisait faire pour bien apprendre à former nos lettres, ou les mots copiés 20 fois en préparation de dictée. Mais on a eu ici un témoignage de Flo qui disait :
1) l'interdiction des devoirs n'est pas nouvelle (1958 si je me rappelle bien les propos de Flo)
2) Elle concerne les devoirs écrits et pas les leçons dont l'apprentissage peut bien entendu toujours être exigé.
Je me rappelle très bien avoir cité ici même l'exemple des tables de multiplication et Flo avait clairement démenti que leur apprentissage à la maison soit interdit. Or, Brighelli cite explicitement l'apprentissage des tables de multiplication comme étant illégal dans un passage sur les devoirs à l'école. Exemple encore une fois très séduisant car elle ne peuvent pas être apprise autrement, mais exemple faux. Quel crédit apporté aux paroles souvent non vérifiables d'un individu qui déforme (sûrement sciemment) les faits pour apporter de l'eau à son moulin ?
De grâce ! a écrit :
dernier point, l'en-tête de la réponse de Brighelli est pire encore que l'article lui-même. Qu'est-ce que c'est que ce journal?? On dirait "la gazette du sorcier" dans sa campagne de diabolisation de Harry Potter (vous inquiétez pas, je sors bientôt).
On dirait qu'ils parlent de le Pen.
Dans cette en-tête, c'est bien la manière menaçante qu'à Brighelli d'exiger sa publication qui me choque. Quand à le traiter de Le Pen, c'est justement Brighelli qui sort largement l'argument fasciste, et de manière passablement stupide tellement elle respire la colère et le mépris de son interlocuteur.
J'ai vraiment peu d'estime pour quelqu'un qui se défend d'une manière, disons-le, digne de n'importe quel forum Internet
.
Je ne suis pas autant que toi en désaccord avec Brighelli.
Je pense que de temps en temps on a besoin d'un bon coup de pied au cul, bien salvateur. Si on le prend trop tard, il arrive des Mussolini et des Hitler.
En ce qui concerne l'interdiction des devoirs, j'avais plutôt la date de 1999 en tête. Avant 1999, ce n'était pas une faute professionnelle. Flo, si tu passes par là.
Pour les multiplications, je n'ai pas le souvenir qu'il parle d'une interdiction de les apprendre. Tu aurais la page?
En ce qui concerne le journal, je donne cent fois raison à Brighelli, pour plusieurs raisons.
- D'abord, Brighelli a son charme : il est seul contre l'institution. S'il n'était pas normalien avec 30 barreaux d'éducation dont 15 en ZEP, tout le monde rirait de lui.
Mais il l'est, et tout seul il arrive à pousser le mammouth à lui seul.
- plus personnel : je hais le conformisme de l'éducation nationale. Je garde de très mauvais souvenirs de l'école, où on aimait pas beaucoup les oreilles qui dépassent et les arguments dissidents.
- dans l'article, il se fait traiter de crétin. J'aime son franc parler. Quand on me traite de con, ça ne me plaît pas.
- il écrit très bien. Les comparaisons fascistes sont dans l'esprit de tous la rhétorique de le Pen, c'est vrai. Mais elle est maniée à très bon escient.
En revanche, un truc que je reproche à Brighelli : il n'aurait pas du répondre à du vent. Il n'y a rien, dans l'article auquel il répond.
Citation:
M.Brighelli nous envoie une réaction à la tribune de Pierre Frackowiak « mais qui sont les crétins ? » parue sur notre site. Il accompagne son texte du mot suivant : « En dehors des insultes personnelles qui ne m’atteignent guère, l’article de monsieur Frackowiak sur mon livre est d’une malhonnêteté intellectuelle qui m’oblige à une mise au point que vous trouverez ci-jointe. Insérez-la donc en regard - ou en contre-poison - de la diatribe de ce monsieur. Ou, si vous n’avez pas l’honnêteté de le faire, transmettez-la lui donc. L’article et la réponse méritent une large diffusion, et si les Cahiers pédagogiques reculaient, je me réserverais bien sûr le droit de faire à l’une et à l’autre une large publicité. »
Le ton menaçant ne nous plait guère et nous serions tentés de ne pas publier le texte qui suit, mais il nous semble qu’il est utile que nos lecteurs voient le type d’écrit que ce genre de personnes nous propose, plein d’attaques ad hominem, comme vous pourrez en juger.
Quelqu’un qui écrit par ailleurs « un gamin de banlieue doué devient (aujourd’hui) chef de gang » (interview NousVousIls) se disqualifie de lui-même. Il est certain en outre que cette escalade dans la polémique ne fait avancer en rien la réflexion sur l’école alors que nous devrions nous en tenir aux échanges d’arguments comme les Cahiers pédagogiques s’efforcent de le faire depuis 60 ans.
Je trouve le second paragraphe digne de la Pravda.
Brighelli est dans son droit le plus strict d'exiger que sa réponse soit publiée (ce dont il doutait probablement parce qu'il savait à qui il avait à faire). => le droit de réponse est un droit consacré...
Donc quand le site dit "nous serions tenté de ne pas le publier", c'est impossible, ils n'ont pas le droit.
Ensuite un autre truc me fait doucement rigoler. Quand j'entends un mec dire : "ne l'écoutons pas, ce n'est que de la basse insulte, retournons aux arguments sérieux", je me dis "c'est vrai".
Mais quand le type en question vient de lancer un crachat vide de tout argument, ça ne fait pas sérieux...
Je suis particulièrement choqué par l'expression " ce genre de personnes".
ça a un je-ne-sais-quoi de...
on désigne une engeance, un groupe de gens méprisables auquel une personne est censée appartenir, AVANT même d'avoir à entendre ce qu'il a REPONDRE A UNE INSULTE. Double inégalité provoquée par le site.
On te dit ce que tu dois penser d'un mec qu'on vient d'insulter avant même qu'il ait ouvert la bouche.
Quand au gamin de banlieue chef de gang, c'est une citation complètement sortie de son contexte. Quand on lit le bouquin, on comprend ce qu'il veut dire et pourquoi c'est vrai (simple calcul cout/avantages entre le deal et l'école).
Pour moi, c'est presque de la manipulation.
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.