Paroles en anglais : coup de gueule !

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cdmat76
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lemg a écrit :
cdmat76 a écrit :
Il existe des tas de bonnes chansons avec un texte pas très fortiche, des bonnes chansons avec une musique de merde je n'en connais pas...
moi, 2006


Je vais être dans l'obligation de te réclamer des droits d'auteur sur cette phrase.
Désolé.

nous réglerons cela au tribunal très cher!

:mdr: :mdr:
blckwarrior
je trouve normal que la majorité des groupes ou artistes chantent en anglais,juste pour une question d'harmonie.....la langue anglaise se marie le mieux avec la musique en général.......c'est mon avis,après c'est une question de gout ou d'égo.......et le fait de ne pas toujours comprendre les paroles ne m'a jamais dérangé.......
jzu
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    jzu
    le 26 Août 2006, 00:17
Bolanboogie a écrit :
Eh bien accepte qu'il y ait des gens qui aient été marqué par autre chose que de la musique francophone. Moi Noir Désir, je trouve ça écoutable, mais franchement en tant que chanteur ça m'a jamais troué le cul pour parler vulgairement, alors que les Faces, Guess Who, Led Zep, Deep Purple et Aerosmith oui, ça ça me parle + à moi, je m'exprime plus facilement et je me fais + plaisir quand la musique que je fais me parle et me rappelle ce que j'aime, même si elle ne parle pas toujours aux autres.

Mais d'où sors-tu que je voudrais interdire l'anglais ? C'est pour toi un sujet si sensible en fait que tu veux à tout prix faire de moi un terroriste intellectuel ? Car voici entre autres ce que j'ai vraiment écrit :

Citation:
En fait, je ne suis pas contre l'anglais. Il ne s'agit surtout pas de défense de la langue française, ce genre d'insanité. Certains des groupes que j'ai chéri dans le passé (les Dogs ! les Thugs !) chantaient en anglais, ça ne me dérangeait pas, car c'était vraiment leur idiome. Quoiqu'à la réécoute, l'accent de Dominique Laboubée était, euh, perfectible.

Et :

Citation:
Bon, sérieux, il y a des groupes qui chantent en anglais qui me tiennent à coeur. The Elektrocution, par exemple, qui sont des Normands anglophones bon teint. Detroit sur Seine, baby!

Je ne parle pas de plein d'Anglo-saxons qui m'ont marqué, évidemment. Tu crois peut-être que ma culture est purement francophone ? Aerosmith, tiens, tiens... j'étais à leur premier concert à Paris. Tu vas me dire que c'était par hasard ?

Entendons-nous bien. Je serai le premier à me ruer sur une nouvelle vidéo de Son House ou de Hound Dog Taylor apparaissant sur Youtube. Oui, j'écouterai toujours les Seeds, les 13th Floor Elevators ou le premier album du Pink Floyd. Les trois premiers albums des Stooges sont des chefs-d'oeuvre absolus et je suis prêt à y ajouter Metallic KO (mais là, c'est du vice). Gene Vincent ? Tiens donc. Otis Redding ? Rhaaa. D'ailleurs, je remets de ce pas l'intégrale Stax sur la platine.

Et je comprends très bien qu'on veuille se consacrer au rock, au blues, etc. sous la forme qu'ils avaient déjà il y a trente ans. Certains le font très bien, j'en suis même fan, et c'est normal que le chant soit en anglais dans ce cas : quand on joue de la musique « traditionnelle » (désolé, mais le rock and roll va sur ses 50 ans, encore plus pour le blues), on l'accompagne de la langue qui va avec. Mais quand tout le monde s'en contente, et on n'en est pas loin d'après les réactions sur ce topic, j'appelle ça de la sclérose.

