Armelle a écrit :
ce qui me choque, c'est à quel point le nouvel ordre moral et la bienséance pronée par notre societé déshumanisée et marketée a pu s'imposer.
le rock a très souvent proné la rebellion, jeté à la societé un "non" souvent pueril, enfantin, vain, et plus rarement construit. Années Pompe, années Giscard, pour la France, une ambiance totalement différente de maintenant, des clivages plus nets.
Désormais, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, les societés 'démocratiques' intègrent toujours leur contradicteurs et leurs critiques en leur sein, mais désamorcent complètement leurs attaques de part une dictature de la bien pensée qui n'a jamais été aussi féroce.
La défense acharnée des minorités, l'interdiction de l'humour, de la reflexion, n'a jamais été aussi forte que maintenant. Des émissions de télévisions d'il y'a une 10aine d'années montraient une liberté de ton qui leur vaudrait l'opprobe actuellement. Pas la censure des années Giscard, si visible, quand Mad Max était classé X, non, une censure plus larvée, vicieuse, faite de boycott médiatique (ce qui ne se voit pas est mort) et d'ostracisme culturel en cas de faute. C'est ceci qui explique la proliférations de critiques faciles de la part des extremistes, bien content de se mettre dans le même panier que les débordements légitimes, bien content de crier au complot de la bien pensée alors que son seul mérite est bien de les empècher de trop nuire.
La sacralisation de l'Allemagne Nazie fait partie de ces innovations. Entre le conflit israelo palestinien, le négationisme, l'actu fut brulante, et toute tentative de recadrage est parfois assimilée à de l'extremisme. Bileversées! J'ai lu ici qu'un historien devait rester objectif, choisir sa période par interêt neutre... Rien de plus faut! Lisez H-I. Marrou par exemple. Vous ne pensez pas qu'une historienne juive, victime indirecte par sa famille du génocide, choisissant d'écrire une biographie d'Hitler, décide de passer plusieurs années au coeur de la pensée de ce répugnant personnage par pur plaisir ou interet? Il y'a toujours une réelle fascination, morbide parfois, qui ne veut pas du tout dire une appréciation. Ce n'est pas parce que je regarde depuis quelques semaines les documentaires sur la gestapo de arte que je suis gestapophile. Bien au contraire, le devoir de mémoire est avant tout un devoir de savoir, plutôt que de se souvenir de ce que l'on a jamais su.
Qui plus est, il y'a ici un gros problème de compréhension de l'art. Si les guns composent une musique, des paroles, ils ne sont en rien responsables du contenu. L'artiste est un conteur, il nous livre une vision de la réalité, déformée par le prisme de son talent. Quand Céline écrit voyage au bout de la nuit, il décrit le racisme dans toutes ses formes, et pourtant le livre n'est pas raciste. Son personnage l'est, pas le livre. L'est t-il lui? Ca a fait débat, tout comme il y' a débat ici. Sauf que dans ce cas, il y avait des éléments tangibles pour parler de ça. Ici, nous avons quelques chansons aux textes pas bien clair, dur à interpreter. Nous avons des costumes, soit, mais depuis Sgt Peppers, ne savons nous pas qu'un artiste se travestis sur scène pour incarner un autre? Que dire de Ziggy? (pas celui de Céline Dion).
Enfin, il ne faut pas négliger ce coté provoc un peu cheap du rock. En général, plus le rock est désintellectualité, plus la provoc et choc, pueril, car ça fait chier le bourgeois. Quand ce quasi analphabète de Vicious porte un tshirt Hitler, il a un double rire gras, en pensant aux cons qui interpretent ceci et aux débats que ça provoque. Quand Page s'habille en Nazi, il fait la nique a tout ceux qui pensent que le rock est une musique du diable et que Stairway to Heaven écouté à l'envers est une ôde à Satan. Il assume ironiquement son rôle de méchant, de diable, sans forcément une démarche intello derrière, ce n'est qu'une provoc bète et rock. "je suis nazi, sataniste, je m'en bas les couilles et je vous emmerde". Il ne faut pas chercher trop de sens dans le rock, il n'en a pas souvent.
Bref, vous êtes bien peu rock je trouve... limite pile dans la mouvance actuelle ou le rock est devenue une grande machine à vendre.
d'ailleur tous ça me donne l'envie de devenir nihiliste c'est tellement plus facile de fuir sans prendre position sans assumer quoi que ce soit.