Le rock japonais féminin (essentiellement)

Oh la vache !! J’ai totalement zappé Bray Me, j’avoue que dans ma tête je pensais que l’album était sorti en 2023… mais non c’était en janvier dernier !!



Quand le groupe Bray Me a découvert qu’il n’avait rien gagné aux IZZY MUSIC AWARDS :

J'aurai mis le temps mais je l'ai enfin regardé hier soir (j'avais le DVD depuis des mois, VO aves ss-titres anglais). Pas un "grand" film mais un charme certain par son traitement léger d'une bromance (quand c'est des filles, on dit "sismance"? ) improbable entre une rococogirl et une bikeuse de gang de filles. C'est léger (enfin ... sauf les coups de boule d'Anna Tsuchiya ), vif, bricolé, délirant, tendre aussi.

Et puis y'a Kirin Kiki que j'adore depuis "Les délices de Tokyo" - bon, dès qu'il y'a un rôle de grand-mère, c'est pour elle je crois (enfin c'était, elles nous a quitté en 2018 déjà, elle était de quasi tous les films de Kore-Eda).

J'ai l'édition collector Kaze vostfr & vf avec le making of et un questions-réponses avec le réalisateur lors de la première française. Ça fait des années que j'ai pas re-regardé les bonus mais c'était super intéressant. Il n'est malheureusement plus commercialisé en France. J'avais déjà vu le film en version pirate, donc il a dû sortir vers 2008-2009.

J'aime toujours ce film, drôle et touchant à la fois, qui cristallise son époque. Et oui, Kirin Kiki toujours dans son rôle de grand-mère adorable.

Le seul autre film que j'ai vu du réalisateur, c'est The World of Kanako (Kawaki) avec Kôji Yakusho et Nana Komatsu (et Fumi Nikkaido dans un rôle secondaire) qui dresse un portrait autrement plus sombre des adolescents (Euphoria c'est pour les enfants à côté). Un film à l'opposé de Kamikaze Girl, auquel le réalisateur a quand même réussi à insérer un morceau pop de Dempagumi, porté par une autre performance magistrale de Koji Yakusho (Perfect Days, Shall We Dance?, Tampopo).


(Ah la la, je suis en retard pour les bilans de l'année, même si il s'aligne globalement avec les votres.)

En fait, quand tu me parlais de Ah ieba koh-iu dans ton message, j'avais cru que tu blaguais, en faisant semblant de ne pas comprendre de qui je voulais parler.
Mais en fait tu les avais vraiment oublié...
Les pauvres!
Après pour ta défense, il me semble que beaucoup de chansons sur cet album sont sorti en clip en 2023.
(Il faut vraiment que je fasse un top moi aussi pour réparer cette injustice!)

Je me lance dans mon bilan 2024
Je dois avouer que j’ai été un peu fainéant cette année au niveau des découvertes. Ça m’arrive parfois, je suis de nature à me déconcentrer facilement et a très vite être “saturé” avec les nouveautés. J’ai donc plutôt poncé les artistes que je connais déjà et avec qui j’ai un lien émotionnel.

J’ai même du mal à classer toutes les nouveautés que j’ai écoutées. J’ai déjà dit tout le bien que je pensai de l'album Carnival de Sheena Ringo qui m'a émerveillé et époustouflé et le RUBY POP de Aina The End, boite à bijoux remplis de pépites sublimées par cette voix qui ne cesse de m’épater et m’envouter.

Pour le reste, pêl-mêl: Iji to Hikari de PEDRO m'as pris au tripes, l'EP de Ah ieba koh-iu m'a remonté à bloc, celui de Utaha m'a épaté, et le Brandy Senki glisse dans mes oreilles pour détendre mes fin de journées. Ce dernier a mis un moment à “prendre” sur moi, mais comme vous l’avez déjà si bien décrit ici: c’est un jeune groupe prometteur sur les traces de HitsujiBungaku, avec assez de personnalité pour se distinguer, et leur premier album en avril prochain fait déjà parti de mes attentes de 2025.

Je pourrai presque mettre PEDRO dans mes découvertes de l'année tellement Ayuni m'a laissé ébahi ces derniers mois. Pour Aina, c'était évident, elle était le diamant du groupe, mais Ayuni n'a fait que se surpasser depuis la dissolution de BiSH.
Ce qui me rend d'autant plus triste depuis que j'ai appris que beaucoup d'anciens fans ne venaient plus au concert, déçus du virage musical de PEDRO, pourtant toujours porté par la légende Hisako Tabuchi et sa fidèle Jazzmaster. Ils auraient même eu du mal à vendre la tournée précédente. C'est pourtant les morceaux et les textes qui correspondent le mieux à la Ayuni actuelle et PEDRO n'a jamais été aussi vivant que maintenant. Les courts extraits que l’on peut voir sur X/Twitter, Instagram ou YouTube Short sont assez démonstratifs de la détermination de la “petite sœur venue de la campagne”.