Bolanboogie a écrit :
Maintenant toi t'aimerais le beurre et l'argent du beurre, t'es marrant ce sont nos influences qui nous forgent, encore une fois si il existait tant de bons chanteurs francophones de rock que ça peut être que plus de gens apprendraient à chanter en les écoutant et finiraient par chanter du rock en français, mais manque de pot les meilleurs chanteurs sont très très majoritairement anglophones, et quand tu vois Bertrand Cantat que vous semblez aduler, ben même si niveau chant c'est très bien, tu regardes Mick Jagger à côté et tu vois ce que c'est qu'une star, et c'est ça qui fait rêver quand t'apprends à chanter étant adolescent, être une star. Pareillement que j'ai appris appris la guitare en voulant être pas Patrick Rondat mais Keith Richards, parce que d'un côté t'as le truc dont tu te fous (au moins au début): la technique, et de l'autre côté t'as ce que tu attends d'une guitare, la classe (et je t'explique pas pour quoi en faire...).
Et moi des musiciens et chanteurs qui ont vraiment le charisme de stars en france j'en connais pas un seul, comment veux-tu qu'on les prenne comme modèle même avec toute la volonté du monde?

Sutout, je constate que tu ne cites aucun chanteur français (ou belge, suisse, etc.) chantant en anglais. C'est marrant, ça, leur charisme ne semble pas plus développé que celui des chanteurs francophones. Je confirme : non seulement la langue ne suffit pas, mais elle n'a rien à voir avec ce fameux charisme.

Les gens qui m'attiraient quand j'avais 18 ans n'étaient pas des stars. C'étaient des gens qui faisaient leur truc à eux. Qui inventaient leur propre musique. Autant j'adorais les Flamin' Groovies, autant je voulais faire comme les gens de Père Ubu, des Ruts ou du Gang of Four : jouer ma musique à moi. Mais pourquoi ? Remontons encore une année en arrière...

Remontons à Bijou, pétris de culture fifties et sixties, vus avec intérêt. Ensuite, Téléphone, qui recyclaient les années 60 et 70 ; j'étais comme tout le monde debout sur mon siège devant ces inconnus parce que ce qu'ils faisaient était littéralement inoui à cette époque. Jusque là, rien que de très banal, mais, mais...

À un concert de Métal Urbain, je me suis retrouvé à deux mètres de Clode Panik qui éructait un « Paris Maquis » incendiaire devant des synthés hurlants et des guitares pourries, et là, là, ça a été un flash total, irrémédiable, absolu, définitif, le genre de truc qui marque à vie. Après ça, il n'était tout simplement plus possible de copier les grands maîtres en espérant arriver à leur niveau au bout de dix ans, il fallait faire quelque chose de personnel, il fallait créer son propre idiome, il fallait exister par soi-même.

Voilà, on dépasse en fait la question de la langue ; elle dérive directement de l'approche qu'on a de la musique. La mienne, d'approche, est largement minoritaire ici ? La belle affaire. Comme si je n'en avais pas l'habitude. Comme si j'allais me mettre à copier en moins bien ce qui a été fait avant par d'autres, ce qui semble la vocation de plein de gens ici. On peut appeler ça comme on veut, de la fierté, de la connerie : j'assume tout, tête haute.
jzu
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    jzu
    le 26 Août 2006, 00:31
ZePot a écrit :
jzu a écrit :
Oui. Ce que je voudrais moi, ce sont des gens qui hurlent en français. Pas tous, hein, quelques uns, ça me suffirait. Qu'on ne me dise pas que ce n'est pas possible, j'en ai vu quand j'avais 17 ans, et ça, ça m'a marqué.


Attends un peu mon gars... un mois ou deux...

