Dead Novalys a écrit :
Tu n'as pas lu les pages précédentes de ce sujet apparement...
Il faut bien dire ce qui est : le nazisme a toujours fasciné le rock, d'une manière ou d'une autre. Ce qui ne veut pas dire que cette fascination est une marque de sympathie, bien au contraire... mais que ce soit Lemmy qui collectionne les croix de Malte, David Bowie qui fait le salut nazi en arrivant à la gare Victoria, les punks et leurs croix gammées, ou les paroles de "Today your love, tomorrow the world" des Ramones, on retrouve cette référence. Pour plusieurs raisons. D'abord la raison punk de base : provocation pure et simple. Besoin pour les punk de s'affirmer comme méchant, associaux, et de casser un tabou qu'ils ne comprennent pas toujours. Plus d'un s'est fait démolir la gueule à coups de barre de fer pour ça. Besoin aussi de rejeter l'héritage de la seconde guerre mondiale, le côté Anciens Combattants : ces jeunes qui n'avaient pas connu la guerre en avaient marre d'entendre parler de tout ça, du respect qu'il fallait montrer à ceux qui s'étaient battus, etc. Donc rejet total.
Après derrière la provoc' il y a un truc plus difficile à admettre. C'est une forme de fascination pour ce que le nazisme peut représenter, c'est à dire le mal absolu. Un peu comme le satanisme, justement un autre motif de fascination dans le rock... Il y faut ajouter la personnalité d'Hitler et, là encore, la fascination pour ce personnage charismatique au point de faire basculer tout un peuple dans la folie et le meurtre. Bowie a d'ailleurs déclaré qu'Hitler était la première rock-star... et difficile de ne pas peenser à Mick Jagger chantant "Sympathy for the devil" à Altamont... Il y a donc bien une forme de romantisme noir, glauque même, dans le rock ; et pour revenir à Joy Division, c'est bien une piste vers le gothique... Joy Division qui était d'ailleurs fan de Bowie période berlinoise (la période où il aura son geste déplacé) au point de trouver son premier nom dans une de ses chansons : Warsaw
Excellente analyse - je rajouterai encore un point: la fascination pour l'imagerie nazie, le décorum, les uniformes, le sens de la mise en scène (ils avaient tout compris sur le pouvoir de l'image, bien aidé par des artistes comme Leni Riefenstalh). Ce côté sinistre avait de la gueule et ce n'est pas pour rien que Lucas s'en est fortement inspiré quand il s'est agit de trouver le look de l'Empire. D'où aussi les képis de Page, mi-dérision mi-look. Je continue d'ailleurs à penser que c'est ce look qui fascine une partie des néo-nazis, peut-être même parfois plus que les idées nauséabondes.