Review de ENDROLL, le live d'Aina The End au Budokan (disponible sur Prime Video, selon où vous habitez): Si vous êtes fans d'Aina, vous allez adorer. Si vous n'êtes pas encore fans, regardez quand même
Plus sérieusement, je croyait pouvoir résumer ça en quelques lignes... qui ont fini par se transformer en pavé. [Spoiler alert]
Le programme commence par quelques minutes de making of, montrant les derniers préparatifs avant le show, le tout est sous-titré en français, MCs et chansons comprises, ce qui est un énorme plus car je pense que sans ça, le public non-japanophone serait passé à côté de 40% du charme d'Aina, facile ! Je reviendrai sur ce point plus tard.
Premier point qui saute aux yeux: Une grosse partie du concert est centrée sur la dance. Bien que ça a toujours été le cas, elle atteint son paroxysme ici. La scene avec son plan incliné mets merveilleusement bien en valeur les 30 danseuses et danseurs et les talents de chorégraphe d'Aina et de son ami MASH. Les danses d'Aina font à tel point partie intégrante de sa performance qu'elle se permet de lâcher complètement le micro par moment sur des morceaux entiers pour se "lâcher" sur scène sur un playback totalement assumé. Sans tricherie, ni faux semblants.
Et au cas où on se mettrait à douter de ses capacités vocales, elle reprend le micro sur des chansons à l'arrangement beaucoup plus minimalistes qui laisse la place à sa voix brute, pas toujours parfaite, mais toujours pleine d'émotions et vivante.
En parlant d'arrangements, il y a pas mal de surprises et de nouveautés dans le set.
Après quelques morceaux entrainants et des chorégraphies millimétrés se terminant en apothéose sur Love Sick, Aina s'avance sur la petite scène centrale pour un set de trois chansons dans une atmosphère plus intimiste. Elle s'amuse avec les accessoiristes, discute avec le public, raconte des blagues, prend son temps, re-raconte une anecdote, admire le drapeau au plafond du Budokan,... Une excellente demonstration de sa singularité.
C'est là que sans les sous-titres, on aurait perdu 40% de son charme (voir 90% sur cette partie). C'est une chose que je vois très peu dans des concerts de cette taille. Certes, que ce soit en Asie ou en Occident, il y a toujours la partie discours larmoyant et trémolos dans la voix, le classique "tout ça c'est grâce à vous cher public", mais ici c'est différent. On y retrouve presque le charme des petites salles où les musiciens racontent leur vie en installant leur matos. Aina parle avec le public comme si ils étaient 12, puis redevient timide en un instant comme si elle venait de se rendre compte qu'elle était devant 12 000 personnes au milieu du Budokan. J'espère qu'elle gardera cette singularité tout au long de sa carrière.
Malgré tout ça, elle n'est certainement pas non plus dénuée de charisme, comme elle le montre avec son entrée en scène sur Ho (Sail).
Les musiciens apparaissent à partir de la deuxième moitié du concert et relancent Aina sur Niji avec une énergie monstrueuse. Vraiment, un de mes morceaux préférés en live. À chaque fois un peu différent, à chaque fois époustouflant !
Les danseuses reviennent ensuite à la charge pour Seiteki JouYa, tout en playback, en enchaînent ensuite sur l'époustouflant Red:birthmark, un autre point culminant du concert. Les danseurs, Aina, les musiciens, et la choriste Yukamnu, entrent en symbiose pour une performance complète.
Le concert se poursuit ensuite avec des chansons plus centrées sur la musicalité et la voix d'Aina. Le magnifique BLUE SOULS avec les chœurs et les voix timides du public, AIKOTOBA toujours excellent, et Pechka no Yoru avec sa toute nouvelle Jackson. Même Yukamnu joue de la guitare, permettant à Kei de rester au piano. Sa voix explose sur un final a en donner des frissons.
Retour au calme pour la dernière chanson, Kienaide, avec forcément le discours tire-larme avant. "C'est la toute première chanson que j'ai écrite de ma vie. Mes parents insistaient pour que j'entre à l'université. Je me disais que si ils voyaient mes CD en rayons, ils seraient rassurés. C'est pour ça que j'ai voulu composer des morceaux originaux. Maman, papa, est-ce que vous êtes rassurés maintenant que je me teins au Budokan ?"
Elle a fait de son mieux pour ne pas pleurer durant toute la chanson, et les larmes ont coulé sur les derniers vers.
Elle revient sur scène pour le rappel sur le "arigato" de Takaramono, et après quelques annonces, enchaine le nouveau titre très rock Heart ni Heart et termine avec le sourire sur Saboten Girl.
Vient ensuite le salut final avec tous les artistes sur scène où tout le monde semble lâcher la pression et s'amuser. Un moment adorable.
Même si il y a eu des moments grandioses où elle a pu faire une démonstration de tout son charisme, j'ai plus l'impression que c'est la Aina proche de son public, celle qui aime s'amuser sur scène avec sa troupe, qui était présente sur scène. Elle est apparue sur scène vêtue de noir et envoûtante sur la première chanson et c'est en faisant le pitre qu'elle tire sa révérence.
Je note aussi que le générique de fin se déroule sur ce qui semble être une démo jamais sortie, probablement écrite pour l'occasion. Et la réalisation du film est super, se focalisant sur les fans retournant doucement à la réalité, puis sur Aina, encore sonnée, acclamée par son équipe.
Un magnifique concert, et une très belle revanche sur "Kisô Honnô", le live de 2021 au Osaka Jô-Hall. Elle avait le potentiel, maintenant elle a la maîtrise !
On pourrait penser qu'une date au Budokan est plutôt une occasion d'en mettre plein le vue (j'en ai eu plein la vue, du reste), mais j'ai aussi toujours trouvé que c'était une salle très spéciale, "à taille humaine" de par son architecture octogonale, et j'ai senti qu'Aina l'avait très bien compris et a tiré parti de toute la beauté du lieu pour en faire un show exceptionnel, qui reflète tout le spectre de sa personnalité et de ses capacités. Ce qui le classe directement dans mon Top 1 personnel des concerts au Budokan.