J'attends de pied ferme...
ZePot
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    ZePot
    le 26 Août 2006, 02:04
cdmat76 a écrit :
Doc Loco a écrit :
Tout arrive, je suis d'accord avec Bolanboogie .

pareil!
et même je surenchéris! Si le texte n'est pas que sa musicalité, le sens n'en est qu'une valeur ajoutée à mon avis. Et ce même en français. Pour moi cette séparation française du texte et de la musique est un contre sens complet, pour moi le texte se sépare en deux, sa musicalité et son sens. Les chansons de Brassens sans son génie mélodique (imaginez ça sur l'air du "petit bonhmme en mousse" pour vous faire une idée :roll, ça ne vaudrait pas un kopek. Mais il se trouve que la plupart de ces mélodies et des ses harmonies sont extrêmement chiadées, en clair la forme musicale qui porte les textes est excellente et le texte, en sus, est de qualité... Vous pouvez prendre d'autres exemples évidemment. La musique (entendre les intruments, mais aussi la musicalité du texte, indépendemment de son sens) est le coeur de la choses.
Il existe des tas de bonnes chansons avec un texte pas très fortiche, des bonnes chansons avec une musique de merde je n'en connais pas...
moi, 2006
Cette notion de musicalité du texte est particulièrement importante pour moi. En particulier dans la comparaison anglais/français. La différence fondamentale entre l'anglais et le français, comme cela a déjà été évoqué, c'est l'accent tonique... Le langue anglaise (mais aussi l'italien, l'espagnol...) au contraire du français est pourvue d'une musicalité naturelle due à cet accent. Les gens qui traduisent certaines paroles de chansons d'anglais en Français en disant "oui mais regarde si on traduit cela ne passe pas du tout" ne démontrent qu'une seule chose, c'est qu'ils n'ont rien compris du tout à la langue de Shakespeare. Si ces chansons fonctionnent en anglais, c'est grâce à la musicalité naturelle du texte, le sens éventuel n'est qu'un bonus, la chanson n'en a pas besoin pour fonctionner. Simplement en traduisant, on plaque des intonations françaises et on fait perdre au texte toute sa musicalité, reste donc le sens, c'est à dire parfois pas grand chose.
Que le texte ne raconte pas grand chose, ce n'est pas la préoccupation première, du moment qu'il sonne.
J'ajoutes que je rejoint Bolanboogie sur un autre point : on est le produit de ses influences. Quand je compose, des mélodies me viennent naturellement à l'esprit, mais ces mélodies par leur structures "collent" à la langue anglaise, je ne peux pas coller un texte en Français dessus, sinon, cela ne fonctionne pas la plupart du temps. Pour écrire un truc en français, j'ai besoin de le penser en français, sinon, 9 fois sur 10, cela ne fonctionne pas...


j'ai longtemps été de ton avis, mais toutes ces considérations théoriques se sont avérées n'être que de la branlette intellectuelle: depuis un an je travaille à traduire en francais mes vieilles chansons, et tu n'imagines pas à quel point certaines sont devenues meilleures, bien meilleures, des chansons justement, pas juste de la musique.

juste un désaccord: des "bonnes" chansons (en tout cas reconnues) avec une musique de merde, dans la chanson francaise, c'est pas ce qui manque. Brassens, Renaud, tout ca c'est à la limite du foutage de gueule souvent...
JumpingJack
Ben moi y'a un groupe récent qui a marqué mon adolescence (c'était y'a pas longtemps, j'ai 25 ans) et qui chante en français (la plupart du temps), et c'est Mass Hystéria. Y'a de l'émotion qui passe, de la musicalité et tout et tout... et c'est en français, comme quoi y'en a quand même.

