RFM a écrit :
Qu'elle te soit rendue au centuple, cher 'Hawkeye'.
Notamment, et pour commencer, par cette Shelby (amie), m'autorisant un passage de cinq à six :
Sachant que je navigue pour ma part en des eaux nettement plus modestes... et conformes à mon usage.
La Six j’ai jamais osé ou aimé, souvent trop lourde, trop large…
Mais l’Aquilina Shelby que tu montres est spectaculaire sous les feux de la rampe : belle table, très belle touche…
La Cinq me suffit : poids très très correct avec ma DB5 ( environ 4 kgs).
L’adaptation à la 5 en Si grave n’a représenté aucune difficulté.
En revanche, la quarte en Do de la 6 cordes me gêne tout le temps : je cherche toujours le Si d’une
guitare (soit le monde des "petits" diapasons ; et je n’ai pas trouvé le temps de m’intéresser ou de m’accoutumer à la Fender Bass VI et ses "petits" 30 pouces ; sans doute devrais-je creuser ou recreuser ce sillon).
Tu évoquais la modestie de tes besoins… Je n’ai pas l’impression que la 5 nous entraîne du côté de la démesure (ou de l’
hubris comme
"ça" se parle depuis peu pour faire chic dans les salons parisiens et montrer son allégeance sur les plateaux de télévision au dernier chic à l’heure où on veut faire semblant de penser et incarner le
"sinthome" extatique).
À un moment, j’ai vraiment ressenti l’envie incompressible d’un gros grave, à quatre pas du Mi, et c’est tout.
D’ailleurs, je sollicite le Si grave avec mesure somme toute.
Mais il est là.
Et il rassure, comme un garde-fou pour le vertige
.
Enfin, cette modestie que tu soulevais est toute à ton honneur et à ta vraie singularité, celle qui se manifeste sans faute à l’écoute des foisonnants kaléidoscopes et autres rhizomes de ton SoundCloud, jusqu’à cette toute fraîche
vue du ciel…
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.