j'ai fait intervenir les modes ici, uniquement pour nommer les gammes à utiliser (même si la relation au système modal est bien plus profonde, mais ne revenons pas sur le sujet).
je parviens à définir un ensemble d'accords qui n'appartiennent pas à une tonalité commune, mais qui permettent de définir une "harmonisation composite (voir plus loin)" de la gamme majeure : C D E F G A Bm7/5- et je constate que certains morceaux très différents (Ottis Reding - Brassens) sont construits sur ce jeux d'accords. la question qui se pose (comme dans tous les cas d'analyse), c'est de savoir quelle gamme utiliser sur chacun de ces accords. il est clair qu'on ne reste pas dans une tonalité unique et que l'on va rencontrer des altérations différentes sur chacun des accords.
sur le C, la gamme de do majeur convient évidemment.
sur le D, on peut utiliser une gamme de re majeur également, mais on constate que ça sonne mieux avec une 7m. (ça s'entend à l'oreille, et ça semble logique puisqu'il y a moins de différence par rapport à la gamme de do)
sur le E on peut encore utiliser la gamme de mi majeur, mais pour la même raison qu'en re on s'aperçoit qu'il vaut mieux mettre une 6m et une 7m.
on peut donc donner pour chaque accord la gamme qui va permettre de composer une mélodie ou de faire une impro., mais plutôt que d’écrire toutes les notes de chaque gamme, on peut aussi donner le nom du mode qui correspond à ces gammes. c'est plus simple à écrire, et quand on a l'habitude, on a directement la gamme dans la tête.
voila... ça ne va pas plus loin que ça (bien qu'en réalité ça va plus loin...)
ci joint un fichier avec les accords et les gammes :
http://soundcloud.com/lodeli/harm-maj
dans ton exemple, on retrouve encore la même situation (C D F C appartiennent bien à la suite C D E F G A Bm7/5-). on parle de mode lydien; ce n'est pas tout à fait vrai, car on peut effectivement utiliser un do lydien sur un accord de Cmaj, mais par contre, ça n'est évidement pas possible sur l'accord de F.
à propos de cet exemple , je voudrais faire une remarque qui me parait très importante : on parle ici de mode lydien. on a vu que ça n’était pas vrai pour tous les accords, mais c'est vrai pour C et D puisque le fa# est compatible avec les 2 accords. mais jouer un do lydien sur un accord de D, ça revient à jouer un re myxolydien. c'est vrai qu'on peut rencontrer des cas ou on a une mode unique compatible avec plusieurs accords et que dans ce cas on peut être amené à dire qu'on joue do lydien sur un accord de D. mais ce cas est plutôt rare, et on doit souvent changer de mode suivant les accords. c'est pour ça que personnellement j'ai pour principe de toujours définir un mode par rapport à l'accord sur lequel il est joué (par exemple re myxolydien sur un D plutôt que do
lydien sur un D) ça conduit à faire intervenir plusieurs mode, mais ça reste beaucoup plus clair et intuitif. (on peut dire par exemple que l'on joue un si locrien sur un accord de C, mais c'est bien plus troublant que de dire qu'on joue en do majeur)
pour ce qui est de 'l'harmonisation composite', j'ai utilisé ce terme (bien qu'il n'existe pas officiellement) pour la raison suivante :
on peut parler d'harmonisation dans la mesure ou il s'agit de définir un jeu d'accords à partir des degrés d'une gamme qui va permettre de construire une musique.
il ne s'agit pas d'harmonie diatonique ou fonctionnelle puisqu'on ne reste pas dans une tonalité unique)
il ne s'agit pas non plus d'harmonie modale (il n'y a pas superposition de tierces sur un mode de référence)
il existe d'autre types d'harmonies (harmonie symétrique, harmonie dominante...) mais qui ne correspondent pas à ce cas.
alors j'ai utilisé ce terme de composite pour expliquer que la base harmonique était construite sur plusieurs tonalités
cette structure qui, il me semble doit se retrouver dans différents morceaux ma paru suffisamment intéressante pour en faire un post, et je pense chercher si d'autres morceaux l'utilisent.
Voila. j’espère que j'ai été un peu plus clair. Si ce n'est pas la cas, je vais réfléchir pour savoir s'il ne vaut mieux pas que je me pende.