Perso, j'aime la musique quelle que soit la langue, mais je trouve quand même dommage que des groupes français écrivent en anglais juste parce-que c'est plus facile, ça passe mieux même si tu dis des trucs simples. T'as moins l'air con si tu dis une connerie en anglais qu'en français, même si on comprends les deux. Il me semble que ce sujet n'a pas été traité suffisemment dans ces dernières pages (ou alors j'ai pas tout lu, ou pas tout compris, il faut dire qu'il est tard et que je suis fatigué)

Pourquoi aussi, des groupes anglophones font des paroles très simples, et qui passent très bien, alors qu'en français on oserait pas car ça fait débile ?
Un exemple simlpe : j'aime bien AC/DC, et j'adorais surtout quand j'était ado, mais si tu traduis leurs paroles... jamais je n'aurais écouté ça étant ado si ça avait été en français ! Pour être plus précis, je prends la chanson "shake a leg". Je la chantais à plein poumons ! Mais jamais je n'aurais chanté "secoue une jambe" devant mes potes sans avoir l'air complètement débile... Et pourtant les jeunes anglophones chantaient ça aussi, et je ne pense pas que ça leur posait vraiment de problème.

Ma conclusion simpliste est qu'on peut chanter n'importe quoi en anglais, c'est cool... c'est rock'n roll ! Mais pas en français.

Il y a donc à mon avis bien plus qu'une simple histoire de musicalité la dedans... J'aimerais mieux comprendre.
Doc Loco
JumpingJack a écrit :
Ben moi y'a un groupe récent qui a marqué mon adolescence (c'était y'a pas longtemps, j'ai 25 ans) et qui chante en français (la plupart du temps), et c'est Mass Hystéria. Y'a de l'émotion qui passe, de la musicalité et tout et tout... et c'est en français, comme quoi y'en a quand même.

Perso, j'aime la musique quelle que soit la langue, mais je trouve quand même dommage que des groupes français écrivent en anglais juste parce-que c'est plus facile, ça passe mieux même si tu dis des trucs simples. T'as moins l'air con si tu dis une connerie en anglais qu'en français, même si on comprends les deux. Il me semble que ce sujet n'a pas été traité suffisemment dans ces dernières pages (ou alors j'ai pas tout lu, ou pas tout compris, il faut dire qu'il est tard et que je suis fatigué)

Pourquoi aussi, des groupes anglophones font des paroles très simples, et qui passent très bien, alors qu'en français on oserait pas car ça fait débile ?
Un exemple simlpe : j'aime bien AC/DC, et j'adorais surtout quand j'était ado, mais si tu traduis leurs paroles... jamais je n'aurais écouté ça étant ado si ça avait été en français ! Pour être plus précis, je prends la chanson "shake a leg". Je la chantais à plein poumons ! Mais jamais je n'aurais chanté "secoue une jambe" devant mes potes sans avoir l'air complètement débile... Et pourtant les jeunes anglophones chantaient ça aussi, et je ne pense pas que ça leur posait vraiment de problème.

Ma conclusion simpliste est qu'on peut chanter n'importe quoi en anglais, c'est cool... c'est rock'n roll ! Mais pas en français.

Il y a donc à mon avis bien plus qu'une simple histoire de musicalité la dedans... J'aimerais mieux comprendre.


Tout simplement une grosse partie des double-sens, sous-entendus et expressions idiomatiques te passent au-dessus de la tête si tu te contentes d'une traduction littérale. Un peu comme si tu traduisais littéralement "Laisse béton" de Renaud à des anglais: ils diraient "qu'est-ce que c'est que cette connerie"? Parce qu'il n'y aurait pas toute la gouaille de Renaud, son ironie, ses sous-entendus qui nous paraissent évidents.
Voilà.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
JumpingJack
Doc Loco a écrit :

Tout simplement une grosse partie des double-sens, sous-entendus et expressions idiomatiques te passent au-dessus de la tête si tu te contentes d'une traduction littérale. Un peu comme si tu traduisais littéralement "Laisse béton" de Renaud à des anglais: ils diraient "qu'est-ce que c'est que cette connerie"? Parce qu'il n'y aurait pas toute la gouaille de Renaud, son ironie, ses sous-entendus qui nous paraissent évidents.
Voilà.


