sarssipius a écrit :
'tains les gars c'est bien beau mais revenez un peu de l'utopie (et pourtant j'en suis un) et dîtes vous bien que face à certaines idéologies et leurs méthodes... Et bien on va pas rester assis à leur faire des bisous!!!
Bien sûr qu'ils auraient préféré rester maçon ou enseignant... Mais le jour où ils ont du aller au front ils l'ont fait pour eux, leurs enfants et directement pour nous... HEUREUSEMENT QU'ILS ONT RESISTE... Et de façon violente... Sinon... Bah j'ose pas imaginer!!!
On va quand même pas aller embrasser le trou du cul des fascistes!!! Et un slogan comme "This Guitar Kills Fascists" n'a rien de choquant... Il parle d'un niveau idéologique... Ses chansons, sa musique est là pour montrer une alternative... Que je saches ni Guthrie, ni Morello n'ont jamais tué quelqu'un... Et encore moins à coup de guitare!!!! C'est SYMBOLIQUE c'est tout!!!!! Vous voulez tous faire taire les fachos... Qu'on les interdise, etc... Ces mecs disent...
Non laissons les parler... Et parlons plus fort!!!!
les artistes populaires font peur!
Sarssipius je vais dans ton sens!
Victor Jara (1932-1973)
Les mots ne sont pas innocents. On ne défie pas impunément le pouvoir, surtout s'il est entre les mains de dictateurs sanguinaires. Victor Jara en fit l'amère constat, payant de sa vie son engagement militant auprès de Salvador Allende au Chili.
Chantre de la révolution communiste, Victor Jara chantait le partage des terres, critiquait le conformisme bourgeois, dénonçait la répression militaire, condamnait la guerre du Vietnam…
Après le coup d'état du Général Pinochet, Victor Jara fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Il fut torturé et exécuté.
Pinochet a échappé à ses juges. Le monde de justice rêvé par Jara n'est pas pour demain.
« On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut. D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus. L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait : " On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en chour. C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. » Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).