d'accord avec onzième dièse, c'est compliqué :-)
Pickasso a écrit :
La bonne technique ne me touche pas, non. Elle peut m'impressionner, me faire baver, mais en aucun cas ce n'est un but en soi si elle n'est pas au service de la beauté, qui elle, me touche. Dire qu'Untel, parce qu'il joue vite et techniquement nickel, ne me touche pas est simplement incomplet si on passe sous silence la musicalité, mais en aucun cas je n'oserais dire qu'il n'est pas un "bon guitariste", pour rendre à César... Et quand un musicien se plante, qu'il soit un virtuose ou un cancre, il se plante, et je ne fermerai pas les yeux parce que c'est mon "idole"..
on est d'accord....à un détail près : j'ose dire qu'il n'est pas un bon guitariste, ça ne me pose pas de problème ( même si je suis incapable de faire ce qu'il fait...ce qui pourrait nous amener à rejoindre d'autres discussions auxquelles tu as largement participé :-) )
Pickasso a écrit :
Si on pouvait s'assurer de bien différencier ce qui tient du goût personnel et ce qui tient de la technique stricte, il n'y aurait pas tant d'accrochages sur les forums. Le fait que Joe Guitar soit le top pour un mais une tache sonore pour l'autre amène inévitablement des frictions, qui s'apaiseront quand les belligérants finiront par admettre un lot de qualités et lacunes objectives (on pourrait dire "empiriques") dans le jeu, et apprendront ainsi à respecter la part reliée au goût personnel de l'autre. Tout baser sur le goût, c'est un peu une fermeture à la différence, à mon avis, et aussi une erreur si on considère que la technique n'est qu'un accessoire, alors qu'elle est la base, peu importe qu'elle soit avancée ou non. Comment faire croire à un débutant que son jeu comporte quelque qualité s'il sait à priori qu'on ne juge que selon nos goûts, et que forcément s'il n'y correspond pas il sera évalué négativement? S'il laisse aller la technique, ne risque-t-il pas encore pire évaluation?
on est d'accord. je reconnais volontiers des qualités à michael angelo : il est très adroit et très précis, par ex. et si quelqu'un trouve qu'il est excellent, ça en me dérange pas
Pickasso a écrit :
L'industrie de la musique, c'est beaucoup, beaucoup plus que le succès des RHCP. On donne des cours, en école, en privé, on peut faire du studio, jouer dans une multitude d'orchestres, du plus minable au plus réputé, etc. Pourquoi l'accent est-il mis aussi impitoyablement sur la rigueur technique, même si on peut "réussir quand même" en faisant plein d'erreurs, comme tant de musiciens connus?.
il faut un talent tout à fait particulier pour arriver à être bon sans être rigoureux, c'est rare
Pickasso a écrit :
La réponse est simple: en instrumental, l'erreur ne pardonne pas. On peut chanter et être apprécié comme groupe même si le bassiste se plante plusieurs fois ou que le guitariste fait un solo ennuyeux, mais si on s'appelle Joe Guitar et que le show tourne autour de la maîtrise de l'instrument, je vois difficilement comment on peut s'en sortir en faisant constamment des erreurs..
je vois mal comment on pourrait te contredire sur ce point là .
Pickasso a écrit :
Ça dépend des goûts!
Je n'apprécie pas "l'art avec intention" s'il n'y a aucune recherche de maîtrise, sinon pour moi c'est quelque chose de trop narcissique. La technique a comme qualité au moins de pouvoir être évaluée avec des critères universels. Un musicien d'orchestre symphonique, sauf pour le soliste, n'a pas à être un génie de feeling pour remplir son rôle, mais il doit exécuter avec une rigueur technique évidente. Un musicien qui n'a pas cette qualité n'aura pas sa place dans l'orchestre, et encore moins comme soliste..
onzièmz dièse parlait de chier sur une toile...ça me rappelle l'"artiste" qui avait enfermé sa merde dans une boite de conserve, et qui avait appelé cette oeuvre immortelle "merde d'artiste ". puis un autre "artiste" avait acheté cette oeuvre, l'avait ouvert avec un ouvre boite, et l'avait exposée à son tour sous son nom, il expliquéait qu'en ouvrant la boite, il avait créé une nouvelle oeuvre ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Merda_d'Artista
je ne suis pas fan, ni de ça, ni des colonnes de buren
http://paris1900.lartnouveau.c(...)n.htm
là où je suis en désaccord avec toi, c'est qu'à mon avis, comparer un guitariste compositeur avec un membre d'un orchestre symphonique n'a aucun sens : le rôle de ce dernier est de faire revivre le génie d'un compositeur, en collant le mieux à ce que le chef d'orchestre trouve le plus approprié comme style d'expression. vaut mieux être rigoureux, polyvalent, et en pas avoir de lacune
rien à voir avec un joe guitar qui souhaite montrer au monde entier la petite parcelle de génie que sa propre personne recelle
Pickasso a écrit :
Pour revenir sur la peinture, par exemple, un apprenti va commencer par le dessin d'observation, l'étude des styles, l'exploration des différentes techniques, etc. On pourrait évidemment exposer une toile abstraite faite par un parfait débutant, la signer d'un grand Maître, et le public initié va se pâmer en la regardant. Ceux qui aiment le figuratif vont s'en taper, peu importe de qui elle est. Si on révèle au public "initié" que la toile vient en fait d'un nul en peinture, ça devient comique: les amateurs sont incrédules, certains la trouvent bien drôle, d'autres pas du tout, et plusieurs feront étalage de mauvaise foi en disant que "c'est aussi bon que l'oeuvre du grand Maître"..
alors ça, ça me rappelle un truc vraiment génial : c'était dans le magazine "l'écho des savanes", il y a 15 - 20 ans. Avec la complicité d'un peintre qui voulait dénoncer le ridicule du marché de l'art contemporain, ils avaient investi une galerie d'art, et programmé un vernissage, avec communiqués bidons dans la presse et tout et tout. le peintre, qui avait changé d'identité pour devenir un artiste dissident d'un pays de l'ex bloc soviétique, avait peint un paquet de toiles en 1 demi heure, le thème étant " les phallus volant ". elles représentaient des bites peintes grossièrement, et avaient reçu chacune un titre invraissemblable.
des "people" avaient été invitées au vernissage (acteurs conus, etc )
résultat : des promesses d'achat et tout le monde qui reconnait son talent (à part un artiste fou furieux qui avait investi les lieux en criant au scandale)