Bien, c'est a mon tour ?
- Iron Maiden (1980):
Une fougue impressionnante, des compos epiques et/ou imparables ("Phantom Of The Opera", "Remember Tomorrow", "Transylvania/Strange World", "Running Free", ...), deja la patte Maiden (Harris) se fait sentir (malgre la production pourrie). Inspiration Thin Lizzy (duels de gratteux), compo a la Purple, energie et hargne punk, tous les germes du futur plus grand groupe de heavy sont dans cet album. Le debut de l'aventure...
NAISSANCE D'UNE LEGENDE !!!
- Killers (1981):
Toujours aussi energique et heavy, une production flamboyante (Martin Birch, producteur de Deep Purple) mais des compos moins abouties que dans l'album precedent ("Another Life", "Innoncent Exile", ...) mais reste tout de meme quelques tres bons moments ("Killers", "Prodigal Son", "Purgatory", "Murders In The Rue Morgue", "Wrathchild").
EFFICACE !! 1/2
- Number Of The Beast (1982):
Changement de voix, changement de ton, Maiden mute et se sert de l'energie punk de ses debuts pour transcender la voix lyrique de son nouveau chanteur. Le son Maiden, celui qui influencera tant de groupes par la suite est enfin reconnaissable (et assimile a la voix de Bruce, les cavalcades de Harris, les harmonies du duo Murray/Smith). Des compos abouties, des hymnes heavy qui se transforment en classiques du genre ("NOTB", "Prisoner", "22 Acacia Avenue", "Run To The Hills", "Hallowed Be Thy Name", ...).
CLASSIQUE !!!
- Piece Of Mind (1983):
Sur la continuite (Birch est bien rode au son du groupe) du precedent album, rien de bien neuf sous le soleil de Floride (ou a ete enregistre l'album) si ce n'est la constitution d'une assise rythmique Harris/McBrain qui deviendra un modele du genre. Encore une fois, la qualite des compos est imparable, que des hymnes ("The Trooper", "Flight Of Icarus", "Die With Your Boots On", "Revelations", ...) mis a part quelques egarements passagers (l'hideux "Quest For Fire"). Dickinson a enfin droit aux credits (rappelons qu'il a officieusement ecrit "Run To The Hills", "Prisoner" et "Children Of The Damned") et Smith est a son aise, ce qui agrandis encore plus le spectre des compos du groupe (jusqu'ici c'etait une main mise de Harris).
CLASSIQUE !!! 1/2
- Powerslave (1984):
La machine tourne desormais a plein regime, vient alors l'album de la consecration. Rien de bien neuf la encore, mais le groupe continue d'evoluer, d'etoffer son repertoire de veritables pepites (le festival speed de "Aces High", l'hymne "Two Minutes To Midnight") tout en proposant des variations interessantes (le monument "Rime Of The Ancient Mariner", le tenebreux "Powerslave").
CLASSIQUE !!! 1/2
- Live After death (1985):
L'un des plus gros albums live de l'histoire du rock. Temoignage de la tournee pharaonesque (plus d'un an de concerts) qui laissera le groupe exsangue, ce live est une boucherie implacable. Sorte de best-of du groupe, sur-vitamine et surtout intemporel (aucune rides, meme 20 ans plus tard !!!). Alors certes, c'est un peu la foire aux over-dubs, mais le rendu est impeccable et temoigne bien de la toute puissance de Maiden sur scene, veritable machine de guerre en live, et fait honneur a la reputation du groupe. S'il faut commencer par un album, choisissez ce live !!
UNE REFERENCE !!!
- Somewhere In Time (1986):
Apres la tornade du "World Slavery Tour", le groupe fait une premiere mise a jour dans sa carriere. On parle d'evolution ici encore, au niveau du son surtout. Plus synthetique et moins "brut de decoffrage" (mais toujours aussi heavy !!!). Au niveau des compos aussi, SiT est l'album d'Adrian Smith qui revele ici tout son potentiel de song writer, contrebalancant un Harris plus "classique" et "monolithique".
De perles aux refrains imparables ("Wasted Years", "Sea Of Madness", "Stranger In A Strange Land"), en cavalcades "made in Harris" ("Caught Somewhere In Time", "Deja Vu", "Heaven Can Wait"), en passant par l'epique "Alexander The Great", Maiden entre dans sa maturite.
