C'était clairement un coup d'Etat organisé, avec fausses informations montées par l'équipe de son rival Ion Iliescu, que tous les médias occidentaux ont gobées. C'est donc plutôt l'anniversaire du symbole de la désinformation médiatique:
Citation:
Récapitulons les faits. Le 15 décembre 1989, une poignée de personnes se rassemblent devant la maison du pasteur réformé d'origine hongroise Laszlo Tökes afin d'empêcher son arrestation par la Securitate, la police politique du régime communiste. Le lendemain, la police intervient pour disperser la foule. Cette action en force échoue et radicalise les manifestants qui lancent le slogan «A bas Ceausescu!». Le 17 décembre, celui-ci décrète l'état d'urgence et les forces de l'ordre tirent sur la population civile. Trois jours plus tard, des dizaines de milliers d'ouvriers rejoignent les manifestants, l'armée fraternise avec eux et se retourne contre les agents de la Securitate. Le lendemain, le Conducator se fait huer à Bucarest et s'enfuit. Le jour de Noël, lui et son épouse Elena sont rattrapés, «jugés» et exécutés sur-le-champ.
Lors de ce procès caricatural, Ceausescu est accusé d'être responsable de la mort de 60 000 personnes. Or, quelques jours auparavant, les images du charnier de Timisoara avaient été diffusées par les télévisions du monde entier. C'est ainsi que fut montée la première affaire de désinformation médiatique à l'échelle planétaire. En réalité, les émeutes de Timisoara avaient fait une centaine de victimes. Des cadavres avaient été exhumés par la Securitate, qui avait changé de camp, pour servir à cette macabre mise en scène. L'équipe du président Ion Iliescu et du premier ministre Petre Roman, qui allait «confisquer» la révolution à Bucarest, avait besoin d'une forte légitimité pour fusiller le couple Ceausescu.
Deux semaines plus tard, les médias occidentaux firent amende honorable et dévoilèrent la supercherie. Néanmoins, des questions embarrassantes hantent toujours la mémoire de ceux qui furent impliqués bon gré mal gré dans cette affaire de désinformation. Aujourd'hui même, les réponses se font attendre et le brouillard qui entoure cette affaire ne s'est pas dissipé. Est-il trop tard pour éclairer cette histoire ou est-il trop tôt?
Il semble que ce soit des enregistrements de la répression armée diffusés dans les haut-parleurs qui ont provoqué les cris dans la foule.