Vous et les livres...

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Zorzi
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Tout ça c'est un peu casse-burne comme lectures.

Je viens de finir Le Désert de l'amour de Mauriac et je biche sur Isabelle d'André Gide en ce moment. Les vieux pots, on y faisait de l'excellente cuisine. C'est superbement écrit. Et j'ai encore Un balcon en forêt de Julien Gracq qui m'a l'air plus que prometteur.
Blow Up
Les mecs qui se mettent a lire Barrès pour se donner un style, ça me fait un peu penser à ça.

"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
rapideyemove
Comme un autre l'entendait : "Tout est si lent, si lourd...".
Si j'avais le temps.

Barrès, bof, bof, ré–bof, et dix de der'.
La der' des der'...

Par exemple, deux trilogies aux titres rudement évocateurs du Président de la Ligue des patriotes, de 1914 à 1923, où il avait remplacé le doux Paul Déroulède :
Le Culte du Moi (1888–1891) et Le Roman de l'énergie nationale (1897–1902).

Tout un programme...

De toute façon, j'ai la faiblesse de me cantonner résolument à l'auteur de La Montagne magique, lequel eut bien chaud à Berlin et ailleurs, durant certains jours de 1933, pas à celui de La Colline inspirée.

Être à bonne hauteur, ainsi.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Raphc
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rapideyemove a écrit :

De toute façon, j'ai la faiblesse de me cantonner résolument à l'auteur de La Montagne magique
Être à bonne hauteur, ainsi.


Pas encore eu le courage de l'escalader celle là. Elle attend toujours sur l'étagère.
jules_albert
barrès je ne connais pas, par contre je sais que debord avait une certaine sympathie pour léon bloy (cf. georges laffly, "mes livres politiques", à moins que ce soit dans sa correspondance).
c'est une bonne chose qu'apostolidès se soit attelé à la bio de debord car il connaît très bien le sujet.

je veux signaler que j'ai lu un très bon roman de javier cercas, "les lois de la frontière" (actes sud). la première partie du livre parle des bandes d'ados délinquants dans l'espagne de la fin des années 70, juste après la mort de franco. certains de ces jeunes, comme "el vaquilla" ou "el torete" furent recrutés pour faire des films où ils jouaient leur propre rôle (ce genre fut appelé cinéma "quinqui"). cercas s'inspire d'eux pour composer ses personnages. la confusion de l'âge adolescent est fort bien décrite dans le roman. on y voit la porosité des barrières sociales à cet âge-là : un des personnages (dit "gafitas", en français "binoclard") issu de la classe moyenne se retrouve dans la bande composée de jeunes d'extraction beaucoup plus pauvre.

la deuxième partie reprend les mêmes personnages mais une vingtaine d'années plus tard... pendant ce temps, la drogue (héroïne) a fait des ravages, beaucoup sont morts et les survivants sont très mal en point. "binoclard", devenu avocat, va assumer la défense de son ancien chef de bande devenu entre-temps le délinquant le plus célèbre d'espagne.

je l'ai lu en espagnol, c'est très réussi, tout particulièrement le personnage féminin (tere, inoubliable). je ne sais pas si la traduction française rend bien le côté poignant de cette histoire d'amour, d'amitié et de violence sociale.

https://es.wikipedia.org/wiki/(...)ntera




Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
rapideyemove
Raphc a écrit :
rapideyemove a écrit :

De toute façon, j'ai la faiblesse de me cantonner résolument à l'auteur de La Montagne magique
Être à bonne hauteur, ainsi.


Pas encore eu le courage de l'escalader celle là. Elle attend toujours sur l'étagère.


Nul doute qu'elle saura, par exemple, patienter à côté de l'exceptionnelle tétralogie, écrite durant l'exil suisse puis américain, Joseph et ses frères.
(Les Histoires de Jacob, 1933. Le Jeune Joseph, 1934. Joseph en Égypte, 1936. Joseph le Nourricier, 1943.)

Ou à côté du Docteur Faustus, de 1947.

Ou, enfin, à deux pas de ce livre aussi court qu'infini, écrit en 1911, Der Tod in Venedig, soit au plus vrai La Mort à Venise, puisque Thomas Mann, on le sait bien, n'a jamais publié de livre qui s'appelât "Mort à Venise".
Comme quoi, parfois, un petit "La" requiert de notre part une certaine attention .

Où l'on découvrira bien, en même temps que le personnage principal, un homme inquiétant aux cheveux roux dans les rues de Münich, et comment dans l'œil effaré d'Aschenbach, l'écrivain, s'obstinent encore les êtres, vus de loin, et leurs silhouettes portées à terre, tous réduits à des signes noirs errant sur les sables aveuglants de la grande lagune, devenue soudain l'image vivante d'une plaque photographique, nostalgique et sereine.

Encore, et toujours, « l'écriture de l'ombre», (σκιαγραφία, skiagraphia), périphrase coutumière par laquelle les vieux vieux Grecs désignaient à la lumière ce que nous nommons la peinture.

Et puis, appeler son héros Aschenbach, ce qu'on peut tenter de traduire en français par «le ruisseau de cendre », faut quand même oser.
Pour ne rien dire du « Bach de cendre », ce qui ne serait pas mal, non plus .