Certes, je l'admet. Il y a bon nombre de choses qui m'échappent dans les textes en anglais. Mais cela est-il suffisant pour dire que je me trompe totalement ? N'y a-t-il pas une once de réalité dans ce que j'ai dit plus haut ? Ta remarque s'applique-t-elle à tous les textes anglophones que nous écoutons avec entrain ?
Et de plus, à notre petit niveau de baragouineurs d'anglais approximatif, nous écrivons (enfin, je dis nous, mais moi j'écris pas en anglais...) des textes en anglais sans toutes ces nuances et ces sous entendus. N'est-ce pas alors justifié de dire que les français non bilingues (et c'est le cas de beaucoup de groupes français qui chantent en anglais à mon avis) choisissent la facilité en écrivant un texte très simple en anglais parce que ça sonne mieux ?

Bon, il faut que j'aille me coucher moi...
Bolanboogie
jzu a écrit :
Je ne parle pas de plein d'Anglo-saxons qui m'ont marqué, évidemment. Tu crois peut-être que ma culture est purement francophone ? Aerosmith, tiens, tiens... j'étais à leur premier concert à Paris. Tu vas me dire que c'était par hasard ?

Entendons-nous bien. Je serai le premier à me ruer sur une nouvelle vidéo de Son House ou de Hound Dog Taylor apparaissant sur Youtube. Oui, j'écouterai toujours les Seeds, les 13th Floor Elevators ou le premier album du Pink Floyd. Les trois premiers albums des Stooges sont des chefs-d'oeuvre absolus et je suis prêt à y ajouter Metallic KO (mais là, c'est du vice). Gene Vincent ? Tiens donc. Otis Redding ? Rhaaa. D'ailleurs, je remets de ce pas l'intégrale Stax sur la platine.

Et je comprends très bien qu'on veuille se consacrer au rock, au blues, etc. sous la forme qu'ils avaient déjà il y a trente ans. Certains le font très bien, j'en suis même fan, et c'est normal que le chant soit en anglais dans ce cas : quand on joue de la musique « traditionnelle » (désolé, mais le rock and roll va sur ses 50 ans, encore plus pour le blues), on l'accompagne de la langue qui va avec. Mais quand tout le monde s'en contente, et on n'en est pas loin d'après les réactions sur ce topic, j'appelle ça de la sclérose.

Bolanboogie a écrit :
Maintenant toi t'aimerais le beurre et l'argent du beurre, t'es marrant ce sont nos influences qui nous forgent, encore une fois si il existait tant de bons chanteurs francophones de rock que ça peut être que plus de gens apprendraient à chanter en les écoutant et finiraient par chanter du rock en français, mais manque de pot les meilleurs chanteurs sont très très majoritairement anglophones, et quand tu vois Bertrand Cantat que vous semblez aduler, ben même si niveau chant c'est très bien, tu regardes Mick Jagger à côté et tu vois ce que c'est qu'une star, et c'est ça qui fait rêver quand t'apprends à chanter étant adolescent, être une star. Pareillement que j'ai appris appris la guitare en voulant être pas Patrick Rondat mais Keith Richards, parce que d'un côté t'as le truc dont tu te fous (au moins au début): la technique, et de l'autre côté t'as ce que tu attends d'une guitare, la classe (et je t'explique pas pour quoi en faire...).
Et moi des musiciens et chanteurs qui ont vraiment le charisme de stars en france j'en connais pas un seul, comment veux-tu qu'on les prenne comme modèle même avec toute la volonté du monde?

Sutout, je constate que tu ne cites aucun chanteur français (ou belge, suisse, etc.) chantant en anglais. C'est marrant, ça, leur charisme ne semble pas plus développé que celui des chanteurs francophones. Je confirme : non seulement la langue ne suffit pas, mais elle n'a rien à voir avec ce fameux charisme.

Les gens qui m'attiraient quand j'avais 18 ans n'étaient pas des stars. C'étaient des gens qui faisaient leur truc à eux. Qui inventaient leur propre musique. Autant j'adorais les Flamin' Groovies, autant je voulais faire comme les gens de Père Ubu, des Ruts ou du Gang of Four : jouer ma musique à moi. Mais pourquoi ? Remontons encore une année en arrière...

