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- Publié par
jzu le 24 Août 2006, 20:46
Putain de bordel de merde.
J'ai l'impression d'un cauchemar.
Ça va faire 30 ans que Bijou, Téléphone, Métal Urbain, Trust et Taxi Girl ont montré comment on écrivait des textes en français.
Aujourd'hui, je lis la programmation de la Flèche d'Or, je suis les liens sur Myspace et... mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qu'ils croient, tous ces types qui chantent en anglais ? Que les gens vont comprendre ce qu'ils racontent ? Qu'ils sont plus sincères qu'en chantant dans leur langue maternelle ?
Non. C'est parce que « c'est la langue du rock ». C'est parce que ça marchera mieux à l'étranger.
C'est ce qu'ils croient, les pauvres. Avec leur accent, en plus. Et ils sont tous comme ça. Tous, quasiment sans exception. Combien de groupes chantent en français, je ne parle pas de ceux qui font de la variété qu'on appelle maintenant de la pop ? Quelques pour cent ?
Pour un Elektrocution, qui ne prétendent rien d'autre que de réactiver la flamme du rock traditionnel (qu'il soit garage, punk ou simplement and roll)* et donc ont une vraie raison de chanter en anglais...
...combien de médiocres se dissimulent derrière une langue qui rend leurs textes incompréhensibles, qui dresse une barrière entre eux et leur public (et c'est confortable, finalement) ? Quand on fait de la musique, c'est pour exprimer des émotions, non ? Qui sont convoyées par cette musique d'une part, et par les textes d'autre part, ou plutôt par ce que les auditeurs peuvent en percevoir, non ? Alors pourquoi, alors que le but du jeu est justement de SE METTRE À NU, pourquoi se carapaçonner dans une langue étrangère ?
Pourquoi, sinon par lâcheté ?
Ça m'énerve d'autant plus que les étrangers, anglo-saxons y compris, ne font pas tant que ça attention à la langue (mais plus à l'accent, *brhm*). Quelques exemples, très anciens parce que je suis un vrai croulant :
- En 1977, quel groupe français fait la plus forte impression à Londres ? Métal Urbain. Ceci au point d'être signé sur Rough Trade, s'il vous plaît. Pour la petite histoire, quand je tournais un peu partout dans les années 80, de Ljubljana à Berlin, c'était le seul groupe français dont on nous parlait. Sauf ce douanier est-allemand qui parlait, lui, de « Troust ».
- Juste après, Plastic Bertrand entre (bizarrement) dans le Top 50 américain avec « Ça plane pour moi », devenu (non moins bizarrement) un vrai classique repris en français par Sonic Youth et les Presidents of the USA.
- Un peu plus tard, Nena décroche aussi la timbale aux Etats-Unis avec « 99 Luftballons ». Le single sort en allemand et en anglais. La version allemande dépasse de loin la version anglaise dans les ventes.
- Pendant ce temps-là, Téléphone se fait étriller par la critique anglaise pour un single sorti en anglais : de l'accent affreux aux « corny lyrics », le disque est évacué en quelques lignes.
Pour ceux qui me répondraient que la critique est facile, j'ai des exemples perso... pas des merveilles, mais au moins, ça évoque plus de choses à l'auditeur qu'un baragouin qui peut être super important pour le chanteur mais qui ne vaut rien pour le public.
Alors bon. messieurs-dames les chanteurs et chanteuses, faites ce que vous voulez bien sûr, mais réfléchissez bien aux vraies motivations qui se cachent derrière le choix de la langue.
Et en tous les cas, FOUTEZ-VOUS À POIL !
* Ils y arrivent en plus. Quelle classe insensée.