Je suis rentré dans un magasin avec un budget de 1000 euros - et prêt à les dépenser - pour m'acheter un tout lampes (de préférence entre 15 et 30 Watts). Au début, je voulais essayer un Deluxe Reverb RI, un Princeton Reverb RI ou un Blues Jr. Ils n'en avaient pas, mais le gars m'a dit que c'était pas grave car de toute façon, tous les Fenders sont nuls. Et là, il a passé 10 minutes en fumant sa clope sur le trottoir à m'expliquer que les Princeton, les Deluxe Reverb et les Twin n'ont pas de master, donc on n'obtient jamais le son qu'on veut au volume désiré. Après, il m'a dit que la série des Hot Rod, c'est pas mieux car ils sont trop puissants, que j'allais me faire détester par mon groupe et par les ingés son dans les salles. Puis, tout un laius sur le fait que de toute façon, le vintage c'est de la merde, qu'à l'époque, tous les musiciens de studio utilisaient ces amplis parce qu'il n'y avait rien d'autre et que les sonos dans les salles étaient pourries ...
Un peu amusé, je lui ai demandé s'il ne valait pas encore mieux acheter un Vox (vu qu'il y a un master et un volume). Le gars m'a dit que non, que les Vox sont pourris, pas fiables avec un son qui sature trop vite et une reverb à chier ... bref, fallait rien acheter du tout, quoi ...
Je l'ai écouté bouche bée sans intervenir. Franchement, il était super sympa, il n'avait pas l'air de vouloir mettre fin à la discussion, il fumait sa clope à l'extérieur avec l'air un peu désabusé quand même, et clairement, il ne tenait pas à ce que je mette mon pécule dans son mag - un mag très connu de Pigalle, je précise - ni même à ce que j'essaie quoi que ce soit, alors que j'étais le seul client et qu'on était en milieu d'après-midi en semaine. Je n'ai pas voulu le déranger plus que ça, je l'ai remercié, je suis parti, et j'ai fini par acheter un Blues Jr. (Lacquered Tweed avec V30) dans le mag à côté.
"Il n'y a pas d'autre moyen que de faire l'animal (grogner, fouir, ricaner, se convulser) pour échapper à l'ignoble : la pensée est parfois plus proche d'un animal qui meurt que d'un homme vivant." G. Deleuze, F. Guattari