Citation:
La circulaire Léo Peeters.
Est-ce le signe du printemps ? La fièvre communautaire est de nouveau montée d'un cran cette semaine par la publication de la circulaire Peeters, ministre de la Région flamande. Dorénavant il ne suffira plus aux francophones des communes dites "à facilité" de la périphérie bruxelloise et des Fourons de souhaiter une fois pour toute d'être traités dans la langue française et de recevoir les avis, courriers, invitations à payer les taxes en français. Il faudra chaque fois en faire la demande qui ne pourra pas être refusée, les droits des francophones sont coulés dans la Constitution.
Cette circulaire est bien entendu perçue comme vexatoire par les francophones et illégale. Les bourgmestres (souvent francophones) portent l'affaire au Conseil d'Etat qui doit statuer sur la conformité constitutionnelle de la circulaire.
La version flamande est toute autre:
Face au bourgmestre de Linkebeek (commune à 80% de francophones) Christian Van Eyken, le ministre a répété son credo:
"On veut montrer clairement la signification des facilités; elles servent à aider les gens à s'intégrer, et, après une certaine période, à parler le néerlandais. Elles doivent s'éteindre d'elles-mêmes.".
Bref l'éternel problème de la défense de l'homogénéité du "territoire" flamand contre une certaine mauvaise volonté et un certain impérialisme francophone.
Les partis francophones, PRL-FDF en tête montent au crénau et tentent de créer un front des francophones. Des voix persistantes et coordonnées parlent aujourd'hui de réunir ces communes à facilité à la région bruxelloise ... A faire hurler les Flamands évidemment pour qui ils serait inimaginable de perdre un centimètre carré de leur territoire.
Les gouvernement, qui souhaite aller jusqu'en juin 99, fin de la législature, adopte un profil bas. Pas de commentaire si ce n'est pour rappeler que les différents entre Communautés ne regardent pas le pouvoir fédéral et que des institutions ont été créées pour les résoudre dans le cadre de la Constitution. A moins que, le jeu s'envenimant, tous les acteurs, opposition en tête, ne s'aperçoivent qu'après tout, de bonnes petites élections anticipées ne feraient pas de tord. Question de noyer le débat en cours pour plusieurs mois (police unique, réforme de la justice, enquêtes boiteuses, bruits de manifs, décumul des mandats, proçès géant sur les financements de partis) et d'obtenir ainsi un répit en détournant l'attention au profit de la bataille électorale. En Belgique, tout peut arriver. Même le pire.
C'est proprement scandaleux ! C'est à croire que le français n'est pas une des langues officielles de la Belgique !