Les singles que j’ai le plus écoutés: Ho de Aina The End, Burning de HitsujiBungaku et en haut du podium, et en haut du classement, Love Sick de Aina et ZeZeZeZettai Seiki de Ano feat. Lilas Ikuta (94 fois selon mon lecteur PC, sans compter les écoutes sur mon téléphone). Je peux décerner mon Award personnel à TK pour avoir composé ces deux derniers morceaux. Bien qu’il soit hors sujet ici à cause de son genre (ah, les discriminations), il fait partie des artistes dont je dois définitivement creuser la discographie.

Meilleur live Blu-ray, CHAI: We The Chai Tour! Final Neo Kawaii Is Forever.
Un dernier live à leur image pour terminer en beauté, retraçant leur parcours et couvrant leurs meilleurs hits, de J-pop à J-punk, mêlant synthé et électro avec des touches d’alt-pop américaine. Il y a forcément une affection personnelle qui entre en jeu pour ce groupe que je suis depuis 2018 et que j’ai pu voir évoluer de petites musiciennes timides à bêtes de scène. Même si j’ai une préférence pour les deux premiers albums par rapport aux deux derniers, chaque morceau déborde d'énergie en live. J’ai eu la chance de pouvoir les voir 4 fois sur deux tournées en 2019 et 2023 et à chaque fois ce fut un plaisir (si j’avais su que ça serai là dernière fois à l’époque, j’aurai insisté à la sortie pour avoir une dernière photo/dédicace).
Bref, j’avais les yeux humides durant les discours d’adieux et Sayonara Complexe, puis lors du double encore. Un concert riche de vie et d’émotions marquant la fin des plus de 12 ans de carrière du groupe.

Et je vais bien sûr mettre CHAI dans le meilleur-plus-triste disband de l’année. Triste que le groupe n'ait pas pû durer plus longtemps et imposer leur style unique au niveau national. Je n’ai jamais trouvé de groupe comparable, même au Japon où les frontières entre les genres sont si poreuses. Et meilleur parce que les quatres membres ont fini en beauté sans jamais sacrifier leur principes et ont même réussi à se faire une petite place aux Etats-Unis malgré le covid et les péripéties (le vole de leur remorque contenant merch et costume de la tournée) et ont marqué des collaborations avec Gorillaz, Superorganism, Hinds, ou MONDO GROSSO.

Et pour ce qui est du meilleur nouveau départ: l’évidence, l’ex-CHAI Yuna qui a su rebondir après ce concert de mars 2024 dans de multiples projets et apporter sa bonne humeur en tant que soutiens chez Homecoming et HitsujiBungaku. Je ne me lasse pas de ce sourire radieux sur toutes ses photos “backstage” sur Instagram.

Meilleure chanson de Noël (oui il y a une catégorie comme ça maintenant): Bien que j’adore Christmas Card de Aina, la guitare et le chant amère de Hazuki dans 27:00 de Brandy Senki ne sortent plus de ma tête et je vais l’écouter encore toute l’année.
Vraiment deux salles deux ambiances avec Christmas Card

Pour la collaboration de l’année, j’ai aimé l’audace et la persévérance de Sheena pour “emprunter” Nocchi à Yasutaka Nakata, mais je vais remettre mon prix à Ano pour avoir réussi à faire sortir Lilas Ikuta de ses gonds avec ZeZeZeZettai Seiki. (Ano et Atarashii Gakko en jettent pas mal aussi avec Maximum The Hormone, mais ça reste du réchauffé.)

Meilleur MV, Love Sick de Aina avec ses chorégraphies et son atmosphère horrifique sort du lot. J'ai beaucoup aimé Burning HitsujiBungaku aussi, très en accord aussi avec l'anime en collaboration, et qui met en valeur les talents de performeuse de Moeka. Je ne me souviens pas d’un autre clip qui m'est particulièrement scotché cette année.

Meilleur art cover, j’irai naturellement vers Utauyouni, Hogarakani de Utaha parce qu’il trône sur mon étagère et que mes yeux se posent souvent dessus. Mais j’aime vraiment ce portrait délicat, sans artifices, alors qu’on avait l’habitude de la Utaha de WedCamp, fashionista pop chargée en couleurs et accessoires. Une “mise à nue” montrant une facette plus personnelle de la chanteuse.



Et enfin, je me permet d’introduire la catégorie Pire art cover en partie pour redorer le blason de NEMOPHILA et de ce pauvre Kaoru Sauda (qui pourtant avait fait un si bel artwork pour le Blu-ray du Budokan… vengeance pour factures impayées ?)
Je décerne mon Award Du Moche à...



Sur ce, ce fut encore une très belle année, même si comme je le disais, je suis pas trop sorti de mes habitudes. J’ai encore plein de choses à rattraper et à découvrir et on est pas près de finir d’écumer cette scène florissante. Un grand merci à tout le monde pour vos recommandations et votre curation, que ce soit musicale mais aussi manga, anime et cinématographique ! Remplissons encore 400 pages de plus en 2025

Aller pour finir, une petite sélection chanson de Noël


“Meri-Kuri” !