Aisément trouvable en poche, la traduction française de Philippe Jaccottet est un chef–d'œuvre.
Si les éditeurs n'ont pas joué les ânes, le "La" doit toujours bien figurer à l'initiale du titre.

Non mais...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
jules_albert a écrit :
je ne sais pas si la traduction française rend bien le côté poignant de cette histoire d'amour, d'amitié et de violence sociale.


La traduction semble à la hauteur...la couverture m'avait fait de l'oeil et résultat, une bien bonne lecture
Blow Up
Pour changer un peu de la littérature bourgeoise, quelques ouvrages plus que jamais d'actualité

"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Blow Up a écrit :
Pour changer un peu de la littérature bourgeoise, quelques ouvrages plus que jamais d'actualité


Le topic de la décharge syndicale, c'est pas lá...
Blow Up a écrit :
Les mecs qui se mettent a lire Barrès pour se donner un style, ça me fait un peu penser à ça.



Un style ? Quel style ? Se mettre à lire ? Je ne vois ni rapport, ni logique mais un éclaircissement est le bienvenu. Le type de la vidéo est étudiant en médecine, le dernier péquenot pouvant donc prétendre appartenir à une "aristocratie des lecteurs" (chose qui, sur le fond, ne veut rien dire).

Quant à Barrès, se frotter à sa conception assez singulière de la Nation est rafraîchissant, à défaut d'être salvateur. Ni "française" "à la Rousseau et à la Renan", ni "allemande" "à la Fichte et à la Herder" (ce que certains qui font autorité ont soutenu, notamment Sternhell, mais je crois Sternhell francophobe), la Nation comme tempérament qui se construit et se polit par héritage et successions générationnels est avec le recul sensée et équilibrée. Sensée, parce qu'elle se veut pleinement historique tout en n'étant pas une ou la fin de l'Histoire. Équilibrée parce qu'elle ne prétend pas être rupture et s'inscrit dans un temps assez long.

Le temps long de Barrès est le point où je me détache de ses vues et je reste jacobin et très "hussard noir". La République volontariste peut et doit construire une Nation (via l'instruction publique ou son armée, mais pas seulement bien entendu) et peut le faire sur un temps plus court (la période 1880-1918, même si ce fut a un prix immense, le prouve historiquement).

Précision sémantique pour terminer, j'écris plus haut "Nation comme tempérament" là où Barrès évoque bien sûr la "race". Mais en ces temps télevisuels dominés par les poissonnières blondasses et l'infotainment larmoyant en quête des HLPSDNH, ce genre de subtilité est à éviter.

Et on trouve Barrès assez facilement (entre autres les trilogies du Culte du moi et du Roman de l'énergie nationale) sur le web au... Livre de Poche (éditions des années 70).
Raphc
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En ce moment je continues mon parcours dans l’œuvre d'Albert Londres.
Après "Les forçats de la route" (sur le tour de France, que je recommande) j'ai enchainé sur son voyage au Japon (très bon, et sa vision sur la politique internationale en 1922 vaut le coup).
Ensuite ses commentaires de guerre (1914), intéressant, mais quand même beaucoup moins que d'autres livres sur la grande guerre écrits des deux cotés du Rhin je trouve.

Par contre je viens de finir "Au Bagne" sur Cayenne, absolument génial. Et je continues avec "L'homme qui s'évada", histoire de Dieudonné, condamné à tort pour ses sympathies avec la bande à Bonnot, qui s'évada plusieurs fois avant d'être réhabilité après les campagnes menées par Albert Londres, qui mèneront aussi à la fermeture du bagne.
jim204
  • jim204
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Je me suis plongé dans les recueils de nouvelles de hernest Hemingway. Je dis les recueils car j'en ai dégotté au moins 5 à la FNAC, j'avais des coupons cadeaux et envie de me faire plaisir.

Bon, je n'en suis qu'au premier, mais ce qui me surprend c'est la force de chacune de ces nouvelles. Je suis un fan de ses romans mais ce qui est exprimé en moins de dix pages, voire une ou deux seulement est intense.
On se croirai dans un extrait pris au hasard d'un roman inconnu. Tout y est, l'environnement, le contexte, les personnages; Il peut y avoir de gros trous, mais ils ne gênent en rien au déroulement du récit.

Ce mec était une machine à roman, ça devait fourmiller dans sa tête.
Lao
  • Lao
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  • #4287
  • Publié par
    Lao
    le 15 Nov 2015, 09:03
Prussik a écrit :

Le topic de la décharge syndicale, c'est pas lá...

Le topic désétilic cé pô la!


Je viens de finir les 2 premiers tomes du cycle des démons de Brett. Très bons romans pour des amateurs de Fantasy, se lisent comme du petit lait.
jim204
  • jim204
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je viens de voir "promenons nous dans les bois" de bill bryson
c'est plutôt nul bien que j'ai bien ri, mais ca m'a énormément rappelé le livre, lisez le, il est très bon.
Invité
Superbes vos propositions. Les présentations donnent envie de s'y intéresser en tout cas.

Dernier livre lu: Le capitaine Fracasse de Théophile Gautier. J'ai trouvé que c'était moderne pour l'époque et l'humour très fin. Les ambiances cruellement bien détaillées, ciselées mais pas ennuyeuses.

En ce moment sur backstage...