Remontons à Bijou, pétris de culture fifties et sixties, vus avec intérêt. Ensuite, Téléphone, qui recyclaient les années 60 et 70 ; j'étais comme tout le monde debout sur mon siège devant ces inconnus parce que ce qu'ils faisaient était littéralement inoui à cette époque. Jusque là, rien que de très banal, mais, mais...

À un concert de Métal Urbain, je me suis retrouvé à deux mètres de Clode Panik qui éructait un « Paris Maquis » incendiaire devant des synthés hurlants et des guitares pourries, et là, là, ça a été un flash total, irrémédiable, absolu, définitif, le genre de truc qui marque à vie. Après ça, il n'était tout simplement plus possible de copier les grands maîtres en espérant arriver à leur niveau au bout de dix ans, il fallait faire quelque chose de personnel, il fallait créer son propre idiome, il fallait exister par soi-même.

Voilà, on dépasse en fait la question de la langue ; elle dérive directement de l'approche qu'on a de la musique. La mienne, d'approche, est largement minoritaire ici ? La belle affaire. Comme si je n'en avais pas l'habitude. Comme si j'allais me mettre à copier en moins bien ce qui a été fait avant par d'autres, ce qui semble la vocation de plein de gens ici. On peut appeler ça comme on veut, de la fierté, de la connerie : j'assume tout, tête haute.


Patrick Eudeline, sors de ce corps...

Je reconnaitrais à 200 mètres ce type de posture dandy-rock-n-folkienne, appuyée par des goûts aussi indéfinis que douteux et par une verve littéraire grandiloquante, exagérative et surtout très dispensable.




Alors quoi, je dois m'excuser d'avoir 20 balais? Regretter d'être passé à côté de concerts "choc" de rock français des années fin 70/80 ?

Même pas en rêve.




Tu sais, y a des gens qui s'en foutent de provoquer, de ressentir, ou de provoquer ce "choc", des abrutis qui apprennent simplement à jouer avant d'apprendre à se sentir différents ou supérieurs aux autres.

Et si malheureusement leur musique ne plait à toi où à quiconque autre, eh bien je ne saurais que leur conseiller de ne rien en avoir à carrer.



Au fond, francophone ou anglophone, je crois bien que je m'en tamponne.

(et hop avec la diérèse, je fais double décasyllabe triple loops avec rime sans bouger les oreilles, ouaou là je la vois, la différence, ça change tout, comme tu dis, je me suis "foutu à poil" ).

Désolé pour l'antipathie, pas que le sujet me passionne tant que ça, 1) je suis naturellement antipathique et 2) les donneurs de leçons me donnent de l'urticaire
Oh didn't I didn't I didn't I see you cryin'?
http://www.nilsmyszkowski.com
jzu
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    jzu
    le 26 Août 2006, 11:59
Bolanboogie a écrit :
Patrick Eudeline, sors de ce corps...

Je reconnaitrais à 200 mètres ce type de posture dandy-rock-n-folkienne, appuyée par des goûts aussi indéfinis que douteux et par une verve littéraire grandiloquante, exagérative et surtout très dispensable.




Alors quoi, je dois m'excuser d'avoir 20 balais? Regretter d'être passé à côté de concerts "choc" de rock français des années fin 70/80 ?

Même pas en rêve.




Tu sais, y a des gens qui s'en foutent de provoquer, de ressentir, ou de provoquer ce "choc", des abrutis qui apprennent simplement à jouer avant d'apprendre à se sentir différents ou supérieurs aux autres.

Et si malheureusement leur musique ne plait à toi où à quiconque autre, eh bien je ne saurais que leur conseiller de ne rien en avoir à carrer.



Au fond, francophone ou anglophone, je crois bien que je m'en tamponne.

