lalimacefolle a écrit :
Voltaire à dit 'je ne suis pas d'accord avec vous mais je me battrai jusqu'a la mort pour que vous puissiez le dire' et c'est ça qui me fait peur. Parce que alors, on va bientot déraper vers des trucs pas beau... Comment proner la liberté d'expression si l'on refuse que certains mouvements (meme s'ils ne racontent que des conneries abominables) puissent parler? C'est justement en pronant le débat d'idées, que l'on arrivera a enrayer les fachos, pas en les évitant et en les muselant, car c'est justement ça le fascisme...
c'est pas si simple... c'est une belle utopie, mais la "démocratie" n'est pas basée sur le nivellement des valeurs et l'absence d'interdits idéologique. il faut des gardes fous. mais aussi des garde fous aux gardes fous.
un système trop permessif est dangereux (weimar en est l'exemple le plus évident... système institutionnel basé sur la transparence du scrutin, très proportionnel, favorisant la polarisation, l'instabilité gouvernementale, et donc l'émergence d'alliances "douteuses" avec des factions extremistes qui sont autorisées par une vision idéaliste et utopique de la démocratie... d'ailleurs, c'est ce genre de système qui est en echec en Israel par exemple, et favorise l'expression et l'application d'idées de l'extreme droite sionniste, pourtant minoritaire !)
pour moi, ce n'est pas en les laissant s'exprimer qu'on les combat, car la raison est secondaire dans une bonne partie de l"engagement politique", et en particulier de l'engagement
militant.
il fonctionne plus par rapport à des
appartenances (cf- travaux paul lazarsfeld etc), des
shèmes d'interprétation du monde intériorisés lors de la socialisation (intégration dans les comportement à travers l'
habitus), par des mécanismes de rétribution psychologique et psychosociaux en partie inconscients (cf- "le jardin des délice démocratiques" de ph Braud).
le discours raisonné n'a donc que peu d'effet (et à court terme seulement en général.)
comme je l'avais dis dans un autre débat, la démocratie "
absolutiste" autorise et permet de se développer en son sein des idées anti libérales et démocratiques, et porte donc en elle sa propre perte.
c'est le 1er paradoxe de la démocratie.
il y a alors plusieurs formes d'autodestruction mécanique, de mutation destructrice endogène :
-
émergence de mouvements non démocratiques & totalitaires (car tout ce qui n'est pas non-démocratique n'est pas totalitaire, bien entendu...)
-
émèrgence de mouvements séparatistes ou identitaires qui se différencient de l'identité collective de référence (dans nos sociétés, la nation). ainsi voit-on apparaître lers débats et questionnements sur le
multiculturalisme, etc. et leur rapport à la
citoyenneté, c'est à dire l'appartenance à une communauté socio-politique)
(le
2nd paradoxe de la démocratie est de s'ériger elle-même en valeur absolue tout en pronant le relativisme absolu des valeurs !
)
la liberté absolue d'expression revient à nier que certaines valeurs sont une expression + noble de la nature humaine, une sorte de nihilisme ("plus de Dieu", plus de hiérarchie...) qui
ME semble dangereux. si "chacun peut penser ce qu'il veut", et que "chacun peut exprimer ce qu'il veut", la dérive est possible...
(de même qu'il est très difficile d'établir la limite entre dresser des barrières morales face aux idées extremistes, et dresser de tels barrières qu'on vire soi-même à l'extremisme !!! c'est un peu le pb des USA je trouve... et des systèmes puritains en général)
donc c'est hyper casse-gueule quôaaaaaaaaa !!!!
NB > il n'y a pas de jugement de valeur là(sauf sur le fascime...), c'est du constat !!!