CLASSIQUE !!! 1/2
- 7th Son Of A 7th Son (198:
Mieux pense que ses precedents albums, d'inspiration typiquement rock progressif mais avec un cote heavy et sombre qui ajoute a la puissance des compos.
Un direct au foie pour commencer (l'extraordinaire "Moonchild"), et c'est parti pour un album concept plein et sans failles. Inspiration folk ("The Prophecy"), epique echevele ("Seventh Son Of A Seventh Son" et son final diabolique), hymnes aux refrains accrocheurs ("Can I Play With Madness", "The Evil That Men Do", "The Clairvoyant"), Maiden livre ici son album le plus abouti, celui ou la symbiose entre ses differents compositeurs est la plus reussie.
LE CHEF D'OEUVRE !!!
- No Prayer for The Dryng (1990):
Adrian Smith parti (remplace au pied leve par le remuant Janick Gers, plus rock mais moins methodique), l'avenement d'un nouveau son plus depouille (le "grunge") et le desinteret croissant pour le heavy. Voila les raisons qui poussent Maiden a se reinventer a nouveau, tout en gardant son identite.
Un son plus frais, moins complexe et plus rock, des compos moins alambiquees et plus directes, ce sont les notes d'intention de cet album.
Mais voila, la production est atroce (la pire que le groupe ait jamais eu), les morceaux donnent parfois l'impression de n'etre qu'a moitie composes.
Certes, il y a de bons moments ("Fates Warning", "Public Enema Number One", "Tailgunner") mais si rares ("Mother Russia" qui donne l'impression de n'etre qu'une idee de chanson).
L'album n'exploite pas son potentiel, et reste une deception.
MAL FOUTU !!!
- Fear of The Dark (1992):
Ce debut des annees 90 est tres mouvemente pour Maiden. Ventes en chute libre, statut de "has been" decerne par les journalistes toujours aussi opportunistes, des salles de concerts de plus en plus petites. De plus, le groupe est mine par la mesentente croissante entre Mr."Dinosaure" Harris et Mr."Ego" Dickinson qui a envie de voir ailleurs s'il y est.
En decoule un album mi-figue mi-raisin. Entre une production au son plus accessible mais moins heavy (ce qui nuit au potentiel de certains morceaux), et des compos alternant le sublime ("Afraid To Shoot Strangers"), l'efficace ("Be Quick Or Be Dead", "Judas Be My Guide", "Fear Of The Dark"), l'audacieux ("Fear Is The Key", "Wasting Love") au carrement imbuvable ("The Fugitive", "From Here To Eternity"), Maiden ne sait plus vers quelle direction se tourner. Fatalement, ca casse...
INDIGESTE !!!
- A Real Live One (1993):
Un live compose de morceaux post-1986. De tres bons rendus de grands moments sceniques ("Heaven Can Wait", "Fear Of The Dark", "Afraid To Shoot Strangers"), mais le son est inegal. De plus, le groupe n'est pas a son apogee musicale (surtout le pere Bruce, en manque de voix). Un bon live tout de meme.
UN AUTRE !!!
- A Real Dead one (1993):
Le pendant du precedent, avec des morceaux pre-1985. Bien entendu, l'inevitable comparaison avec "Live After Death" n'est pas du tout a l'avantage de cet album, mais il a tout de meme certains avantages interessants ("Prowler", "Transylvania", "Remember Tomorrow", "Where Eagles Dare"). Meme reproches que pour le precedent, mais on a un bon live la aussi.
UN DE PLUS !! 1/2
- Live At Donington (1993):
Un live (encore !! non ? sans blague !!) pour temoigner du second passage au festival de Donington en 92 (apres celui de 88, plus tragique).
Un concert complet donc, ce qui represente un plus par rapport au duo Real Live/Real Dead. Une bonne prestation du groupe en pilote automatique, soutenu par un public nombreux et bruyant acquis a la cause.
A noter, la presence d'Adrian Smith sur le rappel "Running Free". Un bon presage pour la suite.
UN LIVE, C'EST ORIGINAL !!!
- The X-Factor (1995):
Enieme changement de personnel, et enieme renouvellement peut-on esperer. Sauf que la, Harris decide d'adapter le chanteur aux compos du groupe (au lieu de faire l'inverse). C'est le debut du calvaire pour le meritant Blaze Bayley, gars extremement sympathique et tres bon chanteur mais helas dans un costume trop grand pour lui.