(et hop avec la diérèse, je fais double décasyllabe triple loops avec rime sans bouger les oreilles, ouaou là je la vois, la différence, ça change tout, comme tu dis, je me suis "foutu à poil" ).

Désolé pour l'antipathie, pas que le sujet me passionne tant que ça, 1) je suis naturellement antipathique et 2) les donneurs de leçons me donnent de l'urticaire

J'ajoute à la fierté et à la connerie la prétention et l'exagération, no problemo, hombre. Le dandysme ? La vache, ce serait bien la première fois. Ah, Eudeline... ces références indéfinies et douteuses, sauf que, attends, j'ai bien pire en stock : Cabaret Voltaire, Farid El Atrache, les Chemical Brothers...

Pour brouiller encore plus les pistes, j'ai joué longtemps dans un groupe où les paroles étaient essentiellement en arabe. Pas du raï, hein, mais les amplis à fond les ballons.

Alors je me contretape qu'un gus ou un autre chante en anglais. Je parle de tendance. Je parle d'étouffement. C'est en me baladant sur Myspace que le malaise a grandi. Cette l'impression d'être submergé par le consensus mou de l'anglophonie, qui en fait révèle autre chose, qui révèle le manque d'imagination, le refus de prendre des risques... ceci de manière généralisée. Rien n'a changé sur le fond en matière de musique, la France reste une nation de suiveurs. Alors j'ai piqué ma crise (désolé, j'avais pas mes pilules).

Pète un coup, disait l'autre. C'est fait. Vous pouvez revenir à vos activités normales.
outmachin
Je trouve normal que les jeunes groupent chantent beaucoup en anglais (d'ailleurs, il y en a pas mal qui chantent aussi en français...), mais il faut aussi voir que les plus grandes stars chantent en anglais (souvent du fait de leur nationalité)... Je ne vois pas en quoi c'est mal de vouloir chanter en anglais. Il y a aussi tout un travail de création, comme en français, alors dire que c'est l' "option de la facilité", c'est un peu vite parler... Certes, on peut peut-être être moins exigeant sur les paroles et leur signification, mais le sens reste quand même.
Et regarde le nombre de groupes de rock qui chantent en français (car je ne vois pas ce que les artistes seuls viennent faire là dedans. D'ailleurs, je ne sais plus qui a dit que la musique de Renaud n'était pas recherchée, c'est n'importe quoi, je trouve que Renaud fait partie de celui qui fait des plus belles mélodies.) et qui sont un minimum connus comme Téléphone, Noir Désir, etc. comparé au reste... Et bien pour les jeunes groupes, c'est la même chose, il y a une minorité qui chantent en français et une majorité en anglais. Et je pense que ce sera toujours comme ça, parce que l'anglais est la langue internationale, et que tout le monde veut pouvoir être écouté "internationalement".
Lärry
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    Lärry
    le 26 Août 2006, 12:49
"Consensus anglophone " ?
mouais… juste un truc à la con, reagrde la différence de qualité en tre le rap US et le rap Français -pourtant assez réputé parrait il- la plupart du temps le flow en français sonne pathétique et en inadéquation avec tout ce qu'il est sensé représenté… rien que pour voire a quel point c'est sensible les anglais qui ont la mm lanue que les américains mais un accent différent ont une réputation nettement moins bonne en rap… c'est con ça se joue a très peu de choses… mais le fait est la c'est flow qui compte et l'accentuation.
On peut très bien transmettre ce que l'on veut faire passer rien que par des syllables ex la poésie sonore et co… 
Quand au suivisme musical français je ne considère pas des gens comme Christophe Godin, Charlie Vander, Olivier de Messiaen entres autres comme des suiveurs… 
A million flies can't be wrong.
Outmax
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  • Publié par
    Outmax
    le 26 Août 2006, 14:29
En parcourant le topic il me semble qu'il y a un point qui n'a pas été abordé : la hauteur.
Je m'explique : la chanteuse de mon groupe chante haut et tient assez longtemps ces notes. Chanter en français sonne completement ridicule, par contre en anglais ça passe magnifiquement bien.

Vous vous souvenez, début des années 80 : "Il suffira d'un si-gneuh..."; ah ah c'est à se pisser dessus le gus qui chante avec sa voix de castra...
Depuis notre cher JJG chante beaucoup plus bas, pourquoi cela ?

- Parceque depuis il s'est fait des c****** en or ? non
- Parcequ'il a la voix fatiguée ? Non plus

Il a juste compris que le français ne se chantait pas aussi haut que l'anglais ( et ce n'est pas une interprétation de ma part, c'est bien lui qui le dit ).

En fait à l'origine Goldman avait un groupe ( Tai Phong ) dans lequel il chantait ( assez haut ) en anglais, et ça rendait plutôt bien. Quand il commence en solo et bien il garde la même hauteur de voix, et là ça fait mal....parceque les paroles sont en français.

Prennez des chansons comme Feeling good de Muse, Bad News de Spoon.... la même mélodie mais avec des paroles en français et ça devient risible.
You can kiss my axe !
Karchaque
le fait que tu soit français doit aussi y être pour quelquechose
oliolo
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  • #74
  • Publié par
    oliolo
    le 26 Août 2006, 14:58
Outmax a écrit :
En parcourant le topic il me semble qu'il y a un point qui n'a pas été abordé : la hauteur.

Tu vas pouvoir expliquer à Calogero et Obispo qu'ils pourraient vendre beaucoup plus en imitant Barry White!
Bolanboogie
L'anglais globalement se parle + haut que le français, et + nasal, et ça joue c'est certain.

Voilà une raison objective chuis d'accord avec ça.


Chuis d'accord sur un point, jzu, que la langue n'est pas la seule responsable du fait que le rock français soit minable (par rapport à la population). Y a des gens qui se sentent mieux en anglais qu'en français et qui sont meilleurs quand ils n'innovent pas. Je regrette mais de vrais innovateurs musicaux, quand tu regardes bien y en a pas tant que ça, et le rock depuis 20-25 ans ne bouge vraiment pas beaucoup à part quelques trucs très marginaux (qui personnellement me laissent très perplexe), c'est peut être que le rock a tout dit. Alors il nous reste plus qu'à faire notre propre tambouille entre ce qu'on aime et ce qu'on peut faire, ça manque d'ambition je suis d'accord mais ce n'est pas pour autant moins honorable.

Et moi ce qui me choque sur myspace, c'est de voir le niveau global des groupes français, francophones ou anglophones peu importe le niveau est minable surtout. Le niveau pro français correspond souvent à un niveau amateur-confirmé dans les iles britanniques, aux US ou en Australie. C'est vraiment si grave que ce soit en anglais ou en français à côté de ça? Moi la langue ça me gène absolument pas, je suis pas pro anglais et le fait de ne rien comprendre ne me dérange pas quand j'écoute Os Mutantes par exemple, parce que la qualité est là, et que la langue on s'en fout. Et je suis pas choqué quand Can chante en Anglais (même avec un accent très moyen, voire même incompréhensible) plutôt qu'en Allemand. Voilà, j'ai pu te citer un grand groupe de rock, charismatique, qui ne chante pas dans sa langue maternelle (okay Damo Suzuki était Japonais et pas Allemand, mais il n'est pas anglophone à la base quand même) mais en Anglais (ou presque ), je crois pas qu'avec toute la bonne volonté du monde je ne placerais un seul groupe francophone ou germanophone à leur niveau. Voilà pourquoi la langue maternelle y est pas pour grand chose sur la qualité de la musique ou sur l'honnêteté de l'expression à mon avis.
Oh didn't I didn't I didn't I see you cryin'?
http://www.nilsmyszkowski.com

En ce moment sur backstage...