Pourtant, cet album tant decrie, est surtout tres sous-estime. Bien plus risque et ambitieux que les deux rondelles precedentes reunies, X-Factor se teinte meme de colorations progressives, que ce soit dans l'ambiance ou dans les compos, chose inedite pour le groupe depuis "7th son".
Inspire (le gigantesque "Sign Of The Cross", l'hymne "Man On The Edge", les audacieux "The Unbeliever" et "2 AM", l'epique "The Edge Of Darkness") ou carrement en panne seche ( les indignes "Look For The Truth" ou "Judgement Of Heaven"), le groupe se cherche toujours un second souffle, peu aide par une production etouffante (mais bon, mossieur Harris veut tout faire tout seul...).
La Bete est blessee mais n'abdique pas.
SOUS-ESTIME !!! 1/2
- Virtual XI (199: Alors que Dickinson (arme de Smith) sort un "Accident Of Birth" opportuniste (excellent album tout de meme), Harris persiste et signe dans la direction qu'il semble s'etre choisie.
Peu ouvert aux critiques exterieures, il controle tout, lui assurant une parfaite integrite malheureusement au detriment de la sante du groupe.
Ce qui nous donne un album qui tourne en rond. Pire, Maiden/Harris tourne a vide niveau inspiration.
Les morceaux sont certes concus pour la scene, mais abusent de looooooooooongues intros/outros, de "oh oh oh" pour faire chanter le public, de refrains repetitifs jusqu'a la nausee ("The Angel And The Gambler", petit morceau rock tres sympa transforme en pavet indigeste de 9 minutes !!!), de parties melodiques peu originales...
Malgre quelques eclaircies ("Futureal", "Lightning Strikes Twice", "The Clansman"), un album qui sent le renferme et le bout du rouleau. Et toute la bonne volonte de Blaze Bayley n'y fera rien...
BEURK !!!
- Brave New World (2000):
Exit Bayley, mise au point du groupe en entier, remise en question des priorites...C'est l'an 2000, et on repart a zero chez Maiden.
Reintegration des soldats Dickinson et Smith (forts d'un extraordinaire "Chemical Wedding" a rendre fou de jalousie n'importe quel album de Maiden pendant les 90's) apres une tournee de "reformation" triomphale.
Tout le monde attends le groupe au tournant, les mauvaises langues (toujours les memes, avec carte de presse et tout...) parlent meme de reformation a la Black Sabbath.
Et, alors que personne ne l'attends, le groupe livre un album remarquable. Un nouveau producteur, Kevin Shirley, offre un son enfin aere, plus direct tout en rendant justice a la complexite de certaines compos.
L'inspiration (et l'envie surtout) est revenue, et le groupe au complet semble se transcender mutuellement, tel Janick Gers qui s'offre de magnifiques perles.
Si l'ensemble reste largement perfectible (l'utilisation des 3 guitares notamment), l'album comporte ses morceaux de bravoure et peu de temps morts. The Beast is back !!!
RESURRECTION !!!
- Rock In Rio (2002):
Album temoignage de la tournee precedente, et surtout de (quasiment) tout une carriere exemplaire. L'energie et la hargne qui faisait defaut aux trois precedents albums live sont bien presentes ici (grace au public bresilien chaud bouillant ?).
Un album live qui peut se tenir dignement a cote de son grand frere de 1985.
MONSTERS OF ROCK !!!
- Dance Of Death (2003):
Le groupe cherche alors a transformer l'essai marque avec "Brave New World". Quoi de mieux qu'un album superbement bien torche ?
Plus homogene et coherent que le precedent, "Dance Of Death" peche tout de meme par instants, lorsque le groupe flirte avec l'auto-parodie (encore des intros/outros looooooooooooooooooongues, "atmospheriques" certes mais souvent tres dispensables).
Pas de renouvellement ni evolution palpable, excepte sur des passages salvateurs (l'immense "Paschendale", "Face In The Sand") ou le groupe prouve qu'il en a encore un peu dans le moteur.
Un album solide, pas renversant, mais permettant de renforcer cette impression de renouveau du groupe, qui negocie de bien belle maniere l'ultime virage de sa carriere.
TOUJOURS VIVANT !!!